Nous quittons la ville de Derinkuyu, pour une belle grimpette bien raide au travers d’un joli village abandonné (nombreuses ruines de maisons en pierre), tout est ocre, que ce soit les maisons ou la roche.
Aujourd’hui, le soleil est bien décidé à nous illuminer toute la journée, quel plaisir ! On aperçoit même le volcan Erciyes qui culmine à 3916 m d’altitude, son sommet est couvert de neige ! Il y a aussi une chaîne de montagne enneigé de l’autre côté, qui ferait presque penser à Belledone (au milieu d’un désert !).
Nous atteignons enfin un nouveau plateau, à 1400 m d’altitude. S’ensuit une longue traversée, dans un désert total, aride, tout plat et monochrome. Etrange sensation !
Sur la fin, la route n’est plus pavée, c’est de la cendre très fine, qui se soulève en lourds nuages de poussière lorsqu’un véhicule passe (heureusement, il n’y en a pas trop !). Nous arrivons face à un canyon, qui nous rappelle un peu la vallée d’Ihlara, et face à la descente de l’extrême, creusée au milieu de la cendre. Vu la pente beaucoup trop raide, il nous faut la descendre à pieds pour ne pas faire surchauffer nos freins !
En bas, nous voilà à Soganli, un tout mini village au bord d’une rivière. Grâce à cette eau, de nombreux arbres poussent par ici, et ça fait plaisir de sortir de ces paysages désertiques qui culminent au-dessus de nous !
La pension dont parlait le routard est malheureusement fermée (enfin, au téléphone la gérante nous dit d’abord qu’elle est fermée, puis nous propose un prix exorbitant). Peu après en revanche, le restaurant recommandé par le même guide est ouvert (on est bien les seules et uniques personnes présentes ^^), et le proprio, Yirmaz, nous traite comme des rois. Il nous met le poêle en route, nous sert une soupe de lentilles, une casserole de boeuf et poivrons cuits au four, des pains énormes, du fromage, du beurre, du miel et … des bières !! C’est génial, et pour couronner le tout, il nous invite à dormir dans la salle de son resto.
Au petit matin, on peut dire qu’on est content d’avoir dormi à l’intérieur !! Certes, c’est très mal isolé, mais à notre réveil, il fait 4° à l’intérieur, et du givre recouvre toute la végétation au-dehors 🥶
Nous discutons encore un peu avec notre hôte Yirmaz, autour d’un café et de graines de courge à grignoter, puis nous levons le camp. Il nous faut trouver un petit dèj, et selon lui, ça ne sera pas avant 12 km ! On se les avale donc au plus vite, il fait bien frais et humide dans le fond de cette vallée.
Au fameux village, c’est un peu la désillusion : il y a juste une toute petite épicerie, où nous faisons donc une razzia de biscuits, cookies, … Que des choses saines pour une bonne journée de vélo 😇
S’ensuit une montée bien bien raide pour sortir du canyon ! Pas facile ! Nous sommes accompagnés tout le long par un chien noir (plutôt sympathique), qui semble monter sans difficulté cette fameuse côte ! Tout en haut, nous retrouvons les plateaux arides et désertiques, creusés de-ci, de-la par des vallées. Nous avons la surprise et le plaisir de découvrir enfin le volcan Erciyes enneigé et totalement dépourvu de toute brume, poussière. C’est beau !
Tout au long de notre route ces derniers jours, nous voyons les agriculteurs dans les champs occupés a récolter les graines de citrouille (très souvent ce sont des femmes), et à les faire sécher. Étonnamment, on dirait que ces citrouilles ne sont cultivées que pour leurs graines car leur carcasse est souvent laissée a l’abandon dans les champs, et pourrissent tranquillement.
Un peu plus loin, il nous faut encore trouver à manger, et de nouveau nous faisons chou blanc : dans le petit village que nous traversons, il n’y a que deux endroits où boire le thé, et une épicerie. Nous nous résignons donc à acheter un maigre pique-nique (pain, saucisson pas bon – on sait même pas quelle viande c’est, chips et gâteaux), qu’on dévore à l’abri de cheminées de fée.
On tombe ensuite sur l’ancien monastère troglodytique de Keslik, où on s’arrête pour de nouveau se promener au travers d’habitations creusées dans la roche, et d’églises recouvertes de fresques, le tout au milieu de cheminées de fées. Toujours aussi impressionnant !
La route continue de monter et descendre, assez raide, elle joue avec nos nerfs !!!
Mais nous arrivons finalement à Mustafapasa, où nous dormons dans un hôtel troglodyte. Trop fort !!
Le matin suivant, malgré la fraîcheur, nous prenons notre petit-dèj sur la terrasse ensoleillée qui surplombe le village. C’est top ! Alors que nous arrivons ensuite à Ürgüp, nous remarquons une sensation bizarre au niveau de la roue arrière … Bon, notre découverte de l’épicentre de la Cappadoce va devoir attendre un peu, nous c’est direction le magasin de vélo ! Notre pneu arrière (oui, celui qu’on a changé très récemment, mais on n’avait pu trouver qu’un pneu chinois vraisemblablement de mauvaise qualité !) semble commencer à se déchirer le long de la jante ! Nous ne trouvons qu’une minuscule boutique, qui semble effectivement avoir quelques vélos derrière. On nous y dit qu’il n’y a pas de souci, si on ne charge pas trop le vélo. Difficile de savoir ce qu’ils entendent réellement par là, alors on est moyen rassurés.
Tant pis, la journée est déjà bien avancée, et il nous faut trouver le coin idéal pour camper ce soir, et voir les montgolfières demain matin !!