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Ile de Mon et derniers instants au Danemark

Nous roulons plutôt pas mal, et pour une fois, le vent est un peu avec nous. Nous nous arrêtons manger à Praesto, au bord du fjord éponyme et, face à une fontaine d’aspect banal, mais interactive (on s’amuse bien ^^), l’occasion également de passer voir un magasin de vélo pour quelques conseils. Ils nous confirment, comme Elise nous avait déjà alerté, que nos chaînes sont bien bien usées, et qu’il est impératif de les changer ainsi que la cassette de vitesses qui va avec. Ce qu’ils nous disent, c’est que, sur un vélo classique, c’est à peu près tous les 5 000 km qu’il faut changer la chaîne, et 10 000 km pour changer la cassette, mais que pour un tandem, les sollicitations sont plus fortes, et on aurait dû changer tout ça avant. Oups !! On le saura pour la prochaine fois.

Nous traversons de nombreux petits villages, parcourons des petites routes étroites bien charmantes, et visitons la petite église de Kongsted. Nous ne saturons pas encore de ces magnifiques fresques peintes au plafond, c’est superbe.

Plus loin, nous gravissons un énorme pont pour atteindre l’île de Mon.

C’est ici que nous nous arrêtons pour la nuit, dans un shelter au niveau du village de Borre. Grand luxe, il y a une douche, déception, pas d’eau chaude, elle reste terriblement froide. On s’en contente malgré tout ! En chemin, nous avons à nouveau cueilli des prunes, et faisons une deuxième tentative de compote. On a un plus par rapport à la dernière fois : 4 sachets de sucre récupérés à un café sur le chemin. C’est mieux, mais encore un peu acide. La prochaine fois sera la bonne !

Départ à l’aube ce matin. Nous essayons de nous décaler un peu car le soleil se couche beaucoup plus tôt qu’avant ! On a l’impression que la durée des journées décline à grande vitesse. Probablement que c’est accentué par le fait qu’on était plus au nord avant et qu’au contraire, le jour nous paraissait interminable. Toujours est-il qu’il serait mieux qu’on se réveille plus tôt, puisqu’il fait nuit à 21 h maintenant. Autre changement notable, il caille la nuit !! Ca nous rappelle les toutes premières nuit en mai. On espère que les degrés ne vont pas descendre trop vite !

Nous débutons notre journée par la visite de petites églises ravissantes, soit toutes en briques, soit toutes blanchies à la chaux, datant du 11 au 13e siècle.

A l’intérieur, elles sont recouvertes de fresques de la Bible, c’est lumineux, beau, on aime beaucoup. Apparemment, personne ne sait réellement qui a peint ces fresques, on les attribue au “Maître d’Elmelunde”, et elles datent du 15e siècle.

Plus loin, à la pointe est de l’île, le relief s’accentue et nous arrivons à Mons Klint. Ici, contrairement au reste de l’île qui est plutôt recouvert de champs, on trouve une forêt de hêtres, et surtout de magnifiques falaises de craie blanche, avec quelques lits de silex, de 128 m de hauteur. Elles sont aussi belles de haut que d’en bas, car oui, il est possible de descendre à leur pied (gare aux chutes de pierres !), au moyen de grands escaliers de bois plutôt bien intégrés dans le paysage.

On poursuit notre découverte de l’île au travers de petites routes, sentiers étroits, en hauteur ou en bord de mer. C’est une journée très agréable. Nous profitons aussi de nos derniers jours au Danemark pour écouler notre petite monnaie accumulée pendant notre séjour : très souvent, des gens vendent des fruits et légumes, des œufs, du miel… en libre service devant leur maison. Ca faisait longtemps qu’on lorgnait le miel : c’est chose faite, et vivement le prochain petit dèj !

Nous dormons encore et toujours dans un shelter, à nouveau seuls. A 21h, il fait déjà moins de 11 degrés. Aie aïe aïe !

Dans la foulée d’hier, nous poursuivons notre exploration de l’île, entre paysages bucoliques et églises.

Nous la quittons au gré d’une petite digue puis d’un ferry, et nous roulons plein sud, vers Gedser. De nombreux passages se font au travers de forêts, juste au bord de la mer, c’est bien agréable. Au détour d’un chemin, nous croisons un troupeau de chevaux en semi-liberté.

A Gedser, nous découvrons notre ultime shelter, flambant neuf, tout près de la mer, de quoi passer une belle dernière soirée puis nuit.

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Roskilde

Nous partons en direction de Roskilde, plein ouest, avec un vent en pleine face : un régal. Nous sommes bluffés par les itinéraires cyclables autour de Copenhague. Ce sont presque de vraies routes, entièrement dédiées aux vélos, c’est super chouette. Ca nous marque d’ailleurs bien plus que les pistes cyclables de Copenhague même, qui sont certes très bien développées et beaucoup empruntées, mais où contrairement à ce qu’on avait lu, on a trouvé qu’il y avait quand même beaucoup de voitures partout. 

A Roskilde, nous arrivons pile poil à temps pour pouvoir visiter la cathédrale avant sa fermeture. C’est à son emplacement qu’a été construite la toute première église du Danemark, au temps de Harald Bluetooth. C’est un édifice avec une architecture à la fois romane et gothique, classée à l’Unesco, et renommée car c’est là que la monarchie est couronnée et enterrée. Nous visitons ainsi plusieurs chapelles avec les tombeaux des rois et reines passées, certaines avec des toits magnifiquement peints. C’est un peu l’équivalent de la basilique Saint Denis pour les français. Ce qui est assez surprenant, c’est que le tombeau de la reine actuelle (Margaret II) est déjà prêt (il est d’ailleurs caché sous une oeuvre d’art super moche). Une exposition y est d’ailleurs consacrée, avec une reproduction à 1/10e de l’ouvrage : il s’agit d’une espèce de capsule en verre, dans laquelle ont été moulés les corps de la reine et du prince. En tout cas, ça semble très impressionnant et il est un peu frustrant de ne pas pouvoir le voir !

