Nous quittons Iznik, en longeant le lac pour commencer. C’est beau, et nous sommes cernés par des hectares et des hectares d’oliviers. C’est d’ailleurs la saison de la récolte, beaucoup de gens s’activent autour de ces arbres toute la journée.
Journée qui pour nous, s’annonce bien costaud, avec 1200 m de dénivelé positif, et la traversée … d’aucun village !
Peu avant de quitter le lac, et donc d’entamer l’ascension, nous faisons une petite pause pour reprendre des forces les maigres réserves qu’on a : du pain et du miel ^^
Nous gravissons ensuite petit à petit la montagne, et apprécions le paysage. On finit par quitter la route majeure, pour une minuscule route, qui dessert un minuscule village vraiment isolé ! On croise une seule voiture d’ailleurs.
Ces derniers jours, le paysage a changé doucement au fur et à mesure qu’on avançait. Désormais, on est au milieu de montagnes recouvertes de forêts. Et là, on veut bien croire ce qu’on nous a dit récemment : qu’il y a des ours dans ces forêts !! Ça tombe bien, on n’a pas prévu de planter la tente !
Alors que le sommet était presque en vue, nous entendons un petit “ting !”…Et voilà, notre premier rayon cassé du voyage ! On commençait à croire les nôtres invincibles, vu qu’ils n’ont posé aucun problème depuis le début du voyage (et pourtant, c’est censé être le point faible des roues arrières des tandems bien chargés !). C’est pas bien grave, on a lu récemment (par chance !) qu’on pouvait quand même rouler un peu comme ça. On scotche le rayon cassé à un autre qui ne l’est pas, et c’est reparti !
Voilà enfin la descente, et elle s’annonce très raide !! Dire qu’on a monté pendant 26 km, pour tout redescendre en 5 km et même pas 10 minutes !
De tout en haut, nous surplombons une grande vallée, mais on ne voit rien : une bonne grosse chape de pollution (c’est ce qu’on suppose) masque le tout. Beurk !!!
En bas, comme à chaque fois, le stress monte au fur et à mesure qu’on approche de la ville de Bursa, avec la circulation bien dense et anarchique (Bursa est la 4e ville de Turquie, et fut la première capitale de l’empire ottoman). Pour bien achever cette journée à vélo, on finit par une côte assez raide, au milieu des voitures, de quoi bien suer et monter en pression.
Nous visitons quelques hôtels avant de trouver celui qui fera notre affaire, et on se pose enfin ! On se trouve dans un quartier assez animé, même après 19h, c’est agréable. Nous mangeons la spécialité du coin, le kebab iskender (fines lamelles de mouton grillées sur un lit de pain pita, accompagnées de yaourt, et arrosées de sauce tomate et de beurre fondu), dans le restaurant où il aurait été inventé (qu’on nous fait payer une blinde : grosse arnaque à touriste !).
M’enfin, c’est vite oublié, car peu après, nous avons trouvé une pépite : un bar qui sert des bières pressions ! Une belle manière de finir notre journée.
Le lendemain, nous nous promenons au travers du grand bazar de la ville, notamment réputé pour la soie auparavant. Par-ci par-là on tombe sur des caravansérails (il y en a 12 au total dans ce bazar !) et leurs cours intérieures qui abritent des cafés. Bon, ce n’est pas la meilleure saison pour visiter, mais on imagine bien comme ça doit être agréable de boire un thé ici sous les arbres.
Nous profitons de la fin de la prière pour entrer voir la grande mosquée, qui est superbe, avec notamment une belle fontaine au milieu (réservée aux hommes par contre 😑). Il paraît que c’est la 5e plus grande du monde musulman ! Elle a été construite vers 1400.
Puis nous visitons deux petits musées : une maison ottomane du 17e siècle, un musée des costumes et bijoux de la période ottomane (installé dans une ancienne école coranique). Notre passage y est assez rapide, car il n’y a malheureusement que des explications en turc.
