Une dizaine de kilomètres après la frontière, nous trouvons pour notre plus grand plaisir une cantine comme on les aime : nous revoilà avec nos patates et boulettes de viande de porc. Ça fait du bien de pouvoir s’y réchauffer !
Mais bon, quand on s’arrête comme ça, il est toujours plus difficile de repartir ensuite !! Il fait toujours froid, et nous n’avons aucun plan pour dormir ce soir (aucun hôtel dans le coin, aucun !!!). Nous évitons de penser à la future nuit sous la tente, et roulons tant que nous le pouvons. Mais bon, comme on ne croise vraiment rien, on se décide à s’arrêter à la prochaine maison pour demander de l’eau.
Et incroyable, avant même qu’on ait le temps d’exposer notre requête à la vieille femme qui nous ouvre, elle nous invite avec insistance à entrer chez elle, nous sert le café, et nous sort pleins de saladiers de gateaux (plus très croustillants – depuis combien de temps sont-ils là ?^^), de caramels … Nous voilà donc chez Silvija, une lettone qui parle un peu allemand. Veuve depuis deux ans et sans enfants, elle semble enchantée par notre visite, et nous invite à rester dormir dans sa “Badehaus”, la cabane au fond du jardin où il y a un sauna. Mais quelle chance on a !
Nous passons une très bonne soirée ensemble, elle nous nourrit comme si on était ses enfants, avec les légumes de son jardin et le miel de ses ruches ! Nous sommes tenus d’ailleurs de manger l’ail et l’oignons crus, et ça nous arrache le gosier !!! De notre côté, nous avons l’impression d’être revenus 50 ans en arrière : sa maison en bois est très vieille, seule la cuisine semble chauffée, grâce à la cuisinière à bois, et il n’y fait que 17°. Pour se laver, c’est le feu qui chauffe l’eau et ensuite c’est lavage au seau.
Nous rejoignons notre cabanon au fond du jardin, où le feu de cheminée a réchauffé l’atmosphère, mais aussi réveillé de nombreuses guêpes qui semblaient s’être mises là pour hiberner. Du coup nous essayons de toutes les dégager, ce n’est pas chose facile. Nous pouvons aussi faire une toilette de chat à la bassine avec l’eau qui est désormais chaude. Une peau de sanglier est accrochée juste au-dessus du canapé-lit où nous allons dormir, c’est charmant !
Puis, alors qu’on s’endormait doucement, Mathieu se lève brusquement : il s’est fait piquer par une guêpe !! Sapristi, voilà qu’on rallume tout et qu’on repart à la chasse. Pas sûr qu’on dorme sur nos deux oreilles cette nuit XD Mais au moins, nous n’avons pas froid et ça c’est top !
Pas de piqûres supplémentaires finalement, et nous retrouvons Silvija de bon matin, qui nous a à nouveau ramené des légumes du jardin pour le petit dèj ! Trop cool ! Nous l’aidons ensuite à ramener du bois dans sa maison. Nous découvrons une grange remplie de bois, c’est monumental !! On en a jamais vu autant. Nous ramenons 6 brouettes chez elle, que nous déchargeons dans la cuisine et dans la salle de bain.
Elle nous dit que l’hiver, ça ne lui tient que deux semaines ! Voire une lorsqu’il fait -20 ! On se demande comment elle fait pour charger tout ce bois quand elle est seule !
Nous reprenons encore un café, puis il nous faut partir. Voilà une très belle rencontre, nous sommes enchantés, et aussi un peu tristes de voir à quel point elle est seule et regrette notre départ.
Nous réalisons encore plus à quel point elle est seule lorsque nous voyons qu’il nous faut parcourir 11 km avant de croiser une autre maison !
Nous longeons à nouveau une grosse route passante et droite, donc c’est pas passionnant. Mais nous trouvons un bon endroit où manger le midi, et nous régalons avec du chou farci avec du porc. Puis nous avons repéré un endroit où dormir, mais c’est encore à 60 km alors nous devons repartir et Mathieu mène un rythme d’enfer : 25 km/h de moyenne ! Autant dire que le soir, on est rincé.
Nous sommes dans un petit chalet en bois, encore avec un sauna (apparemment c’est assez culturel ici, il y a souvent des cabanes avec le sauna au bord d’un étang dans les maisons), et un poêle où nous nous réchauffons.
Au réveil, nous voilà totalement en forme et pour cause, nous apercevons quelques microtaches de ciel bleu ! Incroyable !! Nous quittons notre petit chalet et traçons vers Riga tant bien que mal, en effet, quelques 30 km avant, nous avons le choix entre des mini chemins au travers de broussailles, l’autoroute, une piste d’aéroport désaffectée. C’est assez prise de tête, mais nous finissons enfin par tomber sur une vraie piste cyclable ! Nous fêtons ça par … un macdo (^^), avant de finir les kilomètres qui nous séparent de la capitale.
2 réponses sur « La Lettonie jusqu’à Riga »
Coucou les amis ! Anne-Clem et moi on se régale avec vos aventures. Continuez à écrire comme ça 🤓
J’avais eu l’histoire de la rencontre avec Silvija par Christiane quand elle est venue, c’est chouette de la lire et de voir les photos!! c’est un bonheur de suivre votre voyage les couz’!!!! je n’aurais pas votre endurance mais ça fait rêver ces rencontres et cette expérience inoubliable que vous vivez depuis ces derniers mois et surtout depuis que la culture et les habitudes de vie ont vraiment changé de nos vies ici!! vous êtes formidables!