Nous roulons sans grand plaisir jusqu’à atteindre l’embarcadère du ferry de Freest, et malheureusement, nous y arrivons trop tard : le prochain départ est dans 2h. Merde ! On prend notre mal en patience en pique niquant à l’abri d’une église (il pleut encore et toujours), et enfin on peut traverser et atteindre Peenemünde, là où se trouve le centre historique de recherche où ont été mises au point les fusées V1 et V2 (par Wernher Von Braun notamment) qui ont bombardé l’Angleterre, Anvers, Paris, … lors de la seconde guerre mondiale. En effet, le traité de Versailles, en 1919, avait interdit à l’Allemagne de posséder une artillerie lourde, mais ne stipulait rien sur les fusées, puisqu’elles n’existaient pas encore …
Plus de 6000 missiles ont été construits ici, par près de 20 000 personnes, pour la plupart des prisonniers de guerre exploités dans de terribles conditions.
C’est depuis Peenemünde que la toute première fusée a été lancée, en 1942.
Après 1945, Von Braun a rejoint les Etats-Unis et travaillé sur les programmes des missions Apollo, c’est d’ailleurs pour ça que l’allure des premières fusées spatiales ressemble tant à celle des missiles (de même que la fusée de Tintin !).
Nous n’avons pas le temps de tout voir dans le musée, alors nous décidons de rester dans le coin pour la soirée et d’y retourner le lendemain. Nous trouvons un bel endroit au bord de l’eau pour poser notre tente, à l’abri du regard des passants derrière une digue. La vue est belle, de même que la soirée.
Nous sommes réveillés tôt matin par le soleil qui chauffe à fond notre habitacle ! Tant mieux, ça fait sécher un peu la pluie de la nuit. Quelle surprise quand on pointe notre nez hors de la tente : un sublime paysage nous attend !
Nous retournons au musée, afin de finir notre visite.
On voulait atteindre la Pologne ce soir, mais on tombe sur la répèt d’un groupe de musique berlinois, qui donne un concert ce soir à Heringsdorf : c’est décidé, on reste là. Nous cherchons un emplacement pour mettre notre tente, ce qui n’est pas forcément aisé dans ces zones bien touristiques et balnéaires. On trouve finalement un champ en friche, avec un petit coin qui ne semble attendre que notre maison : ni une ni deux, on monte la tente et on retourne en ville.
Le temps de manger quelques bons fischbrötchen, et le concert commence ! Ça fait toujours autant plaisir d’écouter de la musique en live 🙂 Le répertoire est apparemment de style polka/rock (le nom du groupe est Polkaholix), en tout cas, c’est dynamique et joyeux, on aime.
Et par chance, la pluie ne se met à tomber que pendant la dernière chanson ! Nous repartons donc mouillés, mais contents de notre soirée. A notre arrivée, la tente est toujours là, parfait !