Nous enchaînons avec le complexe funéraire de Muradiye, qui abrite 12 mausolées hexagonaux des premiers sultans ottomans (puisque Bursa était la première capitale de l’empire). A chaque fois, il y a la tombe du sultan et celles des membres de sa famille, pour la plupart assassinés pour des raisons de succession. Si nous, nous apprécions la décoration de ces monuments, la plupart des gens viennent ici pour se recueillir sur les tombeaux des sultans.
A côté de ce complexe funéraire se trouve un musée du Coran, lui aussi établi dans une ancienne école coranique du 15e siècle. Le bâtiment est superbe et plutôt bien rénové, et les collections sont présentées dans les anciennes cellules des élèves. Nous voyons de belles calligraphies islamiques.
Ensuite, il se met à pleuvoir des baquets, alors notre exploration est interrompue.
Le lendemain, alors que nous sortons de l’hôtel, nous retrouvons notre Steven avec un pneu à plat. Décidément !! On voit vraiment la différence de qualité entre notre pneu avant, “Schwalbe marathon plus”, qui est toujours le même depuis le début, et l’arrière qu’on a dû changer par une version chinoise, et qui nous fait bien chier !
Bon c’est pas grave, de toute façon on comptait consacrer notre matinée à trouver un magasin pour réparer notre rayon, donc on pourrait presque dire que finalement, ça tombe bien ?!
Nous plongeons donc dans les routes ultra chargées et visitons 3 magasins pour arriver à notre fin : le premier vend juste des pièces mais ne répare pas ; le second répare notre rayon mais n’a pas de plaquettes de freins (or il nous faut changer celles à l’avant) ; le troisième a enfin ce qu’il nous faut ! Quelle aventure ! Encore une fois, ça nous a pris bien plus de temps que ce qu’on pensait !
On a d’ailleurs eu l’occasion de visiter des quartiers beaucoup moins touristiques, avec notamment l’un où il n’y avait que des garagistes, et chacun avec un type de pièce (que des pots d’échappements, que des pare-chocs …). C’est comme hier, nous avons longé une grande rue entièrement bordée de magasin de robes de mariées. C’est étrange, comme si des zones géographiques avaient chacune leur spécialité.
Bref, nous partons ensuite visiter la mosquée verte et le mausolée vert, nommés ainsi en raison de la couleur des faïences (d’Iznik) qui décorent leur intérieur. Bon, nous on les voit plutôt bleues ces faïences, mais peu importe, le résultat est bien beau.
Le lendemain, la météo est plus clémente et nous partons tôt de l’hôtel pour aller prendre le téléphérique de Bursa. S’ensuit une série de désillusions : pour l’atteindre, ça monte tellement raide qu’on est obligé de pousser le vélo ; on nous fait payer un prix bien élevé, et une fois dans le téléphérique, on se rend compte que si on avait pris les billets en ligne, ça aurait été deux fois moins cher ; arrivés à 1600 m d’altitude, on découvre que le dernier tronçon du téléphérique est en travaux, et que si on veut poursuivre, il faut prendre des navettes, en payant un supplément ; et comme 1600 m n’est habituellement pas la destination finale, il n’y a là aucun point de vue sur les alentours, que des boutiques de souvenirs. On est dégoûté !!!
Du coup, on redescend bien vite, et nous quittons Bursa, en direction de Mudanya. L’axe routier qui relie les deux villes est gros et avec une circulation bien dense, tout ça n’a rien d’agréable. Heureusement, il ne s’agit “que” de 35 km, avant que nous ayons atteint la ville côtière, située au bord de la mer de Marmara. Eh oui, d’ici, nous prenons un ferry qui nous mène directement à Istanbul. En effet, nos lectures et nos rencontres nous ont confirmé qu’il ne fallait pas essayer d’arriver à vélo directement dans la ville, car la circulation y était impossible.
Le Routard dit : « en voiture : à éviter si l’on ne veut pas avoir une crise cardiaque ». Tout est dit !
2h plus tard, nous arrivons donc à Istanbul 😁 Nous nous installons à notre auberge et repartons dans la nuit explorer notre quartier.