Nous quittons Vilnius ce matin avec autant de facilité que nous avons eu des difficultés pour y arriver ! Quel soulagement ^^ Le froid nous galvanise, il fait quand même 6 degrés, ressentis 2 degrés (arg !!), et nous roulons à merveille, si bien que nous avons déjà fait 60 km quand nous nous arrêtons manger. Nous espérions trouver un café ou un resto pour se réchauffer, mais c’est peine perdue dans ces zones très rurales et peu peuplées, où nous ne croisons aucun commerce ! Nous mangeons donc bien rapidement, sur un banc devant une église, tant bien que mal à l’abri du vent. Heureusement qu’on a notre tisane chaude !
Nous essayons de trouver un endroit où dormir le soir, mais à notre grande surprise, il n’y a que très peu d’offres, et à des prix incompréhensibles : de 70 à 350 euros !! Ça nous étonne beaucoup vu qu’on est perdu au milieu de la campagne ! On décide donc de s’en passer, et apparemment, les astres étaient bien alignés, car nous tombons sur une zone aménagée en bordure d’un lac, au milieu de la forêt, avec des abris en bois et des tables de pique nique, qui nous permettront au moins d’être au sec et à l’abri du vent pour la soirée ! Nous allons demander de l’eau à des gens qui sont dans un chalet pas loin, et ils nous proposent de boire un coup avec eux. On est super content, ils sont très sympas, et de fil en aiguille, ils nous offrent de la soupe au chou, puis de partager leur table au chaud avec de la bonne viande grillée au barbec, des bières, des gâteaux… Le paradis ! Nous passons une excellente soirée en leur compagnie, à discuter, chanter (les deux femmes sont fans de chansons d’amour russes, ce qui nous étonne un peu puisqu’ils semblent aussi avoir une aversion prononcée pour ce pays !). Nos nouveaux amis nous posent énormément de questions sur notre voyage, qui leur semble plutôt incongru (pourquoi aurait-on abandonné notre confort matériel pour ça ? Comment on se lave ? … )
Nous repartons tout contents de cette rencontre, et à défaut d’avoir chaud au corps (seuls 3 petits degrés sont annoncés cette nuit…), nous avons chaud au coeur !
Nous dormons longtemps ce matin, bercés par le bruit de la pluie sur la toile de tente, et tentant d’oublier nos pieds congelés !
Nous nous mettons dans le recoin de l’abri où nous sommes installés pour faire le feu et le café, ce qui nous réchauffe un peu !
Nous quittons notre abri de fortune non sans mal, pour affronter la pluie et le froid. Ce n’est pas très concluant, et nous nous arrêtons à quelques km de là, à Moletai, à un resto au chaud, dans l’idée d’attendre que la pluie passe. Nous y restons bien 3h ! Nos espoirs de rouler au sec sont vains, donc nous repartons finalement, après avoir réservé une chambre à Utena, à 40 km et quelques de là. Il caille, il mouille, et les petits chemins de terre sont encore plus bosselés que d’habitude !
Pas franchement facile cette journée, et nous sommes bien content quand nous arrivons. La maison est toute en bois et le proprio nous y a mis le chauffage, plus qu’à se doucher et mettre nos vêtements et la tente à sécher, et nous pouvons nous reposer !
A notre réveil, quelle surprise : il y a une dame dans la cuisine, alors que nous avons laissé en vrac la tente par terre et notre vaisselle sale…. Oups ! C’est la propriétaire et son bureau est dans une pièce de la maison, on aurait pas pu imaginer 😅
Nous partons, toujours dans le froid, mais pas de pluie. C’est déjà ça !
On fonce, et malheureusement, toujours autant de difficulté à trouver un endroit où manger au chaud !! Par dépit, nous nous arrêtons donc lorsque nous croisons une mini épicerie, une de celles où il n’y a rien de frais quasiment. Pas facile d’y trouver notre bonheur, nous nous rabattons sur des knakis ! La vendeuse accepte gracieusement de nous les réchauffer au micro-onde, par contre, elle ne nous invite pas à manger au chaud ! Nous nous abritons tant bien que mal sous le parapet du toit, alors que la pluie s’est remise à tomber. Ca caille !
Nous filons ensuite vers Rokiskis, le trajet n’est pas top, on longe une route droite passante, et on a le vent de face, ça tue ! A notre arrivée, nous sommes accueillis comme à l’accoutumé, par une porte de prison, difficile de faire plus glacial. M’enfin, nous avons une chambre (pas chauffée, tant pis), il est 16h et on est crevé.
Nous quittons cette peu charmante bourgade de Rokiskis et avalons les kilomètres qui nous séparent de la frontière lettone. C’est surprenant, car cette route semble être assez empruntée (nous croisons pas mal de camions) et pour autant, c’est un chemin de terre et non une route recouverte de bitume !