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De Blokus Strand à Frederikshavn

Nous avions repéré qu’à Blokhus a lieu une compétition de constructions géantes en sable, et qu’il y avait rien de moins que le plus grand chateau de sable au monde ! Mais c’est une déception, alors que nous pensions que ce serait en accès libre sur la plage, il faut payer un droit d’entrée de l’ordre de 20€ pour les voir. Tant pis, nous n’irons pas.

Ce qui est chouette en revanche, c’est que notre route (nous avons retrouvé l’Eurovélo 12 ce matin) passe directement sur la plage ! Bon, les voitures circulent également avec nous, mais c’est grâce à elles, qui compactent le sable, que notre traversée est facilitée.

un peu la flemme de recouper la vidéo alors vous aurez les behind the scenes !

Il y a aujourd’hui un vent à décorner les boeufs (39 km/h selon la météo, mais plutôt favorable pour nous – Youpi !), alors on tente avec plus ou moins de succès de confectionner une voile avec nos pulls, que je tiens à l’arrière du tandem.

Quelques passages de sable plus lâche nous font bien déraper, voire bien bien déraper, mais nous ne tombons pas !

Le paysage quant à lui est magnifique. La mer avec de grosses vagues d’un côté, les dunes enherbées de l’autre, et le vent, qui fait s’envoler le sable sec de surface. On aime !

Il y a pas mal de maisons le long de la côte, mais elles sont toutes très discrètes et bien intégrées dans le paysage, avec souvent un toit enherbé.

Notre route nous mène ensuite à Rubjerg Knude. Là, on se croirait presque dans un décors d’Hollywood : d’énormes dunes se dressent devant nous, avec au sommet, un phare. Ça parait un peu irréel d’avoir cette dune plantée là. Une fois n’est pas coutume, nous laissons Steven et marchons pour en atteindre le sommet.

Ce n’est pas une mince affaire, le vent, qui souffle depuis l’ouest, soit face à nous, nous assomme de sable. On en a dans la bouche (les dents crissent), dans les oreilles, dans les yeux (malgré les lunettes de soleil), ça fouette sévèrement nos jambes… Et on ne parle même pas de nos cheveux, qui en sont inondés ! A nous regarder on dirait soit qu’on a des milliers de mini pellicules, soit qu’on serait resté enfermé un mois dans un grenier et qu’on aurait pris la poussière. Bon, et comme on n’a toujours pas de douche en perspective, on sait pas trop comment on va pouvoir se débarrasser de ça !

Arrivés au phare, nous pouvons même y monter tout en haut. Et là, on découvre que le vent qu’on subissait jusque-là n’était rien à comparer de tout là-haut !

A cause de l’érosion importante des falaises, ce phare a été déplacé de 70 m en arrière en 2019.

Nous traversons également une très belle forêt, où j’ai la bonne surprise de dégoter quelques framboises.

Enfin, nous atteignons le shelter repéré plus tôt dans la journée, bonne pioche, personne n’y est pour l’instant ! On en profite pour faire notre petite toilette de chat l’un après l’autre, l’un tout nu pendant que l’autre surveille les environs. On se sentirait presque propre !

En résumé, une très bonne journée au travers de paysages de dunes magnifiques.

Juste avant de se coucher, branle bas de combat, on entend des moustiques, alors on se grouille de monter la tente dans le shelter pour s’en protéger. Nuit moyenne, il y a énormément de vent, et de grosses averses !

Aujourd’hui, nous fonçons vers Skagen, la pointe la plus au nord du Danemark. Nous nous enfilons 49 km d’une traite le matin au travers de forêts et d’immensités de dunes, nous affrontons le vent qui n’est pas toujours avec nous, et arrivons pile pour déjeuner dans cette petite ville portuaire. Le poisson frais, puis la glace nous requinquent !

Nous sommes d’attaque pour visiter le musée d’art de peinture de la ville, où sont exposés les peintres danois qui ont séjourné ici à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Bien qu’on ne soit pas très peinture, nous apprécions cette visite. Les toiles sont principalement de Kroyer (mari et femme), Ancher (mari et femme) et Tuxen. Un autre avantage de ce musée, c’est qu’il est assez petit, et on n’a donc pas le temps d’en avoir marre !