Nous arrivons ensuite à un shelter au bord du fjord, où nous passons la soirée seuls. La baignade est agréable.

Ce matin, nous sommes bien motivés et nous levons rapidement : nous avons le musée des bateaux vikings de Roskilde à visiter, et on pressent que ça va nous occuper une bonne partie de la journée (bingo !).

A l’époque viking, entre 700 et 1100, la ville de Roskilde était la plus importante de la Scandinavie, avec environ 10 000 habitants. Afin de la protéger, la stratégie était d’empêcher les bateaux d’arriver jusqu’à la ville, et de forcer l’ennemi à arriver par la terre. Un peu plus au nord, il y a trois chenaux dans le fjord, très peu profonds et étroits. Ainsi, sur ces trois chenaux, seul un fut laissé ouvert, tandis qu’un autre fut barré par des pieux, et que le dernier fut barré par des bateaux abîmés sabordés (au lieu-dit Skuldelev). Si un ennemi s’approchait de la ville, des guetteurs le signalaient par de grands feux allumés dans des points stratégiques du fjord, jusqu’à ce que Roskilde soit prévenu (il suffirait seulement a priori de 15 minutes !). Puis les vikings de Roskilde iraient fermer le dernier chenal, et enverraient des troupes par la terre en direction des points d’accostage de l’adversaire.

Les bateaux présentés dans le musée sont les 5 sabordés, ils y ont été retrouvés en 1962 et datent des années 1040 à 1070, et ont été fabriqués au Danemark, en Irlande et en Norvège.  Il s’agit de la plus grande découverte de ce genre jamais faite. 

Les fragments de bois ont passé tellement de temps immergés, que lorsque les archéologues ont commencé à les sortir de l’eau,  ils s’abîmaient très rapidement. Ils ont alors mis au point une solution de polyéthylène glycol (paraffine naturelle hydrosoluble) dans lesquels tous les fragments ont été trempés, afin de pouvoir les conserver. Puis, ils ont réassemblés les bouts, qui sont aujourd’hui présentés dans le musée. Il leur a fallu pas moins de 25 ans pour finir de reconstituer les 5 bateaux !! Parmi eux, deux sont des navires de guerre (dont le plus grand pouvait avoir un équipage de près de 100 vikings), les autres sont destinés au commerce.

Toute la deuxième partie du musée est en fait un chantier naval. En effet, un programme d’archéologie expérimentale vise à reconstruire à l’identique ces 5 bateaux, avec les outils, les méthodes et les matériaux de l’époque. C’est simplement passionnant ! Tout est basé sur l’étude très détaillée des fragments retrouvés (par exemple les traces sur le bois permettent d’identifier les outils qui ont été utilisés), et pour le tout premier bateau, ce sont des artisans non spécialistes des constructions navales qui ont été embauchés, afin qu’ils ne soient pas biaisés dans leur analyse et leur travail ! Une fois les bateaux finis, des voyages de test sont également réalisés, toujours pour essayer de mieux comprendre comment se comportaient ces ouvrages, à quoi ils étaient destinés (par exemple, s’ils étaient plutôt maniables en mer ou le long des côtes).

Cette visite nous laisse enchantés, mais voilà déjà 17h, et il nous faut maintenant enchainer les kilomètres ! Nous roulons jusqu’au shelter du village de Druestrup, caché au fond d’un stade d’une école. Encore une fois, nous y sommes seuls.

En plein petit dèj, nous voyons une ribambelle d’enfants arriver en courant, accompagnés d’une instit : c’est l’échauffement avant le cours de sport ! Le soleil est déjà au RDV, la journée s’annonce belle.

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Copenhague

Nous arrivons enfin à la capitale danoise, et faisons un premier arrêt à la place d’Amalienborg, là où réside la famille royale (c’est étonnant, ils n’ont pas de jardin apparemment !). Au nord-ouest de la place, se trouve l’église Marmorkirken, datant de 1740, avec une énorme coupole. C’est assez surprenant. De l’autre côté de la place, par-delà l’eau de mer, on voit le super bâtiment moderne de l’opéra.

Puis il est temps d’aller nous installer pour notre séjour dans cette ville. Nous avons eu l’immense chance de rencontrer, dès notre première soirée au Danemark, dans le shelter, une famille de danois vivant ici, et qui nous a généreusement invités à venir chez eux. Nous voici donc arrivés chez Rikke et Kenneth, et leurs enfants Elias et Thit, dans leur magnifique maison tout en bois, et au charme certain. Ils ont préparé pour nous un petit espace dans un cabanon dans leur jardin, tout cosy, avec fauteuils, plantes vertes et jeu d’échecs.

Nous dînons tous ensemble, autour de petits plats délicieux, et notamment de bons légumes qui nous font du bien. Très belle soirée passée tous ensemble.

Ce matin, nous allons petit-déjeuner au café Il Buco, recommandé par nos hôtes pour leur viennoiseries. En arrivant, on voit bien qu’on n’y aurait jamais été s’ils ne nous l’avaient pas conseillé, car il est quasiment pas visible de l’extérieur, tout caché par des échafaudages. A l’intérieur d’ailleurs, nous sommes les seuls touristes. Nous prenons pain au chocolat et croissant, et nous régalons les papilles. Ça fait du bien !

