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Estonie Finlande

De Lahti à Helsinki puis Tallinn à nouveau !

Nous suivons la vieille route qui mène à Helsinki. Elle est assez droite, bien vallonnée, et malgré la présence d’une autoroute pas loin, elle reste très fréquentée. A cela s’ajoute un bon vent de face, bref, la journée de pédalage est assez laborieuse, voire poussive !! Incroyable comme les kilomètres passent doucement aujourd’hui.

Nous atteignons péniblement le lac qu’on s’était donné pour cible, et trouvons un chemin de terre qui mène à son bord. Au bout, deux petites maisonnettes en bois rouge, qui semblent désertes. Probablement des “summer cottages” comme ils aiment à les appeler ici. Après une courte hésitation, nous nous y installons, décrétant que les propriétaires ne débarqueront pas dans la soirée. Du coup, c’est parfait pour nous, une herbe rase pour poser la tente, un ponton pour accéder au lac (nous y faisons une baignade plus qu’express histoire de se laver un peu – c’est glacial), et le must, une terrasse abritée avec tables et chaises où nous nous installons. Bref, ce soir, c’est comme à la maison !

Le froid la fatigue et la nuit nous mènent au lit à 20h30, comme les poules !

Nous nous réveillons avec les cancannements (?) des bernaches nonettes, qui forment de nouveau d’énormes nuages hypnotisants. La météo est aussi mauvaise qu’hier, avec en plus une couverture de brume sur le lac. Brrr !!!

Nous quittons la maisonnette (on aurait presque envie d’écrire un mot aux propriétaires pour les remercier de leur hospitalité 😅) et nous dirigeons vers Helsinki.

Peu à peu le paysage se transforme et nous arrivons dans les banlieues, garnies d’immeubles bien designs. 

Nous allons rester deux nuits dans cette ville grâce à Kaisa et Christoffer, qui nous ont mis en contact avec Sari et Peik (Peik étant le frère de Christoffer) : ils vont nous héberger chez eux ! Quelle chance on a ! Ils vivent à Helsinki avec leurs trois enfants, sur l’île Kulosaari, dans une belle maison en bois bleue. Nous passons une bonne soirée ensemble, autour de burritos végétariens-vegans. 

C’est royal, nous avons pour nous chambre et salle de bain, avec d’ailleurs une drôle de compagnie dans la chambre : une moto rouge !

Nous visitons le musée d’art Amos Rex, qui présente une exposition temporaire avec les oeuvres de Bill Viola. Ce sont principalement des vidéos longues, qui tournent souvent autour des thèmes de la mort, l’eau. A mi-parcours, on apprend que l’artiste a vécu une noyade en étant enfant et a failli mourir. On comprend mieux la récurrence de ces thèmes du coup.

Le descriptif détaillé des oeuvres est ici.

Le musée possède aussi en exposition permanente les tableaux post-impressioniste de la collection de Sigurd Frosterus.

Nous nous promenons ensuite dans le coin, le temps de s’extasier devant la laideur de la gare et du parlement, et devant la beauté de la bibliothèque. Celle-ci nous laisse béats d’admiration : non seulement l’extérieur en jette, beau design, terrasse panoramique, mais l’intérieur est simplement incroyable : outre les traditionnels rayons de livres et salles de lecture, on y trouve des studios de musique parfaitement équipés, un laboratoire avec des machines pour outiller des pièces, des imprimantes 3D, des machines à coudre… Tout le nécessaire pour concrétiser des projets, de quoi faire pâlir d’envie Mathieu (et aussi bien sûr, de quoi se demander pourquoi on a pas de telles infrastructures chez nous).

Nous partons ensuite pour une expérience typique finnoise : le sauna ! On nous a conseillé le Sompasauna (quelques photos et infos sur ce site), un sauna alternatif paraît-il. On traverse une espèce de friche industrielle à moitié en travaux, la nuit tombe, on se demande où on va. Débouche sur 4-5 cabanes en bois, et des gens à moitié voire tout nus (il fait froid !). On teste donc ces fameux saunas chauffés au bois (parfois faire la queue pour entrer). Un gars remet systématiquement de l’eau sur les pierres, ça chauffe !!! Et ici, pas 2 étages, tout le monde assis en haut ! On sue à grosses gouttes. On change de cabane et ensuite, on va comme les autochtones, faire un bain dans la mer (à 10 m). Malgré la chaleur, ça pèle !!!!! On se sent bien après.

