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D’Istanbul à la frontière grecque

Le 1er décembre, nous quittons finalement Istanbul. Pendant une trentaine de km, nous longeons le bord de la mer de Marmara, avec une piste cyclable ! Il y a encore de grosses rafales de vent qui nous ralentissent, mais on se galvanise en se disant que finalement, contrairement à tout ce qu’on nous avait dit, c’est pas si difficile que ça de pédaler hors de la ville !

Quels naïfs nous sommes ! On finit par se retrouver sur une énorme route (2 x 4 voies), avec des voitures dans tous les sens, qui nous font clairement comprendre qu’ils passeront devant nous coûte que coûte, qu’on est plus petit qu’eux et qu’on aura jamais la priorité ! Voilà une journée qui finalement est bien stressante, fatigante, et qui fait monter les nerfs !

Pour couronner le tout, nous avons de nouveau un rayon de la roue arrière qui casse. Du coup, alors qu’on aurait voulu s’éloigner un peu plus, nous faisons une pause forcée pour la soirée à Silivri. C’est un mal pour un bien, nous passons au magasin de vélo Mebikom où nous sommes très bien accueillis, à grands coups de thés. Le réparateur est super sympa, il nous offre même un tour de cou/tête chacun, et nous réinvite le lendemain matin pour le café.

Le lendemain, la route est moins stressante que la veille, le pire est probablement derrière nous. Par contre, il n’y a rien de bien intéressant à voir sur tout notre parcours, à part une chocolaterie ! On s’en achète une bonne petite quantité, dont on mange la moitié sur place, et les vendeurs nous en offre autant. Trop sympa !

Le soir, nous arrivons à Lülebürgaz, petite ville bien connue des cyclotouristes, pour son académie du vélo. C’est quoi ça ? La commune investit dans de grosses infrastructures pour rassembler les gens, notamment cet espace dédié au vélo. Ici, les habitants peuvent louer gratuitement un vélo, apprendre à en faire, parcourir les pistes et bosses… Une superbe initiative selon nous, mais malheureusement, il semblerait que toute l’organisation et la gestion de ce lieu repose sur une seule personne, Inanç, un jeune de 26 ans. On a un peu de mal à comprendre comment la commune peut investir autant dans des infrastructures puis ne pas mettre le personnel nécessaire pour faire fonctionner tout ça !

Il y a également dans la ville une académie de la nourriture, des sports, et des femmes (on se demande d’où viennent les fonds pour tout ça !). Dommage pour nous, Inanç n’aura pas le temps de nous les faire visiter.

Nous nous arrêtons ici quelques jours en raison du mauvais temps, et dans l’espoir qu’Inanç ait un peu de temps pour nous faire visiter ces différentes académies (dommage pour nous, ça ne sera finalement pas le cas). Oui car en plus d’essayer de fédérer les locaux autour du vélo, ils ont deux pièces pour loger les cyclotouristes ! Avec machine à laver et douche, ce qui est un grand luxe pour nous autres !

On a même l’occasion de tester des vélos de course, pour la première fois, ainsi qu’un drôle de dispositif qui permet de s’entraîner même quand il pleut (et c’est pas facile pour l’équilibre !!!).

Enfin, nous quittons Lülebürgaz, pour notre dernière étape en Turquie. Nous faisons la route vers Ipsala. Il n’y a toujours pas grand chose à voir, à part de nombreux chiens, et des chasseurs partout … à tel point qu’on enfile nos gilets jaunes pour la première fois ! La saison doit juste commencer car on n’en avait pas vu jusque là. Ils sont à la fois à travers la campagne, mais aussi beaucoup attablés dans les cafés des différents villages. D’ailleurs, il fait bien froid, et lorsqu’on s’attable à notre tour pour se réchauffer avec des thés, ce sont les gens de la table voisine qui règlent nos tasses. Nous aurons vraiment pu constater la générosité des turcs jusqu’au bout !

Nous arrivons en fin de journée à Ipsala, bien fatigués par cette journée qui est notre nouveau record de distance : 120 km !! On nous indique un hôtel sommaire pas cher du tout et on mange dans une cantine bien bonne, de quoi finir en beauté notre séjour en Turquie. Nous ressentons déjà un brin de nostalgie à l’idée de partir, et en même temps de l’excitation d’arriver en Grèce.

Le lendemain, c’est le grand jour ! On repasse en Europe !

Enfin… ça c’était le plan avant qu’on aille jeter un coup d’oeil sur internet aux formalités d’entrée en Grèce ! Il y a un formulaire à remplir en ligne minimum 24h avant de se présenter à la frontière (ce qu’on a pas fait), et il semblerait que le passage qu’on vise n’est ouvert qu’aux frontaliers et transporteurs de marchandises !!! Merde !!! Surtout que le seul autre point de passage pour aller en Grèce depuis la Turquie se trouve tout au nord, et il faudrait donc refaire tous les km d’hier en sens inverse. Et enfin, sur le papier à remplir, il faut préciser comment nous traversons la frontière terrestre : par bus, camion ou voiture, et préciser la plaque d’immatriculation. Nous voilà bien ennuyés !

Au final, comme on n’est qu’à 7 km de notre point de passage, on prend la décision de tester coûte que coûte, et advienne que pourra.

C’était la bonne décision. Après avoir remonté une bien longue file d’attente des camions, nous arrivons au poste turc, où nous passons sans souci. On traverse ensuite une rivière, avec des militaires bien armés sur le pont, et on arrive ensuite au poste grec. En fin de compte, c’est ouvert pour nous, et on peut remplir le formulaire sur place (“et vous avez qu’à mettre que vous passez en voiture avec votre numéro d’immatriculation en France”). Bingo, nous voici de retour dans l’UE !

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Istanbul

Nous logeons à deux pas de Sultanhamet, le centre du vieux Istanbul avec la mosquée Saint Sophie, la mosquée bleue et le palais de Topkapi. Nous explorons ce quartier de nuit pour commencer, tout est joliment éclairé, ça ravit nos yeux. Nous poursuivons jusqu’au bord de l’eau et au pont de Galata. Là, nous sommes surpris par tous ces pêcheurs alignés de chaque côté du pont, et qui remontent leur ligne inlassablement. La pêche semble être bonne !

A Istanbul, nous mangeons, pour notre plus grand plaisir, du poisson. Miam !

Nous passons les jours suivants à arpenter cette ville et ses beaux monuments, à nous frayer un passage parmi la foule bien dense omniprésente (qu’est-ce que ça doit être en saison haute hors covid !).

Après s’être régalé les yeux de tous ces monuments, nous changeons d’atmosphère et nous promenons dans le grand bazar et le bazar aux épices (aussi appelé le bazar égyptien).

De l’autre côté du pont de Galata, se trouve l’Istanbul moderne, surplombée par la tour de Galata, construite par les génois qui ont longtemps habité dans cette cité indépendante. C’est là que les ambassades étrangères sont installées, et le quartier est connu pour avoir développé « une manière de vivre à l’européenne ».