Nous arrivons ensuite à la place de l’hôtel de ville, le point de RDV pour une visite guidée de la ville. Le principal point que nous retenons est que la ville a brûlé à maintes reprises ! Nous faisons une petite sieste dans un parc bien caché derrière l’hôtel de ville, où des hamacs ont été installés.

On va ensuite se promener dans la ville, car Rikke et Kennet nous ont conseillé plein d’endroits à voir. On aperçoit donc le centre d’architecture BLOX, la bibliothèque royale (surnommée le Black Diamond), on passe sur plusieurs ponts entièrement cyclables. Le beau temps est au rendez-vous, c’est super chouette.

Tout à coup, voilà qu’on se fait héler dans la rue : nous croisons à nouveau par hasard notre famille du Cantal ! Quelle coïncidence ! Nous décidons de nous arrêter prendre une petite bière tranquillement, puis, à force de papoter, nous finissons par manger tous ensemble (une pizza !) après avoir fait un coucou à la fameuse sirène de Copenhague. C’est probablement la dernière fois qu’on se croise pendant notre parcours, mais le rdv est pris, nous irons les voir chez eux à notre retour !

Il est l’heure pour les enfants d’aller se coucher, et nous repartons donc tous les deux de notre côté. Nous faisons une halte sur la place de la mairie, où une scène et quelques stands ont été installés, dans le cadre des célébrations de la gaypride à Copenhague (il y a 10 jours d’événements, et d’ailleurs, les hamacs dans lesquels on s’est reposé plus tôt dans la journée ont aussi été installés dans ce cadre-là). Il y a un DJ, des gens qui dansent, tout semble redevenu comme avant… Ça fait plaisir ! Par contre, ça finit pile poil à 22h alors qu’on était chaud pour toute la nuit (ou presque !). C’est rigolo parce qu’au même moment retentit le feu d’artifice du parc d’attraction Tivoli, juste à côté.

Sur le retour, on fait encore un crochet par le quartier Christiania. Pas de concert en plein air ce soir, mais une jam session dans un bar. Là, l’impression d’avant Covid est encore plus forte : on est tous serrés dans ce petit bar, il fait bien chaud, et, bien moins cool, tout le monde fume à l’intérieur. C’est pas grave, ça fait quand même du bien d’écouter de la musique live et nous rappelle les nombreuses soirées au Baiser Salé à Paris !

Quand enfin nous nous décidons à rentrer, c’est le déluge dehors, et nous arrivons trempés jusqu’aux os à la maison.

Au programme du lendemain, le musée national. Comme on s’y attendait, nous y passons la journée entière tellement on aime. On commence par les sections sur l’âge de pierre, de bronze et de fer. Puis on passe à l’exposition sur les vikings, où sont présentés de très beaux objets de l’époque, un immense bateau qui pouvait contenir un équipage de 100 personnes. La scénographie est très réussie.

Nous avons peu de temps à consacrer ensuite au reste du musée qui concerne les années plus récentes, mais ça tombe bien car ça nous intéresse un peu moins.

Nous rentrons directement après, car ce soir, nous sommes de cuisine, nous avons promis une quiche lorraine à nos supers hôtes ! Le résultat n’est plutôt pas mal, et ça fait du bien de manger ça, avec une bonne grosse salade ! Pour couronner le tout, Rikke sort des fromages que sa sœur avait ramené de France. Miam !

Nous sommes réveillés ce matin par une pluie diluvienne. Quelle horreur, ça tombe sans discontinuer, et nous attendons 11h30 avant de mettre le nez dehors sans se faire tremper en une minute ! Nous filons à la Glyptotek, cette fondation d’art créée par l’ami Carlsberg (gratuite le mardi ^^). Si la collection ne nous marque pas particulièrement (beaucoup de statues antiques, des collections entières de têtes de romains, quelques toiles danoises qui ne nous plaisent pas plus que ça, quelques toiles françaises), le jardin d’hiver au centre de l’édifice est pour sa part magnifique. Il se trouve sous la coupole, avec des petits bassins et poissons rouges, quelques statues (dont la mère des eaux de Kai Nielsen), et de beaux arbres et plantes vertes.

Dehors, pour changer, il pleut. Nous traversons la ville pour aller plus au nord, vers Reffen. Ici, il y a un street food market, mais manque de bol, avec le déluge en cours, peu de stands sont ouverts et il n’y a pas grand monde. Heureusement, il y a quand même une énorme tente au centre, sous laquelle on peut s’abriter pour manger. Des litres d’eau (presque !) s’abattent sur nous pendant de longues minutes ! Nous pensons bien fort à notre petite famille de français qui reprenait la route ce matin, et qui ont dû en voir de toutes les couleurs. Nous visitons là un petit atelier de souffleuses de verre, où nous en prenons plein les yeux, et apprécions aussi de sentir notre corps sécher et se réchauffer peu à peu !

Dans le même coin, nous nous arrêtons à la curiosité locale : le fameux énorme incinérateur, censé être l’un des plus efficaces, mais qui est finalement à l’origine de quelques controverses : il a coûté bien plus cher que prévu, les danois n’ont pas assez de déchet à y brûler, donc pour être rentable, il faut en importer de grandes quantités de l’étranger… Et pour rendre ce bâtiment attrayant, voilà qu’ils y ont construit un bar sur le toit, et… une piste de ski synthétique, avec remontée mécanique ! Aie aie aie ^^ C’est un peu surréaliste. 

Ce qu’on y apprécie nous, c’est qu’on puisse monter tout en haut gratuitement, et surtout que depuis l’ascenseur vitré, on voit l’intérieur de l’usine (bien sûr, on est frustré de ne pas avoir d’explication sur toutes ces infrastructures, tuyaux, cheminées) ! 