Au musée, nous croisons une famille française d’Aurillac, qui voyagent à vélo pendant 6 semaines au Danemark. Ils ont 4 enfants, la plus grande a 13 ans, nous sommes impressionnés !

Après ça, voilà venu le moment de marcher au bord de l’eau jusqu’à Grenen, la langue de sable qui forme une pointe, au niveau de laquelle se confrontent la mer du nord à l’ouest et la mer baltique à l’est. La ligne de démarcation est flagrante, avec d’un côté, la mer du nord déchaînée, avec de très grosses vagues, et de l’autre la baltique, beaucoup plus calme et transparente. La baignade est interdite en raison des forts courants qui sévissent dans cette zone.

Le seul défaut de cet endroit, c’est qu’il est blindé de touristes (nous y compris !).

Il est temps pour nous de reprendre le vélo et de retourner vers le sud, côté est cette fois. Nous explosons notre record de vitesse : 28 km en une heure ! On est pas peu fiers, mais aussi affamés. A peine arrivé au shelter, on saute sur notre pique-nique. Il est assez tard, 21h, mais nous décidons qu’il faut aller se rincer la sueur dans la mer. C’est un peu une épreuve, mais ça fait du bien ! Et puis, au lit.

Le lendemain, nous avons un ferry à 12h15, il nous faut donc être efficace. Réveil tôt, petit-dèj rapide, rangement au mieux et c’est parti pour les 20 km qui nous séparent de Frederikshavn. Grâce à notre zèle, on arrive une heure en avance, mais bon, vaut mieux ça plutôt que d’avoir un pépin sur la route et de rater le bateau !

A notre arrivée au terminal, sacrée coïncidence, nous retombons sur la même famille de français croisée la veille à Skagen. Nous embarquons tous ensemble (on laisse d’ailleurs les vélos dans les ponts inférieurs, et ça pue le poisson !) et on rencontre en plus de ça une famille francophone de Belgique. Décidément ! Eux ont 3 enfants, soit un total de 7 enfants, tous excités de découvrir le bateau !

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De Aalborg à Blokhus Strand

Nous filons en direction d’Aalborg. Nous nous promenons dans le centre ville, plutôt animé. Il y a quelques petites ruelles toutes mignonnes comme je les aime, avec les pavés par terre, les petites maisons colorées et les roses trémières qui grimpent au mur.

Un petit tour à la cathédrale Budolfi, où on a la chance d’avoir l’organiste qui répète. Encore une fois, cette église est très lumineuse avec ses murs blancs, et on apprécie particulièrement la chaire, dont le pied (on ne connait pas le bon terme !) est en fait un bonhomme sculpté dans le bois, qui retient le tout avec sa tête. 

Le midi, on se fait plaisir au resto avec de bons smorrebrod, ces toasts de pain grillé et beurré, qu’on choisit avec du poisson bien frais. Très bon 🙂

Nous traversons ensuite le Limfjord (nous sommes désormais sur l’île du nord du Jutland !), pour nous rendre à Lindholm Hoje. Il s’agit d’un site funéraire préhistorique très bien conservé, car il a été recouvert peu à peu par du sable sur 4 m d’épaisseur à la suite de travaux de déforestation importants, qui ont enlevé la frontière naturelle que formaient les arbres et permis au sable d’être transporté depuis les côtes ouest (tellement bien conservé que lorsque les archéologues ont fait les fouilles, ils ont retrouvé un champ qui était en train d’être labouré, avec les sillons encore bien visibles). Ce site aurait été utilisé entre les années 400 et 1000 après JC, et contient environ 700 tombes (de crémation pour la plupart). Ces tombes sont entourées de pierres dessinant différentes figures : des coques de bateaux ou triangles pour les hommes et des ovales pour les femmes. D’autres tombes sont recouvertes d’un tertre en terre.

Puis nous repartons plein ouest, en longeant le Limfjord. C’est très dur, car le vent souffle à 35 km/h face à nous. Il y a même un passage où nous devons traverser 1 km de digue, c’est un enfer !