Encore un changement d’atmosphère le dernier jour, il pleut, nous visitons le musée d’art moderne et le musée des arts turcs et islamiques.

Nous passons également une journée sur un bateau au travers du détroit du Bosphore. Pause le midi dans un petit village qui est complètement « ravagé » par le tourisme : on se fait accoster tous les 20 m pour nous vanter les mérites des innombrables resto qui se ressemblent tous plus les uns que les autres, c’est franchement lourd.

Quelques photos supplémentaires d’Istanbul en vrac :

Quelques souvenirs aléatoires de notre séjour à Istanbul :

  • La difficulté sans nom d’obtenir des titres de transport en commun ! Aux stations de tram, les automates ne vendent pas la carte de transport classique magnétique. On peut y acheter soit des billets avec un trajet, soit 3 trajets, soit recharger une carte si on en a déjà une. Au métro, on peut acheter une carte magnétique, mais que en liquide. Au distributeur d’à côté, on reçoit des billets de 100 TL, mais les automates du métro n’acceptent que les billets de 20. Bref c’est à s’arracher les cheveux !! Impossible d’envisager de gruger, il y a la police à tous les tourniquets pour entrer dans les stations. Avec tout ça, on a raté le dernier métro et on a finalement dû marcher, une fois qu’on avait cette fameuse carte en notre possession. Rageant !
  • Une bonne grosse tempête avec des rafales à 130 km/h, qui nous conduit à repousser notre départ d’une journée.
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Bursa

Nous quittons Iznik, en longeant le lac pour commencer. C’est beau, et nous sommes cernés par des hectares et des hectares d’oliviers. C’est d’ailleurs la saison de la récolte, beaucoup de gens s’activent autour de ces arbres toute la journée.

Journée qui pour nous, s’annonce bien costaud, avec 1200 m de dénivelé positif, et la traversée … d’aucun village ! 

Peu avant de quitter le lac, et donc d’entamer l’ascension, nous faisons une petite pause pour reprendre des forces les maigres réserves qu’on a : du pain et du miel ^^

Nous gravissons ensuite petit à petit la montagne, et apprécions le paysage. On finit par quitter la route majeure, pour une minuscule route, qui dessert un minuscule village vraiment isolé ! On croise une seule voiture d’ailleurs.

Ces derniers jours, le paysage a changé doucement au fur et à mesure qu’on avançait. Désormais, on est au milieu de montagnes recouvertes de forêts. Et là, on veut bien croire ce qu’on nous a dit récemment : qu’il y a des ours dans ces forêts !! Ça tombe bien, on n’a pas prévu de planter la tente !

Alors que le sommet était presque en vue, nous entendons un petit “ting !”…Et voilà, notre premier rayon cassé du voyage ! On commençait à croire les nôtres invincibles, vu qu’ils n’ont posé aucun problème depuis le début du voyage (et pourtant, c’est censé être le point faible des roues arrières des tandems bien chargés !). C’est pas bien grave, on a lu récemment (par chance !) qu’on pouvait quand même rouler un peu comme ça. On scotche le rayon cassé à un autre qui ne l’est pas, et c’est reparti !

Voilà enfin la descente, et elle s’annonce très raide !! Dire qu’on a monté pendant 26 km, pour tout redescendre en 5 km et même pas 10 minutes !

De tout en haut, nous surplombons une grande vallée, mais on ne voit rien : une bonne grosse chape de pollution (c’est ce qu’on suppose) masque le tout. Beurk !!!

En bas, comme à chaque fois, le stress monte au fur et à mesure qu’on approche de la ville de Bursa, avec la circulation bien dense et anarchique (Bursa est la 4e ville de Turquie, et fut la première capitale de l’empire ottoman). Pour bien achever cette journée à vélo, on finit par une côte assez raide, au milieu des voitures, de quoi bien suer et monter en pression.

Nous visitons quelques hôtels avant de trouver celui qui fera notre affaire, et on se pose enfin ! On se trouve dans un quartier assez animé, même après 19h, c’est agréable. Nous mangeons la spécialité du coin, le kebab iskender (fines lamelles de mouton grillées sur un lit de pain pita, accompagnées de yaourt, et arrosées de sauce tomate et de beurre fondu), dans le restaurant où il aurait été inventé (qu’on nous fait payer une blinde : grosse arnaque à touriste !).

M’enfin, c’est vite oublié, car peu après, nous avons trouvé une pépite : un bar qui sert des bières pressions ! Une belle manière de finir notre journée.

Le lendemain, nous nous promenons au travers du grand bazar de la ville, notamment réputé pour la soie auparavant. Par-ci par-là on tombe sur des caravansérails (il y en a 12 au total dans ce bazar !) et leurs cours intérieures qui abritent des cafés. Bon, ce n’est pas la meilleure saison pour visiter, mais on imagine bien comme ça doit être agréable de boire un thé ici sous les arbres.

Nous profitons de la fin de la prière pour entrer voir la grande mosquée, qui est superbe, avec notamment une belle fontaine au milieu (réservée aux hommes par contre 😑). Il paraît que c’est la 5e plus grande du monde musulman ! Elle a été construite vers 1400.

Puis nous visitons deux petits musées : une maison ottomane du 17e siècle, un musée des costumes et bijoux de la période ottomane (installé dans une ancienne école coranique). Notre passage y est assez rapide, car il n’y a malheureusement que des explications en turc.

Nous enchaînons avec le complexe funéraire de Muradiye, qui abrite 12 mausolées hexagonaux des premiers sultans ottomans (puisque Bursa était la première capitale de l’empire). A chaque fois, il y a la tombe du sultan et celles des membres de sa famille, pour la plupart assassinés pour des raisons de succession. Si nous, nous apprécions la décoration de ces monuments, la plupart des gens viennent ici pour se recueillir sur les tombeaux des sultans.

A côté de ce complexe funéraire se trouve un musée du Coran, lui aussi établi dans une ancienne école coranique du 15e siècle. Le bâtiment est superbe et plutôt bien rénové, et les collections sont présentées dans les anciennes cellules des élèves. Nous voyons de belles calligraphies islamiques.

Ensuite, il se met à pleuvoir des baquets, alors notre exploration est interrompue. 

Le lendemain, alors que nous sortons de l’hôtel, nous retrouvons notre Steven avec un pneu à plat. Décidément !! On voit vraiment la différence de qualité entre notre pneu avant, “Schwalbe marathon plus”, qui est toujours le même depuis le début, et l’arrière qu’on a dû changer par une version chinoise, et qui nous fait bien chier !

Bon c’est pas grave, de toute façon on comptait consacrer notre matinée à trouver un magasin pour réparer notre rayon, donc on pourrait presque dire que finalement, ça tombe bien ?!