Après cette charmante visite, nous allons au restaurant N°30, où nous nous faisons plaisir avec pleins de plats délicieux autour des fruits de mer. Un régal, et en plus, servi avec du bon pain et de l’huile d’olive !

Juste avant de partir, on se fait aborder par notre voisin de table, un italien qui tient une cave à vin à Copenhague, et qui faisait goûter des vins probablement au sommelier du resto. Il nous dit, dans un parfait français : je voulais vous offrir une bouteille de vin. On en reste cois ! Trop trop sympa 🙂 Et dire qu’on ne sait même pas comment il s’appelle. Nous repartons donc avec une bouteille de vin rouge naturel italien, qui vient de pas loin de la Savoie, du cépage selve.

De retour à la maison, nous profitons de notre dernière soirée tous ensemble pour aller manger une glace dans leur boutique préférée, et nous promenons le long de canaux bordés par des bâtiments tous plus modernes et classes les uns que les autres (université, maison de la radio, …). Les glaces sont très bonnes, avec des goûts plutôt étonnant (réglisse pour Mathieu, chocolat-caramel-cacahuète pour moi), mais elles fondent à la vitesse de l’éclair, et nous rigolons beaucoup, surtout quand Kennet fait malheureusement tomber sa chantilly par terre !

Voilà venu notre dernier réveil dans notre petite cabane au fond du jardin.

Nous faisons nos adieux à Rikke (nous avons déjà dit au revoir aux autres la veille), et quittons la maison, non sans émotion.

Quelle belle famille nous avons eu la chance de rencontrer ! Nous sommes ravis d’avoir partagé quelques instants de vie avec eux, et les remercions encore du fond du cœur ! Pendant ces 5 jours jours, nous avons eu le sentiment d’avoir été chouchoutés comme des enfants par leurs parents.

Il nous reste encore un ou deux trucs qu’on voulait voir à Copenhague avant de partir, alors nous allons dans un premier temps à l’église “Notre sauveur” (Vor Frelsers Kirke). Nous en apprécions l’intérieur, observons son orgue ultra chargé, tout en bois, et supporté par deux éléphants, mais le plus intéressant de la visite, c’est bien sûr de monter en haut de la tour !

Nous grimpons des escaliers de plus en plus étroits, avec un coup d’œil par-ci aux cloches, un coup d’œil par-là au carillon et à son mécanisme, jusqu’à déboucher à l’air libre. Et ce n’est pas fini, car l’ascension continue le long d’un escalier en colimaçon qui tourne autour de la flèche, presque jusqu’à son sommet. Nous jetons un coup d’oeil rapide à la vue tout en haut, sans pour autant s’y attarder, car le vent souffle très fort, l’espace est très étroit, et fait notable, pour changer de nos habitudes, il n’y a aucun grillage, aucune vitre qui empêche la vue, seulement une petite rambarde.

Dans un second temps, on va voir la bibliothèque royale (le “Black Diamond”). L’intérieur est superbe, très design, avec des coursives à tous les étages qui permettent d’admirer la vue sur le grand espace central. Ce bâtiment est aussi relié à l’ancienne bibliothèque, et nous pouvons aussi apercevoir discrètement l’ancienne salle de lecture, toute en bois, avec des petites lampes au-dessus de chaque table, où de nombreuses personnes sont en train d’étudier.

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De Helsingborg à Copenhague

De retour au Danemark, nous continuons dans notre lancée, tout droit vers le lac Esrum So, où nous plantons la tente. Alors qu’on était à deux doigts de nous baigner (et donc de rincer notre sueur), on nous informe que des bactéries style coli y ont été retrouvées. Dommage, ce ne sera donc pas pour cette fois !

Ce soir, nos voisins sont un groupe de 7 – 8 mecs, âgés entre 30 et 50 ans. Ils débutent tout juste une formation liée à la nature, et passent leur première semaine en stage terrain, un peu style stage de survie. Ils dorment tous dans des hamacs, portent un couteau à la ceinture, c’est assez rigolo. Leur formation semble chouette, hier ils ont cuisiné une épaule d’agneau dans une étuve qu’ils avaient fabriquée dans le sol, ils fabriquent aussi des outils … Ils semblent très contents (et tant mieux en même temps puisque ce n’est que leur première semaine !).

Alors qu’on était enfin prêts à dormir, branle bas de combat, il semblerait qu’on se soit fait colonisé par quelques tiques.

La journée qui suit est consacrée à la visite du château de Frederiksborg, le plus grand palais de Scandinavie, construit pour Christian 4 entre 1560 et 1630 (la version actuelle est reconstruite car un incendie a ravagé l’original en 1859).

A notre arrivée, quelle surprise, nous retrouvons les 6 vélos de notre famille française cadenassés à l’accueil ! Quelle coïncidence 🙂 Nous les retrouvons d’ailleurs le midi pour pique niquer tous ensemble.

Le château est impressionnant, surtout la chapelle.

Certaines pièces nous plaisent, d’autres moins. Globalement, on peut dire qu’elles sont…très chargées !

Par contre, l’audioguide ne donne quasiment que des infos sur les innombrables peintures affichées aux murs, qui sont pour les trois quarts des portraits. Autant dire que… c’est pas passionnant !

Ça nous occupe quand même une bonne partie de la journée, et nous décidons de rester dans le coin pour la nuit. Nous nous installons dans une zone avec plusieurs shelter dans un grand parc pas loin. Et voilà que plusieurs groupes d’enfants sont installés dans les shelters d’à côté. Sont-ils en colonie de vacances ? Avec leurs parents ? En sortie scolaire ? Aucune idée, mais en tout cas, ils pètent la forme et courent dans tous les sens, même après que la nuit soit tombée (et contrairement à ce qu’on espérait 😅) ! Des ribambelles de lampes de poche qui se mouvent dans la nuit, avec beaucoup, beaucoup de cris. Assez impressionnant !