Retour à la maison pour une deuxième soirée en compagnie de la famille de Sari et Peik. Un grand merci à eux pour nous avoir accueilli !

Tandis que la famille s’est levée de bonne heure pour aller à l’école et au travail, nous bullons tranquillement, jusqu’à ce que l’heure de notre ferry arrive. Nous repartons en effet pour Tallinn aujourd’hui. Le ferry est aussi gros que la dernière fois, et toujours rempli de camionneurs. On comprend toujours pas pourquoi ils font monter les vélos (enfin, disons plutôt le vélo puisqu’on est seul) au milieu des camions et non pas avec les voitures ! 

La mer est plus agitée qu’à l’aller, ça tangue pas mal.

A notre arrivée, nous filons tels de véritables connaisseurs vers le centre de Tallinn, à l’auberge que nous avons réservée (une autre que celle des jours précédents).

Nous y rencontrons Eduardo, un italien d’à peu près notre âge, qui voyage aussi en Europe en ce moment. Il a un bus pour Vilnius ce soir à 22h30, et en attendant, nous allons manger un bout et boire un coup tous ensemble. Nous passons une soirée bien sympathique en sa compagnie 🙂

Le réveil sonne à 8h ce matin pour la journée marathon qui commence : départ pour la Turquie ce soir ! 

Une fois le petit-dèj fini, nous quittons déjà l’auberge, en direction du magasin de vélo le plus proche : la préparation de Stevens pour l’avion inclut de démonter les pédales et on arrive pas à desserrer les nôtres avec nos petits outils ! En deux minutes chrono, le technicien nous desserre ça, et nous pouvons enchainer avec un passage à la poste, pour envoyer quelques cartes.

Nous voici en route vers le magasin de cartons et emballages que nous avions repéré la semaine dernière. Nous y achetons gros scotch et papier bulles, et c’est parti. On enlève les pédales, les guidons, les selles, les chaines, on protège le tout comme on peut, on scotche au cadre et on finit par enrubanner totalement Steven par du papier avec des énormes bulles.

Une fois qu’on est satisfait, il nous faut maintenant nous diriger vers l’arrêt de bus le plus proche, avec cet énorme paquet, ainsi que nos sacoches ! Nous faisons 100 m par 100 m, un coup portant le vélo, un coup portant les sacoches. C’est laborieux, mais on y arrive ! Deux bus plus tard, nous sommes déjà à l’aéroport.

Le check-in se passe sans encombre, nous sommes presque surpris de voir à quel point les opérateurs ne regardent même pas la tête de notre bagage oversized !! Nous le déposons au guichet, et le regardons à contrecoeur s’éloigner de nous. On croise les doigts pour qu’il soit bien traité !

Plus tard, lorsque nous attendons à la porte d’embarquement, nous le revoyons à nouveau, directement sur le tarmac. Nous observons en direct son chargement sur le tapis roulant et sa disparition dans la soute de l’avion. C’est parti !!

Les 3h30 du vol passent assez vite et nous atterrissons déjà. Comme c’est agréable de sortir de l’avion et de sentir cet air chaud sur nos peaux !! Il doit faire encore 23° alors qu’il est presque minuit. Fini la caillade !! Du moins pour un temps.

Nous assistons aussi au débarquement de Steven en direct, avec moins de finesse qu’à l’aller, et horreur !! Nous voyons l’opérateur le mettre à plat au fond de son chariot et le recouvrir de bagages 😱😱😱

Nous passons la douane et récupérons nos bagages en un temps record, et sortons de l’aéroport à la recherche d’un taxi qui accepterait notre gros colis. En cinq minutes, c’est chose faite et nous voilà en route pour notre hôtel en périphérie d’Antalya.

Quelle journée excitante et éprouvante !!

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Estonie Technique

Mais où est donc Steven ? [Update !]

Décollage pour Antalya dans quelques minutes !!!!

On espère retrouver Steven en un morceau à l’arrivée 😬

Boarding completed!

[UPDATE] : Steven à Antalya ! En une pièce, mais malheureusement un changement de la roue arrière est nécessaire….
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Estonie

Tallinn !!!