Nous plongeons donc dans les routes ultra chargées et visitons 3 magasins pour arriver à notre fin : le premier vend juste des pièces mais ne répare pas ; le second répare notre rayon mais n’a pas de plaquettes de freins (or il nous faut changer celles à l’avant) ; le troisième a enfin ce qu’il nous faut ! Quelle aventure ! Encore une fois, ça nous a pris bien plus de temps que ce qu’on pensait !

On a d’ailleurs eu l’occasion de visiter des quartiers beaucoup moins touristiques, avec notamment l’un où il n’y avait que des garagistes, et chacun avec un type de pièce (que des pots d’échappements, que des pare-chocs …). C’est comme hier, nous avons longé une grande rue entièrement bordée de magasin de robes de mariées. C’est étrange, comme si des zones géographiques avaient chacune leur spécialité. 

Bref, nous partons ensuite visiter la mosquée verte et le mausolée vert, nommés ainsi en raison de la couleur des faïences (d’Iznik) qui décorent leur intérieur. Bon, nous on les voit plutôt bleues ces faïences, mais peu importe, le résultat est bien beau.

Le lendemain, la météo est plus clémente et nous partons tôt de l’hôtel pour aller prendre le téléphérique de Bursa. S’ensuit une série de désillusions : pour l’atteindre, ça monte tellement raide qu’on est obligé de pousser le vélo ; on nous fait payer un prix bien élevé, et une fois dans le téléphérique, on se rend compte que si on avait pris les billets en ligne, ça aurait été deux fois moins cher ; arrivés à 1600 m d’altitude, on découvre que le dernier tronçon du téléphérique est en travaux, et que si on veut poursuivre, il faut prendre des navettes, en payant un supplément ; et comme 1600 m n’est habituellement pas la destination finale, il n’y a là aucun point de vue sur les alentours, que des boutiques de souvenirs. On est dégoûté !!!

Du coup, on redescend bien vite, et nous quittons Bursa, en direction de Mudanya. L’axe routier qui relie les deux villes est gros et avec une circulation bien dense, tout ça n’a rien d’agréable. Heureusement, il ne s’agit “que” de 35 km, avant que nous ayons atteint la ville côtière, située au bord de la mer de Marmara. Eh oui, d’ici, nous prenons un ferry qui nous mène directement à Istanbul. En effet, nos lectures et nos rencontres nous ont confirmé qu’il ne fallait pas essayer d’arriver à vélo directement dans la ville, car la circulation y était impossible.

Le Routard dit : « en voiture : à éviter si l’on ne veut pas avoir une crise cardiaque ». Tout est dit !

2h plus tard, nous arrivons donc à Istanbul 😁 Nous nous installons à notre auberge et repartons dans la nuit explorer notre quartier.

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Eskisehir, Bilecik et Iznik

Pas facile d’entrer à Eskisehir, la route est très passante et les automobilistes plutôt énervés et pas très bike friendly.

Après une petite pause bien méritée à la boulangerie, nous nous apercevons que notre pneu avant est à plat. Fait chier !!! Probablement les petits chemins bien rocailleux que nous avons pris plus tôt dans la journée.

Après ça, nous fonçons car il fait presque nuit, en direction de la guest house de la Velesbid bicycle community. C’est quoi ça ? Nous avons fait trois demandes Warmshower infructueuses, mais à chaque fois, on nous a répondu : à Eskisehir nous sommes une grande communauté de cyclistes, et nous avons une maison où nous organisons nos événements, et où nous accueillons les cyclistes de passage.

Voilà encore une découverte incroyable en Turquie 🙂

Nous arrivons donc dans cette maison, à la campagne. Nous y retrouvons Sascha, un allemand également de passage ici pour quelques jours. Murat, l’un des membres de la communauté, fait un passage éclair pour nous accueillir et nous offrir de délicieux gâteaux.

Nous passons une belle soirée avec Sascha, et au fur et à mesure de nos discussions, nous découvrons que ce fameux Sasha a énormément voyagé tout au long de sa vie, la plupart du temps en stop. Et encore plus tard, le lendemain, on apprendra même qu’en fait il est reconnu comme l’un des plus grands voyageurs de tous les temps, et a visité tous les pays ! Sacré personnage, qui regorge d’histoires, anecdotes plus ou moins drôles qui lui sont arrivées. Impressionnant !!

Le mec a même une page wikipedia à son nom !

Les jours suivants, nous nous reposons bien tranquillement dans cette superbe maison pour cyclistes. Que c’est agréable ! Nous dormons tard le matin, on fait quelques réparations de chambres à air pour Sascha (il a un vieux vélo et on lui a filé 7 chambres à air en Grèce, toute percées, mais qu’il a décidé d’emmener avec lui malgré tout !), on grignote des popcorns, des chips, on papote, on regarde des films… La détente quoi ! 

On se cuisine les légumes qu’on nous a offert la veille, et des patates sautées avec de l’ail, on se régale ! Puis on lance une lessive, mais les programmes rinçage et essorage ne fonctionnent pas : on ne se régale plus du tout ! Après de multiples tentatives, on finit par abandonner et rincer et essorer à la main, une véritable partie de plaisir ^^

Le jeudi soir, une soirée est organisée par les membres de l’association, et l’un d’entre eux va présenter des photos et raconter un voyage de 5 jours que certains d’entre eux ont fait. A partir de 18h, les gens se mettent doucement à arriver. Tout le monde est très sympa, a envie de nous parler, c’est chouette ! 

L’ambiance est par contre totalement différente des rencontres qu’on a fait ces derniers jours : ce soir, le vin chaud coule à flots, de même que le raki, tout le monde porte un masque, plusieurs personnes parlent anglais, personne ne porte le voile… Bref, si on oubliait le contexte, il nous serait difficile de deviner qu’on est en Turquie (du moins dans la Turquie que nous avons vue jusqu’à présent) !

Le barbecue est allumé et on mange des saucisses grillées (de veau ? aucune idée !). La soirée se finit en musique, guitare et chant au programme. L’ambiance est bien bonne, on est content !

Nous restons encore le lendemain toute la journée à Velesbid (Sascha, lui est parti), car le temps n’est pas très encourageant.

Samedi, nous quittons cette belle maison où nous nous sommes bien reposés. Nous en garderons un très beau souvenir de cette communauté de cyclistes, et espérons bien trouver quelque chose de similaire à notre retour à la maison !

On profite peu du paysage car le temps est tout gris, mais on apprécie les grosses descentes. Eh oui, ça y est, nous quittons les hauts plateaux ! Nous redescendons aujourd’hui au plus bas à 300 m d’altitude, avant de remonter un peu pour atteindre la ville de Bilecik, où nous avons rendez-vous avec Hakan, une connaissance de Murat.

Nous le retrouvons à l’hôtel de ville en fin de journée, et surprise, il est accompagné de deux journalistes !! Autant dire qu’on était pas au courant, et qu’il semblerait qu’on n’ait pas vraiment le choix quant à notre participation ! C’est pas bien grave, ça nous amuse, et puis bon, ça doit être pour le journal local.