Le lendemain, nous nous arrêtons un peu au nord de Copenhague, au musée d’art moderne Louisiana.

Si nous ne sommes pas particulièrement fans de ce genre de musée, nous apprécions tout particulièrement la visite. Déjà, le lieu en lui même est magnifique : d’immenses baies vitrées (mention spéciale pour les oeuvres de Giacometti superbement mises en scène, avec en arrière plan la vue sur un saule pleureur tombant dans une étendue d’eau), des galeries également entièrement vitrées, un parc avec des mobiles de Calder, surplombant la mer… Un régal.

Pour les expos, nous aimons assez bien celle sur Mamma Andersson, une artiste suédoise née en 1962.

Il y a aussi toute une partie consacrée à Jafa, un artiste photographe, vidéaste, américain né en 1960. Son travail traite de la grande puissance créative de la culture noire américaine, par opposition à la dure réalité de leur vie quotidienne. C’est très fort, en particulier la vidéo « Love is the message, the message is Death » et probablement un peu trop agressif pour moi.

Enfin, une dernière partie concerne une expo temporaire sur la maternité, la fertilité. Il y a plein de monde (on apprendra par la suite que ce sont les derniers jours de l’expo), pleins de tableaux, pas grand chose qui nous touche. On reste de marbre face à l’oeuvre “Mother’s legs” (photo ici), qui est constituée de troncs d’arbres pendus au plafond, peints couleurs chair, censés représenter les jambes des mamans dans lesquelles les enfants s’agrippent, et donc censés nous permettre, à notre échelle, de revivre cette sensation. Mouais. On dirait presque plutôt un abattoir ou une chambre froide avec des jambons qui pendent.

Par la suite, plus on s’approche de Copenhague, plus nous croisons de somptueuses villas en bord de mer. On se croirait presque à Malibu, et on se demande bien qui vit par ici.

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De Blokus Strand à Frederikshavn

Nous avions repéré qu’à Blokhus a lieu une compétition de constructions géantes en sable, et qu’il y avait rien de moins que le plus grand chateau de sable au monde ! Mais c’est une déception, alors que nous pensions que ce serait en accès libre sur la plage, il faut payer un droit d’entrée de l’ordre de 20€ pour les voir. Tant pis, nous n’irons pas.

Ce qui est chouette en revanche, c’est que notre route (nous avons retrouvé l’Eurovélo 12 ce matin) passe directement sur la plage ! Bon, les voitures circulent également avec nous, mais c’est grâce à elles, qui compactent le sable, que notre traversée est facilitée.

un peu la flemme de recouper la vidéo alors vous aurez les behind the scenes !

Il y a aujourd’hui un vent à décorner les boeufs (39 km/h selon la météo, mais plutôt favorable pour nous – Youpi !), alors on tente avec plus ou moins de succès de confectionner une voile avec nos pulls, que je tiens à l’arrière du tandem.

Quelques passages de sable plus lâche nous font bien déraper, voire bien bien déraper, mais nous ne tombons pas !

Le paysage quant à lui est magnifique. La mer avec de grosses vagues d’un côté, les dunes enherbées de l’autre, et le vent, qui fait s’envoler le sable sec de surface. On aime !

Il y a pas mal de maisons le long de la côte, mais elles sont toutes très discrètes et bien intégrées dans le paysage, avec souvent un toit enherbé.

Notre route nous mène ensuite à Rubjerg Knude. Là, on se croirait presque dans un décors d’Hollywood : d’énormes dunes se dressent devant nous, avec au sommet, un phare. Ça parait un peu irréel d’avoir cette dune plantée là. Une fois n’est pas coutume, nous laissons Steven et marchons pour en atteindre le sommet.

Ce n’est pas une mince affaire, le vent, qui souffle depuis l’ouest, soit face à nous, nous assomme de sable. On en a dans la bouche (les dents crissent), dans les oreilles, dans les yeux (malgré les lunettes de soleil), ça fouette sévèrement nos jambes… Et on ne parle même pas de nos cheveux, qui en sont inondés ! A nous regarder on dirait soit qu’on a des milliers de mini pellicules, soit qu’on serait resté enfermé un mois dans un grenier et qu’on aurait pris la poussière. Bon, et comme on n’a toujours pas de douche en perspective, on sait pas trop comment on va pouvoir se débarrasser de ça !

Arrivés au phare, nous pouvons même y monter tout en haut. Et là, on découvre que le vent qu’on subissait jusque-là n’était rien à comparer de tout là-haut !

A cause de l’érosion importante des falaises, ce phare a été déplacé de 70 m en arrière en 2019.

Nous traversons également une très belle forêt, où j’ai la bonne surprise de dégoter quelques framboises.

Enfin, nous atteignons le shelter repéré plus tôt dans la journée, bonne pioche, personne n’y est pour l’instant ! On en profite pour faire notre petite toilette de chat l’un après l’autre, l’un tout nu pendant que l’autre surveille les environs. On se sentirait presque propre !

En résumé, une très bonne journée au travers de paysages de dunes magnifiques.

Juste avant de se coucher, branle bas de combat, on entend des moustiques, alors on se grouille de monter la tente dans le shelter pour s’en protéger. Nuit moyenne, il y a énormément de vent, et de grosses averses !

Aujourd’hui, nous fonçons vers Skagen, la pointe la plus au nord du Danemark. Nous nous enfilons 49 km d’une traite le matin au travers de forêts et d’immensités de dunes, nous affrontons le vent qui n’est pas toujours avec nous, et arrivons pile pour déjeuner dans cette petite ville portuaire. Le poisson frais, puis la glace nous requinquent !