Peu avant la fin de notre journée, nous faisons une halte dans une église, où nous espérons trouver une douche. Malheureusement, ça ne sera encore pas pour cette fois ! On peut quand même un peu se débarbouiller, c’est déjà ça.

Nous finissons par nous arrêter dans un petit shelter isolé, au bord de l’eau, où personne ne nous rejoindra. Au programme, gros feu, shamallows grillés, et bonne nuit !

Nous continuons de longer le fjord, jusqu’à son élargissement, marqué par un énorme pont qui s’ouvre pour laisser passer les bateaux. De là, nous bifurquons en direction du nord-ouest pour rejoindre la mer du nord que nous avions quittée quelques jours auparavant.

Le shelter du jour se trouve à côté du village de Blokhus. Il s’agit plutôt d’un ensemble de shelters, car il y a 4 abris. Tous sont déjà occupés, mais par chance, un monsieur nous invite à partager le sien (c’est bien sûr le principe de ces abris, mais bon ça fait quand même plaisir). C’est la première fois que nous voyons autant de monde dans ce genre d’endroit. Et c’est très sympa, on est nombreux à se retrouver autour du feu et à bavarder. Et nous rencontrons différents types de voyageurs, notamment notre coloc de shelter, Caspar, danois, qui voyage à pied à travers le Danemark, en poussant son chariot rempli de toute ses affaires, et surmonté d’un énorme panneau solaire. 

Il y a aussi deux allemandes qui voyagent à dos de cheval, et avec une cariole. C’est super sympa d’avoir les chevaux sur le campement ! Par contre, eux ont l’air complètement crevés. Ils sont allongés par terre, on pourrait croire qu’ils sont morts ! Les filles nous disent qu’ils parcourent 80 à 100 km chaque jour (et nous on n’a aucune idée de si c’est beaucoup ou non) !

Au réveil, nous constatons que les trois quarts de nos voisins sont déjà partis ou prêts à partir. Il n’est que 7h30 ! Ils sont fous ^^ Nous partons donc relativement tôt nous aussi (9h30 quoi !), en direction de Blokhus.

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De Aarhus à Aalborg

Nous roulons jusqu’au fjord de Randers. A la base, on souhaitait le traverser aujourd’hui, mais le dernier bac passait à 17h30 et il est déjà 20h30… Qu’à cela ne tienne, nous allons dormir pas loin. On mange face au fjord, c’est très beau, et on a la chance d’assister au spectacle des étourneaux au crépuscule !

Ainsi, des dizaines de groupes d’oiseaux se rejoignent juste à côté de nous, dans les arbres, puis dans les roseaux. C’est très impressionnant, il en arrive de tous les côtés, et ça ne semble pas vouloir s’arrêter ! Et parfois, ils s’envolent tous d’un coup, et c’est magique ! Le froissement de leurs ailes est impressionnant, et leurs changements de direction si coordonnés sont totalement hypnotisant. Selon un habitant du coin, les danois appellent ça le phénomène du soleil noir, et cela est encore plus impressionnant au bord de la mer des Wadden, aux périodes de migration. Selon lui, dans notre cas ici, ce sont les jeunes oiseaux nés cette année qui se regroupent avant la migration pour l’hiver.

Pour dormir, j’avais repéré des tipis, où nous nous dirigeons. Le hic quand on arrive, c’est qu’on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas des shelters que j’avais vu sur l’application, mais probablement de tipis qu’on peut louer ! Ils sont tout propres et ont des noms. Zut zut. Mais bon, il fait déjà nuit, alors on décide de s’y installer quand même, et on met le réveil à 7h pour le lendemain.

Nous quittons en catimini notre tente de fortune et nous traversons le fjord sur un petit bac, gratuit en juillet car ce sont les vacances. Nous sommes seuls dessus et le chauffeur est bien sympa.