Nous répondons donc à leurs questions, faisons des photos, des vidéos (caméra et drone !), la totale quoi !

Le lendemain matin, nous prenons un petit déj très frugal à l’hôtel, qui nous laisse bien sur notre faim. Hakan nous rejoint avec deux gilets jaunes estampillés de la ville de Bilecik, et nous prenons la route, en direction d’Iznik. C’est de nouveau de la descente, car cette ville, en bordure du lac du même nom, est à 90 m d’altitude. On se trouve à nouveau dans des zones agricoles, mais les cultures sont totalement différentes de celles qu’on a pu voir les jours précédents !

Dans la journée, Hakan nous envoie le résultat de notre interview (drôlement rapides ces journalistes, surtout qu’on est dimanche !). Surprise !! Nous sommes finalement sur le journal AA, Agence Anadolu (on vous laisse vous renseigner sur wikipedia sur ce media), mais aussi sur la chaîne de télé TRT Haber, qui est une chaîne publique qui est notamment souvent diffusée dans les resto où on s’arrête. Oulala carrément ! Nous qui croyions passer dans le journal de la ville.

Lien vers l’article.

Bon, on sait pas trop ce qu’ils racontent, mais ça semble avoir un lien avec les pistes cyclables qui fleurissent à Paris ces derniers temps !

Plus tard, arrivés à Iznik, nous nous promenons vers les vieux remparts doubles, datant de l’époque byzantine. Derrière se trouve un petit cimetière ottoman sous les pins.

Plus loin, nous arrivons devant la mosquée verte, construite au 14e siècle. Elle doit son nom à son minaret, couvert de faïences d’Iznik. Ce serait l’un des premiers de l’empire ottoman à avoir été couvert de faïences à dominance verte.

On enchaîne avec le petit musée d’art islamique de la ville, établi dans un bâtiment construit en 1388 et qui faisait office de soupe populaire et accueillait notamment des derviches itinérants. On y voit quelques objets de l’ère ottomane, et de belles faïences, qui font la renommée de la ville.

Pour finir, nous entrons dans l’ancienne église Sainte Sophie (aujourd’hui c’est une mosquée). Elle date du 6e siècle, et a été reconstruite au 11e siècle à la suite d’un tremblement de terre. Puis elle est convertie en mosquée lorsque les ottomans prennent la ville d’Iznik, en 1331. En plissant bien les yeux, on peut distinguer sous une coupole une fresque chrétienne.

Nous arrivons face au lac pile pour le coucher du soleil.

Des cyclistes de Velesbid nous avaient conseillé de camper là, au bord, mais pour nous, être en plein milieu de la ville, avec pleins de chiens errants, non merci !!  Du coup, nous nous trouvons un hôtel.

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10 000 km 🥳🥳🥳

🥳😁 Trop contents 😁🥳

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De Kulu à Eskisehir

Nous quittons la petite ville de Kulu. Alors que  nous traversons un petit village sur notre route, nous sommes invités par deux hommes pour prendre le thé. Nous sommes vite rejoints par trois femmes et deux autres hommes. La conversation n’était pas facile au début, mais alors avec tout ce monde, c’est un vrai capharnaüm ! Tout le monde parle en même temps, et notre traducteur sur le téléphone n’arrive pas à suivre. Ce n’est pas grave, c’est toujours un bon moment malgré tout.

Notre route parcourt encore des espaces désertiques, sans personnes, mais avec cette fois des terres agricoles à perte de vue, et quelques troupeaux par-ci par-là. La récolte de la betterave sucrière bat son plein.

Alors que nous arrivons à Haymana, nous passons plusieurs coups de fil aux hôtels de la ville pour se renseigner sur leur prix, mais personne ne parle anglais. Nous nous arrêtons alors à une station service pour demander au pompiste s’il sait où nous pourrions dormir. Nous tombons sur un homme très gentil, Enes, qui nous propose de nous héberger chez lui. Sauf que peu de temps après, il a un coup de fil de sa soeur, qui viendra aussi chez lui, et il n’y a donc plus de place pour nous ^^ Mais il appelle pour nous un hôtel, et nous obtient un bon prix (qu’on aurait certainement jamais eu en nous y présentant avec nos têtes de touristes !). Nous voilà donc dans une ville thermale, dans un hôtel thermal. Qui l’aurait cru ^^ Nous profitons donc des bains chauds en sous-sol (eau à 45°C !). Parfait après une bonne journée de vélo !

Et nous sommes bien d’attaque pour la journée du lendemain. Nous avançons d’ailleurs sans encombre toute la journée.

Vient l’heure de nous trouver un endroit où dormir, et pour ce soir, nous n’aurons pas d’autre option que de camper. Ils n’annoncent que  -1°, ça devrait aller (d’ailleurs, on a perdu une paire de gants, alors je mets des chaussettes à la place dans les descentes !) !

On se trouve un petit bout de pré en hauteur par rapport à notre route du jour, au milieu de champs et de rien du tout. Nous installons notre campement, le jour tombe doucement, nous nous faisons à manger.

Au loin, nous voyons deux troupeaux de moutons et leur berger qui semblent converger vers nous. Ah ben c’est pas de chance quand même, nous qui nous croyions bien isolés, voilà qu’ils viennent en plein vers nous ! Notre tente se retrouve entourée de moutons, c’est plutôt rigolo.

Les chiens de berger qui nous aboient dessus un peu moins, mais bon, tout se passe bien et nous nous retrouvons seuls de nouveau. Il est 19h30, il fait nuit et froid : nous enfilons toutes nos couches et nous glissons dans les duvets, quasiment prêts à fermer l’œil. 

Alors qu’on dormait presque, la lumière d’un véhicule éclaire la tente, puis un coup de klaxon : voilà que la gendarmerie a décidé de nous faire une petite visite ! Raaa fait chier on était bien emmitouflés, et il faut ressortir😅

Après s’être rassurés car nous ne sommes finalement “que des touristes”, ils nous expliquent qu’ils ont été alertés par des gens qui nous ont vu, qu’il fait froid, que ce n’est pas safe ici (difficile en réalité de savoir pourquoi, ils nous parlent d’animaux sauvages, de chiens, mais au final, craindrait-on réellement quelque chose ?). Ils nous parlent d’un hôtel à 20 km de là, mais pour nous il n’est pas envisageable de reprendre la route de nuit, surtout qu’on était à deux doigts de dormir !! Au final, après un coup de fil au maire du village d’à côté, ils nous ont dégoté un endroit où dormir au chaud 😲 Nous rangeons nos affaires à toute vitesse (ils n’ont pas l’air de saisir que ranger un campement prend du temps …) et les suivons donc sur 2 km jusqu’à la petite salle communale d’un mini village, où le poêle à bois vient d’être allumé pour nous.