Nous sommes d’attaque pour visiter le musée d’art de peinture de la ville, où sont exposés les peintres danois qui ont séjourné ici à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Bien qu’on ne soit pas très peinture, nous apprécions cette visite. Les toiles sont principalement de Kroyer (mari et femme), Ancher (mari et femme) et Tuxen. Un autre avantage de ce musée, c’est qu’il est assez petit, et on n’a donc pas le temps d’en avoir marre !

Au musée, nous croisons une famille française d’Aurillac, qui voyagent à vélo pendant 6 semaines au Danemark. Ils ont 4 enfants, la plus grande a 13 ans, nous sommes impressionnés !

Après ça, voilà venu le moment de marcher au bord de l’eau jusqu’à Grenen, la langue de sable qui forme une pointe, au niveau de laquelle se confrontent la mer du nord à l’ouest et la mer baltique à l’est. La ligne de démarcation est flagrante, avec d’un côté, la mer du nord déchaînée, avec de très grosses vagues, et de l’autre la baltique, beaucoup plus calme et transparente. La baignade est interdite en raison des forts courants qui sévissent dans cette zone.

Le seul défaut de cet endroit, c’est qu’il est blindé de touristes (nous y compris !).

Il est temps pour nous de reprendre le vélo et de retourner vers le sud, côté est cette fois. Nous explosons notre record de vitesse : 28 km en une heure ! On est pas peu fiers, mais aussi affamés. A peine arrivé au shelter, on saute sur notre pique-nique. Il est assez tard, 21h, mais nous décidons qu’il faut aller se rincer la sueur dans la mer. C’est un peu une épreuve, mais ça fait du bien ! Et puis, au lit.

Le lendemain, nous avons un ferry à 12h15, il nous faut donc être efficace. Réveil tôt, petit-dèj rapide, rangement au mieux et c’est parti pour les 20 km qui nous séparent de Frederikshavn. Grâce à notre zèle, on arrive une heure en avance, mais bon, vaut mieux ça plutôt que d’avoir un pépin sur la route et de rater le bateau !

A notre arrivée au terminal, sacrée coïncidence, nous retombons sur la même famille de français croisée la veille à Skagen. Nous embarquons tous ensemble (on laisse d’ailleurs les vélos dans les ponts inférieurs, et ça pue le poisson !) et on rencontre en plus de ça une famille francophone de Belgique. Décidément ! Eux ont 3 enfants, soit un total de 7 enfants, tous excités de découvrir le bateau !

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De Aalborg à Blokhus Strand

Nous filons en direction d’Aalborg. Nous nous promenons dans le centre ville, plutôt animé. Il y a quelques petites ruelles toutes mignonnes comme je les aime, avec les pavés par terre, les petites maisons colorées et les roses trémières qui grimpent au mur.

Un petit tour à la cathédrale Budolfi, où on a la chance d’avoir l’organiste qui répète. Encore une fois, cette église est très lumineuse avec ses murs blancs, et on apprécie particulièrement la chaire, dont le pied (on ne connait pas le bon terme !) est en fait un bonhomme sculpté dans le bois, qui retient le tout avec sa tête. 

Le midi, on se fait plaisir au resto avec de bons smorrebrod, ces toasts de pain grillé et beurré, qu’on choisit avec du poisson bien frais. Très bon 🙂

Nous traversons ensuite le Limfjord (nous sommes désormais sur l’île du nord du Jutland !), pour nous rendre à Lindholm Hoje. Il s’agit d’un site funéraire préhistorique très bien conservé, car il a été recouvert peu à peu par du sable sur 4 m d’épaisseur à la suite de travaux de déforestation importants, qui ont enlevé la frontière naturelle que formaient les arbres et permis au sable d’être transporté depuis les côtes ouest (tellement bien conservé que lorsque les archéologues ont fait les fouilles, ils ont retrouvé un champ qui était en train d’être labouré, avec les sillons encore bien visibles). Ce site aurait été utilisé entre les années 400 et 1000 après JC, et contient environ 700 tombes (de crémation pour la plupart). Ces tombes sont entourées de pierres dessinant différentes figures : des coques de bateaux ou triangles pour les hommes et des ovales pour les femmes. D’autres tombes sont recouvertes d’un tertre en terre.

Puis nous repartons plein ouest, en longeant le Limfjord. C’est très dur, car le vent souffle à 35 km/h face à nous. Il y a même un passage où nous devons traverser 1 km de digue, c’est un enfer !

Peu avant la fin de notre journée, nous faisons une halte dans une église, où nous espérons trouver une douche. Malheureusement, ça ne sera encore pas pour cette fois ! On peut quand même un peu se débarbouiller, c’est déjà ça.

Nous finissons par nous arrêter dans un petit shelter isolé, au bord de l’eau, où personne ne nous rejoindra. Au programme, gros feu, shamallows grillés, et bonne nuit !

Nous continuons de longer le fjord, jusqu’à son élargissement, marqué par un énorme pont qui s’ouvre pour laisser passer les bateaux. De là, nous bifurquons en direction du nord-ouest pour rejoindre la mer du nord que nous avions quittée quelques jours auparavant.

Le shelter du jour se trouve à côté du village de Blokhus. Il s’agit plutôt d’un ensemble de shelters, car il y a 4 abris. Tous sont déjà occupés, mais par chance, un monsieur nous invite à partager le sien (c’est bien sûr le principe de ces abris, mais bon ça fait quand même plaisir). C’est la première fois que nous voyons autant de monde dans ce genre d’endroit. Et c’est très sympa, on est nombreux à se retrouver autour du feu et à bavarder. Et nous rencontrons différents types de voyageurs, notamment notre coloc de shelter, Caspar, danois, qui voyage à pied à travers le Danemark, en poussant son chariot rempli de toute ses affaires, et surmonté d’un énorme panneau solaire. 

