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Croatie

Ile de Pasman et Zadar

Alors qu’il fait presque nuit, nous longeons la côte et trouvons un tout petit espace entre une villa-hôtel fermée et la plage, où nous installons notre campement. Et bingo, de ce côté de l’île, nous sommes totalement à l’abri du vent !

Malheureusement, ça ne fait pas tout, et des bruits de bateaux nous empêchent de bien nous reposer à partir de 4h30. Derrière notre toile de tente, on a parfois l’impression qu’ils s’approchent bien près de nous, et on craint de se faire déloger, alors qu’en réalité, ils doivent être assez éloignés de nous et sont probablement des pêcheurs, mais le vent porte leur bruit à nos oreilles aux aguets.

Nous nous levons en même temps que le soleil, pour découvrir un très beau panorama avec de la brume en suspension au-dessus de la mer. Nous sommes contents de pouvoir en profiter, car le ciel se couvre très peu de temps après, et nous masquera le soleil toute la journée !

En repartant, nous nous arrêtons de nouveau prendre un café au même bar que la veille, et une dame nous interpelle : “je vous ai vus repartir ce matin, j’habite juste à côté. Si j’avais su que vous étiez là, je vous aurais apporté le café !” Les étoiles ne peuvent pas être systématiquement alignées ^^

Aujourd’hui, nous parcourons l’île de Pasman, toute en longueur, parallèle à la côte croate. On y est quand même bien mieux que sur les routes moches et passantes d’hier !

Nous rencontrons deux curieux véhicules : un bibliobus croate, qui me fait penser à ma maman, et deux camions de l’entreprise « The Shit Company » , décoré d’émojis et dessins très parlants !

A l’autre extrémité de l’île, on reprend un bateau pour revenir sur le continent, et nous voici directement à Zadar !! Comme ça, on a même pu s’éviter l’approche fastidieuse de cette grande ville 🙂

Nous nous y promenons l’après-midi, et découvrons son attraction phare : l’orgue marine ! C’est l’architecte Nikola Bašić qui en est à l’origine. Un escalier en marbre descend dans la mer, sur une soixantaine de mètres de longueur. Et dans les marches, 35 tubes en inox ont été installés. C’est tout bête, ensuite, quand une vague percute l’escalier, elle s’engouffre dans les tuyaux et en chasse l’air, produisant ainsi des sons (des accords de 5 notes, l’orgue aurait été accordé par un spécialiste !). Le bruit est plus ou moins fort et dépend de l’intensité des vagues et du vent. Dans tous les cas, la musique est produite 24h sur 24.

Vu qu’on entend rien sur la vidéo qu’on a fait nous-mêmes, voilà plutôt une vidéo prise sur internet pour découvrir cette curiosité construite en 2005 !

Pour le reste, la ville de Zadar ne nous fait pas plus frémir que ça, on peine tout ce qu’on peut à trouver un resto, même pas une pizzeria à l’horizon, alors on rentre à notre auberge pour se cuisiner un truc.

Nous quittons la ville le lendemain matin, et longeons la côte sur de petites routes sympathiques. Le soleil n’est toujours pas au rendez-vous, mais on apprécie quand même le paysage. On se projette déjà sur l’île de Pag, quand tout à coup … Ting !! Le fameux bruit de rayon qui casse. C’est le retour de la mauvaise humeur, et surtout, le demi-tour pour revenir à Zadar, car il n’y a pas de magasin de vélo ouvert sur notre route avant 250 km ! Zut de zut, il nous faut refaire 20 km, et retrouver cette ville sans coup de cœur ! Et pour continuer dans l’ambiance morose, le premier magasin où on se rend ne souhaite pas nous aider à réparer. Youpi !

Bref, après ce raté, nous repartons à nouveau, mais cette fois, par la grosse route toute droite, c’est fini pour l’itinéraire touristique ! Nous roulons jusqu’à Nin, qui est la première ville royale de Croatie, son premier centre culturel, religieux et politique, un grand port du pays. De nos jours, il ne reste plus grand chose, et s’il y a bien quelques petits monuments historiques, et un accès à la vieille ville par un petit pont bien charmant, on comprend que c’est aujourd’hui une place très touristique pour ses plages, et donc déserte à cette période de l’année.

Un peu plus loin, au détour d’une rue, une femme nous fait coucou. En passant, je me rends compte qu’elle a une voiture immatriculée 75 : « vous êtes française ?? » Dans notre tête naît doucement l’idée que c’est peut être ici qu’on va passer la nuit…

Nous entamons une discussion, rapidement abrégée car elle doit partir. En revanche, elle hèle son mari resté devant son ordi à l’intérieur de la maison : « m’enfin, tu vas bien sortir un peu, ya des français, sers leur un coup à boire ! » Et elle nous laisse là.

Voilà donc un monsieur qui sort de la maison en grommelant. Il ne nous invite pas à entrer et préfère qu’on reste sur la terrasse (il fait quand même bien froid, le ciel est tout gris), et nous passe du jus de fruit par la fenêtre ! Bon et puis finalement, il se déride un peu, et nous raconte qu’il est franco-croate et a vécu toute sa vie à Paris, avant de venir ici pour la retraite, choix qu’il ne regrette absolument pas.

Le temps passe et le jour commence à décliner, mais pas d’invitation à dormir. Pas grave, nous repartons et roulons juste de quoi nous écarter un peu des habitations. Nous avons repéré une route en cul-de-sac pas loin de la mer, et nous y engageons. Au bord de la route, une petite église et derrière, une cour, où nous nous installons pour la nuit.

Il y a quand même quelques voitures qui passent (probablement des pêcheurs revenant de la mer ?) et ralentissent en voyant nos lumières, mais personne ne s’arrête et nous ne recevons pas la visite de la police. Chouette !

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