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Retour à Antalya en passant par Myre et Yanartas

Nous rebroussons donc notre chemin pour les trois prochains jours, en direction d’Antalya, avant de partir plus vers l’est de la Turquie.

C’est ainsi que nous retrouvons la fameuse côte à 15%, montée hier, qui nous promet une belle descente ! Sauf que … malheur ! Il semblerait qu’une telle pente soit trop pour notre Steven (enfin surtout lorsqu’il doit nous porter nous et notre chargement, soit 180 kg grosso modo), et le frein arrière se met à faire des bruits bien bizarres… Jusqu’à ce que la roue arrière ne tourne plus du tout ! 😱 Un rapide diagnostic nous laisse penser que c’est notre disque arrière qui a fondu ! et la matière fondue s’est coincée dans le frein, d’où le blocage de la roue ! 

Bon bon bon, on remonte le vélo au plus fort de la pente, on passe la plus petite vitesse, et on force bien fort sur les pédales : bingo ! On arrive à faire sauter l’espèce de “soudure”, la roue est de nouveau libre, et le frein fonctionne ! Incroyable ! On pensait bien qu’on allait pas pouvoir avancer beaucoup plus aujourd’hui, mais tout semble aller 🙂

On retient en tout cas qu’une telle pente n’est pas pour nous !

De retour à Demre, nous faisons un crochet par le site antique de Myre (Mira en turc). Ici nous attend à nouveau un très beau théâtre antique, ainsi qu’une nécropole troglodytique qui force l’admiration ! De nombreux bas-reliefs très bien préservés sont également exposés.

C’est à Demre aussi que serait née la légende de Saint Nicolas : un petit garçon nommé Nicolas naquit dans la région de Patara au 3e siècle après JC. Devenu évêque de la région, il utilisa l’immense héritage légué par ses parents pour aider les plus pauvres. On raconte que, dans son village, un vieil homme n’avait pas de dot à donner à ses 3 filles. Très peiné, Nicolas fit alors tomber dans la cheminée du vieil homme 3 bourses pleines de pièces d’or, un soir de décembre. C’est ainsi que serait née la légende du Père Noël, quelque part en Turquie. C’est apparemment une des raisons qui explique le fort afflux de touristes orthodoxes (russes notamment) dans le coin.

Nous rejoignons Finike sans autre péripétie et retournons à notre super hôtel favori.

Le lendemain, nous roulons tranquillement sous le soleil, les kilomètres passent plutôt vite, nous sommes en forme. La vue qu’on connaît déjà est toujours aussi belle.

Nous bifurquons au niveau d’Ulupinar car nous voulons aller voir un site qu’on nous a conseillé : Yanartas (roche enflammée en turc). La route descend un peu trop à notre goût, non pas en termes de pente, mais surtout quand on pense qu’il faudra tout remonter le lendemain !

Elle se transforme ensuite en chemin de terre avec de gros cailloux, où il nous faut souvent pousser le vélo. Il y a aussi plein de venues d’eau le long du chemin, nous en avons plein les pieds ! Mais nous commençons à apercevoir ce pour quoi nous sommes venus … Nous sommes en contrebas du mont Chimeras, et cette montagne a des émanations de gaz (méthane et dihydrogène). On nous avait parlé de feu, mais pour le moment, nous voyons à deux reprises de l’eau jaillir du sol en gros bouillons ! Un jacuzzi naturel, malheureusement trop petit pour qu’on y entre, mais en tout cas, bien impressionnant ! Nous laissons le vélo en bas du mont et entreprenons son ascension à pied, jusqu’à déboucher au col, et apercevoir ces fameux feux, tout droit sortis de terre. Wahou !! Drôlement impressionnant à voir tout ça (en faisant bien sûr abstraction des nombreux touristes également présents).

Il est dit que ces émanations de gaz sont actives depuis au moins 2500 ans, et qu’à l’Antiquité, les marins les utilisaient comme phare naturel pour naviguer.

Selon wikipédia :

L’origine des gaz est double (parts égales) :
– un gaz thermogénique provenant de la décomposition de kérogène de type 3 issu de roches sédimentaires riches en matière organique et d’âge paléozoïque et mésozoïque ;
– un gaz produit par la serpentinisation (une réaction métamorphique) à basse température de l’ophiolite de Tekirova.
Le méthane n’est pas relié à du relargage mantellique ou magmatique, ce qui exclut que le gaz soit lié à un phénomène volcanique.

Pour les plus motivés, un article détaillé en anglais sur le sujet ici.

Nous profitons également d’une magnifique vue sur les montagnes autour de nous.

A notre retour au vélo, nous installons notre campement et nous allumons un feu. On avait repéré un endroit sympa mais il a été colonisé par des randonneurs qui parcourent la voie lycienne en groupe, c’est presque l’usine ! Heureusement on s’est trouvé un coin un peu à l’écart.

On repense à nos dernières soirées en Estonie, où le feu nous était vital car on avait froid dès qu’on s’en éloignait ; là on est en tee-shirt tellement il fait chaud !

Nous nous levons assez tôt le lendemain, refaisons un feu et repartons toujours en direction d’Antalya.

On passe devant le téléphérique qui monte au mont Tahtali à plus de 2000 m. Le prix du billet, à 33€ l’unité, est assez dissuasif. Par contre, tout près d’Antalya se trouve un autre téléphérique, qui monte bien moins haut, mais qui ne coûte que 3€ (exploitation publique VS privée !) ! Ni une ni deux nous embarquons et arrivons au mont Tünektepe à 600 m (ha c’est si facile et si doux de monter comme ça par rapport au vélo !), d’où nous surplombons le sud de la ville et avons un panorama sur les montagnes à l’arrière-plan. Bien cool cette petite pause.

Enfin nous retrouvons Antalya et son centre historique. Cette fois, nous avons trouvé un hôtel à 11€ la nuit ! On se demande bien sûr si ça ne va pas être une arnaque, mais non ! La proprio vient de le récupérer et est en train d’en refaire les chambres, d’où le prix modique. Bon ben pour nous c’est parfait !

4 réponses sur « Retour à Antalya en passant par Myre et Yanartas »

Des petits bains de pieds bouillonnants à défaut de jacuzzi!!
C’est splendide!!! je me régale avec les photos et ce que vous écrivez!!!

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