Il y a aussi deux allemandes qui voyagent à dos de cheval, et avec une cariole. C’est super sympa d’avoir les chevaux sur le campement ! Par contre, eux ont l’air complètement crevés. Ils sont allongés par terre, on pourrait croire qu’ils sont morts ! Les filles nous disent qu’ils parcourent 80 à 100 km chaque jour (et nous on n’a aucune idée de si c’est beaucoup ou non) !

Au réveil, nous constatons que les trois quarts de nos voisins sont déjà partis ou prêts à partir. Il n’est que 7h30 ! Ils sont fous ^^ Nous partons donc relativement tôt nous aussi (9h30 quoi !), en direction de Blokhus.

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4000 kms…

Et toujours la pêche !! 🎣🎣🎣🎣

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De Aarhus à Aalborg

Nous roulons jusqu’au fjord de Randers. A la base, on souhaitait le traverser aujourd’hui, mais le dernier bac passait à 17h30 et il est déjà 20h30… Qu’à cela ne tienne, nous allons dormir pas loin. On mange face au fjord, c’est très beau, et on a la chance d’assister au spectacle des étourneaux au crépuscule !

Ainsi, des dizaines de groupes d’oiseaux se rejoignent juste à côté de nous, dans les arbres, puis dans les roseaux. C’est très impressionnant, il en arrive de tous les côtés, et ça ne semble pas vouloir s’arrêter ! Et parfois, ils s’envolent tous d’un coup, et c’est magique ! Le froissement de leurs ailes est impressionnant, et leurs changements de direction si coordonnés sont totalement hypnotisant. Selon un habitant du coin, les danois appellent ça le phénomène du soleil noir, et cela est encore plus impressionnant au bord de la mer des Wadden, aux périodes de migration. Selon lui, dans notre cas ici, ce sont les jeunes oiseaux nés cette année qui se regroupent avant la migration pour l’hiver.

Pour dormir, j’avais repéré des tipis, où nous nous dirigeons. Le hic quand on arrive, c’est qu’on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas des shelters que j’avais vu sur l’application, mais probablement de tipis qu’on peut louer ! Ils sont tout propres et ont des noms. Zut zut. Mais bon, il fait déjà nuit, alors on décide de s’y installer quand même, et on met le réveil à 7h pour le lendemain.

Nous quittons en catimini notre tente de fortune et nous traversons le fjord sur un petit bac, gratuit en juillet car ce sont les vacances. Nous sommes seuls dessus et le chauffeur est bien sympa.

Aujourd’hui, notre journée est un cache-cache permanent avec la pluie. Ca pourrait sembler chiant, mais en réalité, les paysages nous plaisent, il y a pleins de petites collines, et nous ne subissons que des averses (bien grosses cependant). On a le droit à des lumières superbes, des gros cumulus gris sombres qui contrastent avec les champs de blés dorés encore illuminés par le soleil. Du coup, c’est quand même un régal, et nous visitons plusieurs petites églises charmantes, où nous nous réfugions pour nous abriter. A chaque église, il y a un bloc de sanitaires dans le cimetière. C’est très pratique pour nous, et on repère même que certaines ont une douche !! C’est bien noté, on essaiera désormais d’en trouver pas loin de nos shelters !

Nous roulons jusqu’au parc national de Rebild, au travers de forêts avec de grands arbres aux troncs tout entortillés (probablement des hêtres tortillards).

Nous nous posons dans un shelter au bord d’un lac, il y en a 6 ou 7 à côté, et quasiment tous sont pris. On a eu de la chance ! A voir les autres abris, on dirait que les gens y sont installés pour plusieurs jours. Cette fois, ce sont carrément des cabanes qui ferment totalement. La lumière du jour ne nous réveillera donc pas !

Nous filons au lac faire deux trois brasses (on a presque l’impression d’être propres du coup), puis on mange devant le coucher de soleil sur ce lac.

De retour au shelter, nous faisons connaissance avec nos voisins autour du feu, trois étudiants d’Aarhus venus faire du vélo et de la rando dans le coin.

Grâce à notre cabane fermée, nous avons bien dormi ! Nous nous réveillons plutôt tard, ça fait du bien.

Par contre, dehors, le temps est toujours un peu capricieux. Autant hier, c’était assez amusant, et on a réussi à rester à peu près sec, autant, débuter une journée sous la pluie, ça ne donne pas envie !! Alors, on traîne. On en vient même à manger sur place le midi, à un petit resto. On en profite aussi pour regarder les JO, c’est cool.

Puis, il faut quand même partir, alors en avant ! Nous n’aurons à faire qu’à une averse, donc ça va. Nous nous approchons de la ville d’Aalborg au mieux. Aucune de nos demandes de warmshower n’a abouti (ça semble moins bien marcher au Danemark, ou bien, c’est l’effet des vacances d’été peut-être), donc ce sera shelter de nouveau. Nous partagerons l’espace avec un couple d’allemand d’une cinquantaine d’années, et un groupe de trois dames retraitées, venues camper et randonner sur deux jours. Elles sont bien marrantes et gloussent comme des ados !

De notre côté, nous avons fait le tour des deux églises des villages avoisinants, mais c’est un échec, aucune d’entre elles n’a de douche : nous nous contenterons d’une douche au lavabo pour cette nuit.