On discute encore un peu et puis, ils finissent par nous souhaiter une bonne soirée, et repartent, non sans nous avoir précisé auparavant qu’ils détestaient notre président mais qu’ils aimaient quand même bien tous les étrangers.

Incroyable cette histoire ! Mais ce n’est pas fini ! Alors qu’on pensait se recoucher direct, voilà qu’un jeune débarque dans notre petite pièce : c’est Mohamed, il habite à côté et est l’imam du village. Il nous ramène du bois pour le poêle, et un plateau rempli de nourriture (alors qu’on lui a bien dit qu’on avait déjà mangé ^^) ! Aie aie aie !! Nous n’avons plus faim mais ne lui ferons pas l’affront de ne rien manger !

Nous discutons par l’intermédiaire des traducteurs de nos téléphones, puis il prend congé et nous nous couchons pour la 2e fois de la journée, en repensant à cette drôle de soirée !

Au réveil le lendemain matin, nous avons encore plein de choses à manger grâce à Mohamed qui avait vu vraiment large hier soir. Aujourd’hui, notre route traverse de nouveau de grands espaces agricoles, mais cette fois, nous nous retrouvons sur une toute petite route, avec une énorme descente au travers de champs bien colorés, c’est très beau.

A midi, alors que nous étions en train de nous installer à une table de pique-nique à côté d’une mosquée, dans un petit village, un vieux monsieur s’est approché de nous, curieux de nous voir ici. Et voilà, après quelques échanges, il disparaît et reparaît avec du thé, du pain, des tomates du jardin et du raisin. Puis nous laisse avec tout ça, car c’est l’heure de la prière. On ne cesse de le dire, mais quelle générosité encore !

En fin d’après-midi, nous commençons à réfléchir où dormir. Vu notre expérience de la veille, nous décidons de changer notre stratégie et nous dirigeons directement dans un village, vers la maison commune. Et là, comme par hasard, alors que nous avons rencontré des gens toute la journée, nous ne trouvons personne ! Bon, il y a encore deux autres villages juste après alors nous poursuivons.

Au 2e village, Uzunburun, rebelote, nous ne trouvons personne au niveau de la maison commune. En revanche, un peu plus loin, nous apercevons des gens qui rentrent leurs animaux à la ferme. Nous allons les voir et leur demandons s’ils savent où nous pourrions planter notre tente. Réponse : pourquoi planter la tente ? Venez chez nous !

On est trop content, et on les suit donc. Ils nous invitent également à manger avec eux, ce qu’on accepte bien sûr avec plaisir !

Nous voilà embarqués dans une grande famille, nous sommes entourés des deux parents, de leurs deux fils (de notre âge), et de leurs deux cousins. Et plus tard dans la soirée, nous sommes rejoints par trois de leurs amis qui vivent dans le même village ! Seul l’un d’entre eux parle anglais, qu’il a appris seul en regardant des films et en jouant aux jeux vidéo. Ça nous fluidifie quand même bien la conversation !

Nous mangeons de la soupe et du riz assis par terre, Mathieu se débat avec ses genoux pour essayer de trouver une position confortable. Après le repas, nous nous retrouvons “entre jeunes” pour jouer au 101 tous ensemble. C’est une très belle soirée tous ensemble, nous discutons beaucoup, et nous sommes questionnés … sur les gilets jaunes 😅

Nous finissons par faire un petit tour dans le village (Mathieu et moi on est toujours en short de vélo 🥶 mais on a parié sur le fait qu’ils auraient froid plus vite que nous, ce qui a été le cas !).

Nous battons probablement aujourd’hui notre nombre de tasses de thé ingurgitées en une journée !

Le réveil sonne le lendemain à 7h, pour un bon petit-dèj ! Dehors, un épais brouillard masque tout le paysage autour de nous.

Nous attendons qu’il se lève un peu, et puis vient l’heure de quitter cette super famille qui nous a accueilli à bras ouverts. Ils nous offrent même une paire de gants pour remplacer notre paire de chaussettes. Nous repartons le coeur rempli, et presque encore incrédules devant autant de générosité.

Nous roulons toujours au travers de petits villages très isolés, et empruntons beaucoup de chemins de terre, plus ou moins praticables.

Au détour de l’un d’entre eux, une vieille dame nous fait signe de nous arrêter. Nous voilà repartis pour un thé. “Voulez-vous manger quelque chose ?” “Non merci, nous avons déjà bien mangé ce matin”. Deux minutes plus tard, nous nous retrouvons avec un énorme (deuxième) petit dèj devant nous. Et pas question de se défiler, Zayneb, la dame, nous fait griller des tranches de pain sur le poêle en continu, et nous les beurre. C’est mignon, elle est toute contente, nous tape parfois dans le dos, me fait un bisou. Ils ont 81 et 83 ans, et semblent encore très en forme.

Une fois que nous avons refusé trois fois qu’ils nous coupent un 2e pain (car oui, on a déjà mangé le premier en entier !), ils nous amènent des fruits qu’ils nous ont coupé. On en vient presque à rire nerveusement, car on n’a vraiment plus faim du tout, on meurt de chaud avec le poêle, on sue à grosses gouttes, et on doit poursuivre notre route !

Et pour finir, ils nous remplissent un sac avec des légumes de leur jardin !! Le tout bien sûr arrosé d’innombrables tasses de thé ! Ce n’est pas évident, mais nous finissons par leur faire comprendre qu’il nous faut vraiment partir, après les avoir bien sûr remerciés du fond du coeur.

Nous enchaînons ensuite les kilomètres jusqu’à la ville (grande et industrielle) d’Eskisehir.

Ces derniers jours ont été d’une grande intensité au niveau des rencontres, ça restera marqué dans nos esprits !

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Tuz Gölü

Nous partons pour Uchisar, juste à côté, et visitons son château (troglodyte toujours) perché tout en haut de la colline. De là s’offre à nous un panorama grandiose sur la Cappadoce, que nous quittons finalement aujourd’hui. C’est l’occasion de lui dire au revoir !

Nous faisons la route jusqu’à Nevsehir, nous y arrêtons pour manger, et passons au “vrai” magasin de vélo que nous avons repéré. Nous pouvons enfin changer notre pneu ! On en profite aussi pour changer la chaîne arrière. Comme d’habitude, le mécano prend son temps et nous invite à boire le café… Bon, on pensait quitter la Cappadoce aujourd’hui, mais vu l’heure, ça ne vaut pas le coup de continuer. On s’arrête donc juste à côté, à Nas, dans un super hôtel troglodyte, parcouru de labyrinthes, couloirs… Notre chambre et notre salle de bain sont creusées ! Le seul inconvénient de cet hôtel c’est qu’il est au fond de la vallée, et qu’il nous faudra tout remonter le lendemain !!