Nous voici arrivés à Tallinn. Tallinn !!! Notre objectif principal du voyage ! On est trop content d’être arrivés jusque-là, 4 mois et demi et presque 8000 km plus tard ! On peut le dire, on est fier de nous.

Nous nous posons un peu à l’auberge que nous avons réservée (en plein centre ville historique, trop cool), puis allons fêter ça autour d’une grosse pizza et d’un bon verre de vin.

Nous retrouvons ensuite Gunnar et Leopold, les deux allemands que nous avions rencontrés quelques jours plus tôt, et passons une bonne soirée ensemble.

Les jours suivants, le soleil est revenu, et nous nous consacrons un peu à la visite de la ville, mais surtout à préparer la suite de notre voyage !! Eh oui, nous voulons donc maintenant filer vers la Turquie, mais pas à vélo ! La logistique pour acheminer Steven tout là-bas est plutôt casse-tête, entre l’absence de liaison ferroviaire entre les capitales des états baltes, les innombrables changements de bus, l’emballage du tandem pour l’avion…. Nous passons quelques moments à nous faire des nœuds au cerveau !

Au final, nous retenons la solution de partir en avion, nous avons repéré un magasin d’emballage pas trop loin de l’aéroport, où nous irons pour mettre Steven en carton. Départ prévu dans une semaine, nous sautons donc dans un ferry pour passer quelques jours en Finlande !

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Estonie

L’Estonie jusqu’à Tallinn

Le jour suivant, nous prenons bien notre temps et faisons la grasse mat, car nous avons un hôte Warmshower prévu le soir, à seulement 45 km de là. C’est donc une petite journée en perspective. Nous profitons bien de la route, montons aux quelques tours d’observation pour voir les panoramas alentour. Dans les marais, nous apercevons plusieurs hérons blancs, c’est très beau. 

Nous nous promenons aussi un peu dans le centre de Pärnu, où nous recroisons nos deux allemands (et convenons de nous retrouver un soir à Tallinn pour boire un coup).

Et puis nous arrivons à Lindi, petit village de pêcheurs où habite Aimar qui nous accueille ce soir.

Nous voilà dans une de ces maisons très vieilles, toutes en bois. Elle appartenait à ses grands-parents d’ailleurs. Aimar est très bavard et nous raconte pleins de choses intéressantes sur la vie en Estonie. Il nous emmène aussi à son activité mensuelle, qu’il nous a présenté comme étant une sorte de pub quizz. Nous sommes contents de pouvoir y assister même s’il nous a prévenu que tout sera en estonien. Au final, ce n’est pas du tout ce à quoi on s’attendait !! Nous voilà dans la salle des fêtes d’un village voisin, la moyenne d’âge est de 60 ans, toutes les équipes sont constituées de 4 personnes, chaque équipe regroupée autour d’une table… Bref, il n’y a pas de place pour nous, et on a plutôt l’impression d’être au bingo loto !! L’ambiance est très sérieuse, et l’équipe d’Aimar gagne (comme souvent paraît-il). Les lots pour les trois premières équipes ? Une barquette de raisin, une barquette de kiwis ou un filet d’oranges !

Expérience malgré tout intéressante ! 

Réveil très tôt le lendemain, car Aimar part à 7h pour aller au travail (il est prof dans un lycée). C’est un peu difficile, mais nous apprécions l’idée d’avoir une très grande journée devant nous ! Nous roulons le nez au vent, à une allure fort agréable, et au travers d’arbres parés de magnifiques couleurs qui nous ravissent les yeux. Quel régal ! En plus, il semblerait que ce soit la journée des biches, nous en avons vu une sacrée quantité tout au long de notre parcours, ainsi qu’un renard. Par contre, malheureusement, malgré les nombreux panneaux qui les annoncent, nous ne croisons aucun élan.

Quand la faim commence à nous tirailler, nous n’arrivons pas à trouver de café ni de resto, et nous nous installons aux tables d’un café fermé, pour manger notre pique nique favori : du pain et des sardines !! Il caille bien, alors nous faisons un feu avec notre réchaud.

Ce jour-là, nous roulons 114 km, ce qui nous fait un nouveau record de distance !! Nous sommes affamés vers 16h et nous ruons sur du poisson et des frites, avant de rejoindre une aire de camping sauvage aménagée pas loin de Lihula.