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Aarhus

Nous arrivons à Aarhus, et dans un petit café, nous nous reposons tout en regardant la victoire en finale de notre français Cannone en escrime. La rue où nous nous trouvons est jonchée de bars, de cafés pleins de vie qui nous font tous plus envie les uns que les autres. Il semble faire bon vivre par ici. Nous prenons le vélo en direction du port, regardons la fontaine (“endless connection”), mais c’est une simple fontaine finalement 😀

Ce soir, nous logeons chez Sébastien et Mette, et nous sommes les bienvenus dans leur petit appartement ! Le repas est végétarien, on parle de nos aventures respectives, d’une traversée transatlantique en catamaran, d’un voyage en stop d’un an. Tout cela nous donne pas mal le vertige ! Nous sommes tous crevés, alors on lit un peu, on essaie de refaire le monde avec quelques discussions politico-sociales-écolo et on se couche.

Le matin, on passe par la si belle cathédrale ! Les murs blancs à l’intérieur ainsi que les larges fenêtres donnent une belle luminosité au sein de l’édifice. Les voûtes et les plafonds sont peints de multiples couleurs, cela ressemble un peu à du sucre d’orge, et les murs, à des BD. Un magnifique bateau est également présent, les danois ayant toujours eu des liens forts avec la mer.

(Cliquez sur la photo et déplacez la souris pour voir une vue à 360° de la cathédrale !)

Nous prenons ensuite la direction de Gamle By, un musée reconstituant des quartiers entiers d’habitations et d’ateliers (fabrication de bougie, travail de la laine, forge, …) de plusieurs époques (1864, 1937 et 1970). C’est passionnant ! 5 époques sont représentées, et certaines maisons ne sont pas uniquement des reconstitutions : elles ont littéralement été acheminées par morceaux puis reconstruites à l’identique. Des acteurs sont également déguisés et vivent dans les différentes maisons comme si vous n’étiez qu’un fantôme contemplatif des coutumes de l’époque. C’est très réussi !

On trouve également exposés les histoires, les photos des familles ayant vécu dans ces lieux. Une colloc des années 70 marque notre attention et nous semble parfaitement familiaire. Impressionnant à quel point le mouvement « hipster » a réactualisé et remis à la mode ce temps du vinyle, des hippies, du bois, des Beatles….

5 heures plus tard, nous tentons de visiter un musée retraçant l’histoire de la ville d’Aarus, toujours situé dans Gamle By, mais le musée ferme ! Ouf, nous en avons quand même vu une petite partie. Mais nous allons avoir besoin d’une nouvelle journée pour visiter encore cette belle ville d’Aarhus, et ça tombe bien, une famille de cyclotouristes du réseau Warmshower nous prête leur maison pour la soirée, alors même qu’ils ne sont pas là !! Incroyable cette générosité et cette confiance 😃 Encore merci à Sarang et Lisa !

Le soir nous allons à Street food prendre une bonne bière et quelques spécialités culinaires (notamment les tarteletter, un genre de boucher à la reine avec du poulet et des asperges dedans), et c’est très bon !!

Bien entendu, nous prenons une Tuborg pour la bière !

Nous testons aussi le lendemain les marinere silds, sorte de poisson en boîte baignant dans de l’eau vinaigrée sucrée et avec des oignons, c’est très bon ! Mais le matin au petit-dèj, c’est écoeurant !

Un café, et c’est reparti pour l’Institute for X.

Sorte d’endroit collaboratif où chacun tente de réaliser son projet avec l’aide de la communauté. Nous lisons que le lieu fait intervenir entrepreneurs, associations, artistes…. C’est très cosmopolite, plutôt déroutant à parcourir car aucun fil de lecture n’est ici présent. Mais on sent une réelle énergie dans ce lieu “underground”. Oeuvre d’art, réparation des vélos, skate park, sport à l’extérieur, pleins de projet semblent naître en ces lieux. C’est très intéressant.

On repart un peu secoué de tout ça, et on est pas sûr d’avoir tout compris quand même de ce lieu. Nous prenons le temps d’admirer quelques fleurs au parc botanique, boire un café au Domen. Puis, direction le nord !

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Le lac Julso

Le plat, c’est fini (promis !) nous prenons la direction de l’un des points culminants du Danemark : le mont Himmelbjerget. Nous traversons de beaux payasages fleuris, passons également sur une vieille voie ferrée aujourd’hui réaménagée pour le vélo, c’est cool ! On est bien content d’avoir traversé vers l’est, sinon on serait probablement restés avec l’idée que le Danemark est un pays plat !

Etape “montagne”, nous prenons plus de temps que prévu. Après des chemins caillasseux, sableux et patinants, nous arrivons aux environs de notre shelter pour dormir en fin de journée. Mathilde me dit : “cette fois, nous sommes au bord du lac, le refuge n’est plus qu’à 600 mètres et ça va être facile ». Bien entendu, les derniers mètres sont parsemés de pierres, racines, pontons… Impossible d’aller plus loin. Nous dormirons donc dans un petit port, à quelques 600 m du site prévu. Nous ne mettons pas le toit de la tente, pour profiter au maximum du ciel étoilé (avec toutefois une lune presque pleine qui les masque quelque peu) et de la vue.

Le lendemain, levé 7h pour enfin escalader notre mont. La météo est pluvieuse et le sommet n’est qu’à 20 minutes de marche de la tente. La vue est belle, mais le ciel est bien gris pour les photos 😀 (si seulement nous avions puisé quelques unes de nos forces pour admirer le coucher de soleil au sommet la veille…).

Du haut de ses 149 m de haut, nous allons pouvoir admirer le grand lac glaciaire de Julso, ainsi que les collines environnantes. Une tour de 25 m surplombe le tout, elle est malheureusement fermée en raison du COVID semble-t-il. Belle promenade tout de même !

Bonne nouvelle, nous savons où nous allons dormir pour notre prochaine étape : Aarhus.