On est ravi de dormir plus tard que 6h15 le matin ! Par contre, quand on monte au dernier étage pour le petit-dèj, on découvre avec horreur que dehors, il pleut à verse !!! (ben oui, chambre troglodyte = pas de fenêtre !). Ça donne clairement pas envie, mais qu’est-ce qu’on est content d’avoir pu profiter de la Cappadoce sous le soleil, hors saison touristique, et en période de covid !! Un rapide coup d’œil à la météo nous conforte encore plus : ils y annoncent -7°C demain matin ! Horreur, il est vraiment temps de fuir !

Enfin bref, nous nous régalons avec un très bon petit dèj puis enfourchons Steven, en direction d’Aksaray. On pensait éviter d’y retourner et prendre des petites routes mais finalement, vu le froid polaire (il fait 2°C mais heureusement on est vite réchauffé par la montée pour ressortir du vallon) et l’absence d’hôtel sur la route, on trace tout droit le long de la nationale. On ne trouve même pas d’endroit où s’arrêter manger le midi, alors on grignote des biscuits achetés à une station service, sur la bande d’arrêt d’urgence, en plein vent. On est congelé, on ne s’éternise pas.

Finalement, quelques touches de bleu finissent par apparaître dans le ciel, et même quelques rayons de soleil ! Ça donne un côté dramatique au paysage qui nous entoure. Les couleurs sont très belles, mais pas de photo, il fait trop froid. On distingue même de la neige sur les montagnes au loin, dans la direction de la vallée d’Ihlara et des coins traversés quelques jours plus tôt. A une semaine près, pas sûr qu’on ait pu faire le même trajet à vélo !!!

En fin de journée, nous sommes de retour à Aksaray, au même hôtel que la dernière fois, celui avec le méga petit dèj et le gâteau marbré. Miam !

Nous ne sommes pas déçus le lendemain matin, et nous gavons bien l’estomac, avant de prendre la route pour Sereflikochisar, la plus grosse ville vers le lac Tuz Gölü. On longe la nationale, c’est un peu fastidieux, mais … on voit le sommet du mont Hasan pour la première fois !! Et il est couvert de neige 😃

Plus tard, on s’arrête de nouveau manger rapidement à une nouvelle station service, puis on fonce jusqu’à la ville, et à l’hôtel conseillé par Claudine et Jason. En ville, on voit une boutique qui nous fait de l’œil, il y a une machine qui fait des chouchous devant, et ça sent trop bon !! On craque et on s’en achète un bon paquet. De retour dans notre chambre, on se lèche les babines, mais horreur !! C’est salé 😱🥺 Mais quelle drôle d’idée ????? Cette journée s’achève sur une grande déception.

Le lendemain matin, nous nous dirigeons directement au lac, nous avons repéré une digue qui le traverse, que nous voulons emprunter. Mais après avoir seulement parcouru 600 m, on nous offre déjà le thé ^^ Avant d’arriver au lac, il faut traverser la petite entreprise qui extrait le sel.

Oui parce que Tuz Gölü, en turc, ça veut dire lac salé. En effet, depuis hier soir, on longe un “lac” tout blanc, qui en fait n’a quasiment plus d’eau, mais qu’une croûte de sel. D’après ce qu’on lit sur internet, il y aurait au maximum 2 m d’épaisseur d’eau dans ce lac, principalement en hiver. Mais là où on passe, il n’y a que quelques centimètres, et cela associé à la blancheur du sel en-dessous nous donne un reflet presque parfait ! C’est impressionnant.

Derrière le lac, on traverse deux mini villages, avec des maisons très barricadées (on a pas l’impression d’avoir vu ça jusqu’à maintenant, ça donne une impression assez glauque !). Bon du coup, aucun endroit où acheter de quoi pique niquer, on se contentera de quelques fruits secs.

Nous arrivons en fin de journée dans la ville de Kulu, où dès notre arrivée, un homme qui travaille à la poste nous offre le thé et un mezze à une terrasse 🤗

Nous frappons ensuite à plusieurs portes pour trouver un hôtel. Le premier n’est pas cher mais nous donne franchement pas envie. Le 2e, repéré sur internet, ne semble pas exister (de même que pour les 4e et 5e), le 3e est fermé…. Bref, c’est la loose, et on retourne au premier, où on est accueilli par un : qu’est-ce que vous n’avez pas aimé ?

Eh bien au final, nous avons très bien dormi dans cet hôtel ! Nous prenons le petit-dèj dans une boulangerie et nous régalons avec des simits.

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Les ballons de Cappadoce

On a trouvé une brochure touristique qui vend des vols en montgolfières, avec une magnifique photo, et on espère trouver le point d’où elle a été prise pour y être !! Nous partons donc vers la vallée rose, et montons en haut des plateaux qui la surplombent. Que c’est beau ! Et bingo, de là-haut, on pense avoir trouvé le bon spot pour ce soir 😁

En repartant, nous croisons deux cyclotouristes !!! Incroyable car on n’en a pas vu depuis qu’on est en Turquie. Claudine et Jason, couple suisse très sympa ! Nous avons malheureusement peu de temps pour discuter car le jour tombe vite et il faut qu’on file planter notre tente !

Nous profitons d’une belle lumière le soir, faisons un repas rapide, quelques photos et on se couche tôt car il pèle ! Et aussi, car on se lève tôt demain !!

Eh oui, le réveil sonne à 6h 🥱😲

C’est même avant que le muezzin chante pour la première fois de la journée ! Et quelle excitation : on entend déjà le bruit des montgolfières en train d’être gonflées ! C’est tout ce qu’il nous faut pour être d’attaque en deux minutes !! On laisse tout en plan, on découvre le givre autour de nous, et on marche quelques minutes jusqu’au bout du plateau où nous avons dormi pour avoir une vue à 360°. 

Ohlalala ! La vue est tout simplement magnifique (et très peu de gens sont là), nous sommes à côté d’une des zones de décollage, et les montgolfières s’allument à intervalles réguliers au fur et à mesure qu’elles se gonflent. Elles clignotent comme des ampoules et éclairent les parois rocheuses tout autour. Comme c’est beau ! Nous sommes émerveillés avant même qu’elles décollent.

Et puis, elles s’envolent peu à peu, tandis que le jour se lève doucement et les éclaire peu à peu. Il y en a partout, on en compte plus de 80 (et paraît-il qu’en pleine saison, jusqu’à 165 ballons peuvent s’envoler !) !

On passe un super moment, et on est vraiment trop content : on avait vu pas mal de photos, on avait beaucoup d’attentes, et on avait presque peur d’être déçus, mais honnêtement, c’est fou de le voir en vrai, on a adoré !

Nous restons là à les contempler pendant deux bonnes heures, avant de retourner à notre campement et de tout plier.