En Estonie, il y a un système un peu similaire à celui du Danemark, avec des aires de bivouac équipées de tables abritées, de foyers pour le feu. C’est moins développé mais tout aussi appréciable ! 

Nous sommes dans un endroit assez reculé et pourtant, il y a de l’animation ce soir : un camion s’est embourbé juste à côté, et nous le voyons forcer pour essayer d’en sortir, en vain, appeler ses copains en renfort, en vain, et enfin, se faire remorquer par un tracteur !

Nous nous faisons du feu toute la soirée, on aime ça.

Au petit matin, nous allons jeter un coup d’œil à la vue depuis la tour d’observation, puis nous mettons les voiles, toujours vers le nord.

Petite pause choucroute dans une cantine sympa le midi, et bivouac à une autre aire aménagée le soir. Le vent s’est levé et il fait bien froid, alors rebelotte, nous faisons du feu toute la soirée. Nous n’en croyons pas nos yeux quand nous voyons une voiture s’arrêter, un mec en sortir et aller tout droit au lac pour se baigner. Il fait nuit, il fait froid, mais quelle idée !!! Il reste d’ailleurs très peu de temps dans l’eau, reprend sa voiture et repart. Etrange !

Nous quittons notre campement et roulons toute la journée sous un ciel gris.

Petite pause sur la route pour changer notre chaîne avant, et nous voici arrivés à Tallinn.

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Estonie Lettonie

De Riga à l’Estonie

Nous quittons Riga et redécouvrons le plaisir de rouler par beau temps ! Nous avons retrouvé le littoral, avec ses belles forêts de bouleau tout le long. Une portion de notre route passe directement sur la plage, c’est chouette.

La journée passe vite et nous nous installons le soir dans un camping bien aménagé, au bord d’un lac. De belles couleurs s’offrent à nous à la tombée du jour, et nous profitons même d’un feu d’artifice donné en l’honneur d’un mariage pas loin.

Nous poursuivons le lendemain dans la même lignée que la veille, avec de nouveau quelques passages par la plage, mais cette fois beaucoup plus sournois : la plage est jonchée de rochers et nous devons par moments porter le Steven chargé, ce qui n’est pas une mince affaire !!!

Nous nous arrêtons en fin de journée à Veczemju Klintis, un lieu que nous avaient recommandé les filles rencontrées à Riga. Il y a là des “falaises” de grès orangé, joliment érodées. L’endroit est bien beau, très fréquenté en journée, mais nous décidons d’y planter la tente, et l’avons alors pour nous tout seuls en soirée, avec un super coucher de soleil.

Mathieu profite de l’absence de toute agglomération dans les environs et du ciel dégagé pour faire de belles photos des étoiles.

Le matin, nous nous levons assez vite car… il fait froid !! Autant nous agiter un peu pour se réchauffer ! Nous en sommes récompensés à nouveau par de très belles lumières, cette fois-ci celles du lever du soleil. Nous nous mettons à l’abri du vent dans une grotte au pied de la falaise pour petit-déjeuner. Il fait certes meilleur, mais nous luttons pour ne pas mettre du sable partout dans nos affaires !

Nous nous remettons en route et nous réchauffons finalement assez vite, on se remet même en tee-shirt pour la première fois depuis quelques temps !

A défaut de trouver autre chose, nous nous arrêtons le midi à Hesburger, une chaîne de fast-food finlandaise. Ca ne nous emballait pas franchement, surtout que c’est sur une station service, qu’il est interdit de manger à l’intérieur, et nous, qui n’avons pas de véhicule, n’avons nulle part où manger à part un banc à côté de la route et d’un toboggan. Mais finalement, c’est plutôt bon, et le prix défie toute concurrence : 2,1 € pour le menu burger frites et coca !!

Nous voyons au loin deux cyclotouristes passer. Incroyable, cela fait si longtemps qu’on en a pas croisé !! Nous ré-enfourchons donc notre monture et les rattrapons vite : ce sont deux allemands, Gunnar et Leopold, en vacances pour deux semaines dans le coin. Nous passons la frontière ensemble et papotons un bon moment. Ca fait plaisir !

Nous voici donc en Estonie, et nous traçons pas mal en fin de journée car nous avons réservé une chambre près de Pärnu. Voilà une bonne grosse journée à plus de 90 km. On dort comme des pierres ce soir-là.