Après ce beau moment, retour à la réalité : notre pneu ! Gökhan, le mécano d’Antalya qui avait réparé notre vélo, a un ami à Ortahisar (soit à 2 km de là où on a dormi) qui bidouille bien les vélos. Nous allons donc voir Kadir pour avoir son avis sur notre pneu. Il nous reçoit directement chez lui, dans la maison troglodyte qu’il est en train de restaurer. Il nous rassure : on peut encore rouler un peu, mais à la prochaine grande ville, il serait quand même bon de trouver un nouveau pneu ! Il en profite aussi pour laver nos chaînes et nous donner des nouvelles plaquettes de frein pour l’arrière. Il lime aussi notre disque arrière qui avait pris bien cher lorsqu’il avait fondu (oups !!).

Un grand merci à Kadir pour son temps et sa générosité !

Le temps ayant bien avancé, nous filons à Göreme pour trouver à manger. Après avoir failli nous faire arnaquer par un malin qui nous invite à faire un pique nique, nous tombons sur un resto où sont attablés… Claudine et Jason, les Suisses de la veille ! Nous nous invitons à leur table, et découvrons que nous envisageons tous de camper dans le même coin ce soir. Il ne nous en faut pas plus pour repartir tous ensemble, à la recherche d’un beau point de vue (oui, c’est rebelote pour les montgolfières demain matin !), non sans s’être arrêtés rapidement pour acheter du vin de la région !

Et puis, alors qu’on avait à peine fait 100 m, voilà qu’on tombe encore sur un cycliste ! Florian, un français, qui va au même endroit que nous : la love valley ! On l’embarque donc avec nous et on se trouve un bel emplacement légèrement à l’écart de la foule (ici, c’est un peu plus peuplé que là où nous étions la veille).

Le soleil se couche rapidement, nous mangeons tous ensemble et papotons beaucoup : c’est chouette de pouvoir échanger sur nos différentes expériences, nos ressentis … Notre route vers Istanbul sera probablement assez similaire à celle de Jason et Claudine, et ils nous donnent quelques conseils et recommandations.

Nous passons une très bonne soirée tous ensemble !

Réveil en fanfare comme la veille. Cette fois, les montgolfières décollent de plus loin que la veille. En revanche, le vent les pousse directement dans notre direction, elles parcourent la love valley et passent à la fois très près de nous, et très près des formations rocheuses.

Le spectacle est toujours aussi hypnotisant, et on est content de le partager avec nos nouveaux copains !

Nos chemins se séparent ensuite, et Mathieu et moi partons au musée à ciel ouvert de Göreme, qui concentre de nombreuses églises ; en effet, dès le 4e siècle, le Christianisme était fortement implanté dans la vallée de Göreme, et plusieurs moines et ermites vivaient ici. Ce musée, qui regroupe des églises troglodytes avec de très belles fresques bien conservées à l’intérieur, est très fortement recommandé par le routard. Bon, pour nous, c’est un peu la désillusion. Non pas qu’on soit blasé d’en avoir trop vu, mais le prix est super élevé, il faut en plus payer un supplément pour l’église la plus célèbre, et c’est bondé de monde !! On n’imagine même pas ce que ça donne en haute saison ! Au moins, on se satisfait encore plus de notre parcours des jours précédents, à l’abri de la foule !

L’après-midi, nous fuyons la foule et faisons un tour dans le village d’Avanos, spécialisé dans la poterie. Nous y visitons d’abord une boutique troglodyte qui vend des milliers d’objets très colorés.

Puis nous allons dans la boutique d’à côté, où Mehmet, le propriétaire parle un peu français et nous explique son travail. Ici, il prépare lui même sa terre, qu’il va récolter dans la région régulièrement. Lui, il ne peint jamais ses objets, il garde la couleur obtenue lors de la cuisson (il a un four électrique et un traditionnel, qu’il charge alternativement au bois, à la paille, et à la bouse de vache, au cours des 11h de cuisson !). Nous aimons beaucoup cette visite, et sommes bien frustrés de ne pas pouvoir emporter avec nous quelques souvenirs, bien trop fragiles pour notre vélo !

Fun fact : Mehmet, le potier que nous avons rencontré a été interviewé dans un reportage échappées belles ! Voici donc ce reportage, où on le lit travailler et où figurent plusieurs endroits que nous avons visité ces derniers jours.

Nous dormons le soir à Göreme dans un hôtel sans charme.

Le lendemain, on est moins motivés mais on part quand même tôt pour monter au panorama juste au-dessus du village. Cette fois, il y a du monde, et la vue est moins belle que les deux jours précédents. Mais nous sommes quand même contents d’être venus voir le spectacle des montgolfières une dernière fois.

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Vallée de Soganli à Mustafapasa

Nous quittons la ville de Derinkuyu, pour une belle grimpette bien raide au travers d’un joli village abandonné (nombreuses ruines de maisons en pierre), tout est ocre, que ce soit les maisons ou la roche.

Aujourd’hui, le soleil est bien décidé à nous illuminer toute la journée, quel plaisir ! On aperçoit même le volcan Erciyes qui culmine à 3916 m d’altitude, son sommet est couvert de neige ! Il y a aussi une chaîne de montagne enneigé de l’autre côté, qui ferait presque penser à Belledone (au milieu d’un désert !).

Nous atteignons enfin un nouveau plateau, à 1400 m d’altitude. S’ensuit une longue traversée, dans un désert total, aride, tout plat et monochrome. Etrange sensation !

Sur la fin, la route n’est plus pavée, c’est de la cendre très fine, qui se soulève en lourds nuages de poussière lorsqu’un véhicule passe (heureusement, il n’y en a pas trop !). Nous arrivons face à un canyon, qui nous rappelle un peu la vallée d’Ihlara, et face à la descente de l’extrême, creusée au milieu de la cendre. Vu la pente beaucoup trop raide, il nous faut la descendre à pieds pour ne pas faire surchauffer nos freins !

En bas, nous voilà à Soganli, un tout mini village au bord d’une rivière. Grâce à cette eau, de nombreux arbres poussent par ici, et ça fait plaisir de sortir de ces paysages désertiques qui culminent au-dessus de nous !

La pension dont parlait le routard est malheureusement fermée (enfin, au téléphone la gérante nous dit d’abord qu’elle est fermée, puis nous propose un prix exorbitant). Peu après en revanche, le restaurant recommandé par le même guide est ouvert (on est bien les seules et uniques personnes présentes ^^), et le proprio, Yirmaz, nous traite comme des rois. Il nous met le poêle en route, nous sert une soupe de lentilles, une casserole de boeuf et poivrons cuits au four, des pains énormes, du fromage, du beurre, du miel et … des bières !! C’est génial, et pour couronner le tout, il nous invite à dormir dans la salle de son resto.

Au petit matin, on peut dire qu’on est content d’avoir dormi à l’intérieur !! Certes, c’est très mal isolé, mais à notre réveil, il fait 4° à l’intérieur, et du givre recouvre toute la végétation au-dehors 🥶

Nous discutons encore un peu avec notre hôte Yirmaz, autour d’un café et de graines de courge à grignoter, puis nous levons le camp. Il nous faut trouver un petit dèj, et selon lui, ça ne sera pas avant 12 km ! On se les avale donc au plus vite, il fait bien frais et humide dans le fond de cette vallée.

Au fameux village, c’est un peu la désillusion : il y a juste une toute petite épicerie, où nous faisons donc une razzia de biscuits, cookies, … Que des choses saines pour une bonne journée de vélo 😇

S’ensuit une montée bien bien raide pour sortir du canyon ! Pas facile ! Nous sommes accompagnés tout le long par un chien noir (plutôt sympathique), qui semble monter sans difficulté cette fameuse côte ! Tout en haut, nous retrouvons les plateaux arides et désertiques, creusés de-ci, de-la par des vallées. Nous avons la surprise et le plaisir de découvrir enfin le volcan Erciyes enneigé et totalement dépourvu de toute brume, poussière. C’est beau !

Tout au long de notre route ces derniers jours, nous voyons les agriculteurs dans les champs occupés a récolter les graines de citrouille (très souvent ce sont des femmes), et à les faire sécher. Étonnamment, on dirait que ces citrouilles ne sont cultivées que pour leurs graines car leur carcasse est souvent laissée a l’abandon dans les champs, et pourrissent tranquillement.

Un peu plus loin, il nous faut encore trouver à manger, et de nouveau nous faisons chou blanc : dans le petit village que nous traversons, il n’y a que deux endroits où boire le thé, et une épicerie. Nous nous résignons donc à acheter un maigre pique-nique (pain, saucisson pas bon – on sait même pas quelle viande c’est, chips et gâteaux), qu’on dévore à l’abri de cheminées de fée.

On tombe ensuite sur l’ancien monastère troglodytique de Keslik, où on s’arrête pour de nouveau se promener au travers d’habitations creusées dans la roche, et d’églises recouvertes de fresques, le tout au milieu de cheminées de fées. Toujours aussi impressionnant ! 

La route continue de monter et descendre, assez raide, elle joue avec nos nerfs !!!

Mais nous arrivons finalement à Mustafapasa, où nous dormons dans un hôtel troglodyte. Trop fort !!

Le matin suivant, malgré la fraîcheur, nous prenons notre petit-dèj sur la terrasse ensoleillée qui surplombe le village. C’est top ! Alors que nous arrivons ensuite à Ürgüp, nous remarquons une sensation bizarre au niveau de la roue arrière … Bon, notre découverte de l’épicentre de la Cappadoce va devoir attendre un peu, nous c’est direction le magasin de vélo ! Notre pneu arrière (oui, celui qu’on a changé très récemment, mais on n’avait pu trouver qu’un pneu chinois vraisemblablement de mauvaise qualité !) semble commencer à se déchirer le long de la jante ! Nous ne trouvons qu’une minuscule boutique, qui semble effectivement avoir quelques vélos derrière. On nous y dit qu’il n’y a pas de souci, si on ne charge pas trop le vélo. Difficile de savoir ce qu’ils entendent réellement par là, alors on est moyen rassurés.

Tant pis, la journée est déjà bien avancée, et il nous faut trouver le coin idéal pour camper ce soir, et voir les montgolfières demain matin !!

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Guzelyurt à Derinkuyu

Nous remontons la rivière par le haut du canyon, avant de mettre le cap sur le village de Guzelyurt. Au passage, pour changer, les paysages sont toujours aussi ravissants, et on aperçoit au loin une église perchée sur son roc.

Le midi, nous faisons une pause dans ce village, dans un café sur la place centrale, où de nombreux étudiants sont attablés autour d’un thé (on est un peu étonnés de voir qu’il y a une université ici, vu la taille du village). Nous y sommes bien, surtout qu’il se met à pleuvoir à nouveau, il nous faut prendre notre mal en patience !

Une fois l’averse passée, nous repartons et entamons l’ascension d’un volcan. Le paysage nous régale !

Plus loin, alors qu’on traversait un autre village, un monsieur nous fait signe de nous arrêter et nous invite à prendre le thé. On se retrouve dans sa cour, avec sa femme, un autre homme d’environ notre âge, et leur fils. Et au final, nous voilà nourris de thé, gâteaux et çorba. Trop sympa ! Ils ne parlent pas un mot d’anglais, la discussion n’est pas évidente, et c’est à chaque frustrant de ne pas pouvoir échanger plus avec tous ces gens si gentils que nous croisons. Nous passons un super moment, que nous devons malheureusement écourter, car il nous faut avancer et trouver un endroit où dormir !!

Nous finissons notre ascension, et à l’instant où on passe le col, quelle surprise : un somptueux paysage de volcans qui dépassent ça et là s’offre à nous. Quelle beauté ! On pensait rouler jusqu’à la ville de Derinkuyu, plus bas dans la vallée, mais nous décidons de nous arrêter là pour en profiter !! Nous sommes à 1700 m  d’altitude, la nuit s’annonce fraîche !

La nuit tombe très vite, heureusement notre réchaud à bois nous éclaire et nous réchauffe. Nous entendons des voix pas bien loin, alors qu’on s’est pourtant bien écarté de la route. Dans la nuit, ce n’est pas très rassurant, surtout qu’ensuite, ce sont des bruits comme des pétards, ou des coups de feu qu’on entend !?! A peine stressant, mais par chance, une voiture passe et semble amener ces personnes. Du moins, il n’y a plus de bruit après son passage, et nous sommes à nouveau seuls !

Au petit matin, comme si nous n’avions pas eu déjà plein les yeux la veille, quand nous ouvrons la tente, nous découvrons une véritable mer de nuage d’où dépassent les volcans. Wahou !!

C’est un régal, d’autant plus que comme on est resté près du col de la veille, nous entamons la journée avec une méga descente (qui nous rafraîchit jusqu’aux os par contre !).

Nous roulons tranquillement et faisons de multiples arrêts photo tant le paysage est beau.

Nous arrivons finalement à Derinkuyu vers midi, où nous visitons la ville souterraine. Elle est creusée jusqu’à 85 m de profondeur, avec 10 étages souterrains au total, dont 8 visitables (apparemment, la partie visitable ne constituerait que 10 % de la cité !). Entre chaque niveau, il y a une porte coulissante en forme de meule, verticale, qui permettait aux habitants de mettre un obstacle entre eux et les éventuels assaillants. En effet, dans le coin, plusieurs villes souterraines de ce type ont ainsi été construites, elles étaient utilisées temporairement par les habitants pour se protéger des nombreux raids qui ont eu lieu dans la région. Elles seraient reliées entre elles par des tunnels souterrains. Celle de Derinkuyu pouvait abriter jusqu’à 10 000 personnes !

Nous parcourons ces étroits couloirs, parfois le dos courbés pendant de longs mètres, ça nous rappelle les catacombes ! Des fois, des petits trous sont creusés dans le sol, entre deux niveaux, pour permettre aux habitants de communiquer sans avoir à traverser les dédales de couloirs.