Aujourd’hui, notre journée est un cache-cache permanent avec la pluie. Ca pourrait sembler chiant, mais en réalité, les paysages nous plaisent, il y a pleins de petites collines, et nous ne subissons que des averses (bien grosses cependant). On a le droit à des lumières superbes, des gros cumulus gris sombres qui contrastent avec les champs de blés dorés encore illuminés par le soleil. Du coup, c’est quand même un régal, et nous visitons plusieurs petites églises charmantes, où nous nous réfugions pour nous abriter. A chaque église, il y a un bloc de sanitaires dans le cimetière. C’est très pratique pour nous, et on repère même que certaines ont une douche !! C’est bien noté, on essaiera désormais d’en trouver pas loin de nos shelters !

Nous roulons jusqu’au parc national de Rebild, au travers de forêts avec de grands arbres aux troncs tout entortillés (probablement des hêtres tortillards).

Nous nous posons dans un shelter au bord d’un lac, il y en a 6 ou 7 à côté, et quasiment tous sont pris. On a eu de la chance ! A voir les autres abris, on dirait que les gens y sont installés pour plusieurs jours. Cette fois, ce sont carrément des cabanes qui ferment totalement. La lumière du jour ne nous réveillera donc pas !

Nous filons au lac faire deux trois brasses (on a presque l’impression d’être propres du coup), puis on mange devant le coucher de soleil sur ce lac.

De retour au shelter, nous faisons connaissance avec nos voisins autour du feu, trois étudiants d’Aarhus venus faire du vélo et de la rando dans le coin.

Grâce à notre cabane fermée, nous avons bien dormi ! Nous nous réveillons plutôt tard, ça fait du bien.

Par contre, dehors, le temps est toujours un peu capricieux. Autant hier, c’était assez amusant, et on a réussi à rester à peu près sec, autant, débuter une journée sous la pluie, ça ne donne pas envie !! Alors, on traîne. On en vient même à manger sur place le midi, à un petit resto. On en profite aussi pour regarder les JO, c’est cool.

Puis, il faut quand même partir, alors en avant ! Nous n’aurons à faire qu’à une averse, donc ça va. Nous nous approchons de la ville d’Aalborg au mieux. Aucune de nos demandes de warmshower n’a abouti (ça semble moins bien marcher au Danemark, ou bien, c’est l’effet des vacances d’été peut-être), donc ce sera shelter de nouveau. Nous partagerons l’espace avec un couple d’allemand d’une cinquantaine d’années, et un groupe de trois dames retraitées, venues camper et randonner sur deux jours. Elles sont bien marrantes et gloussent comme des ados !

De notre côté, nous avons fait le tour des deux églises des villages avoisinants, mais c’est un échec, aucune d’entre elles n’a de douche : nous nous contenterons d’une douche au lavabo pour cette nuit.

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Jelling

Nous sommes à Jelling, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, où cohabitent les derniers vestiges de la culture païenne des vikings et les premiers témoignages de leur conversion au christianisme. Ici se trouvent les deux plus grands tumulus du Danemark (70 m de diamètre, 11 m de hauteur) au sein d’une structure d’un navire de pierres immense, témoins de la culture païenne, ainsi qu’une petite église (pas celle d’origine, qui avait déjà brûlé 3 fois), témoin de la conversion au christianisme.

Mais le plus important, ce sont les deux pierres runiques qui sont également là : la première, la plus ancienne, qui date de la première moitié du 10e siècle, a été érigée par le roi Viking Gorm l’ancien, qui choisit ce site pour en faire sa résidence royale et un lieu d’inhumation (d’où les tumulus). C’est sur cette pierre que figure la première mention connue du mot Danemark.

Sur la seconde pierre, plus grosse, on voit le premier écrit au travers duquel un roi danois (Harald à la dent bleue) se proclame chrétien. Ainsi, cette pierre est aujourd’hui considérée comme l’acte de naissance du Danemark. C’est lors du règne de ce roi que les royaumes de Norvège, Suède et du Danemark ont été unis au 10e siècle.

A la base, ces pierres étaient peintes de couleurs vives.

Pour l’anecdote : ce fameux Harald est donc surnommé « à la dent bleue », Blåtand en danois. Et il semblerait que la technologie du Bluetooth (connexion sans fil d’appareils électroniques) soit nommée d’après ce roi, et que son logo soit inspiré des caractères runiques !

Cf. cet article de France Culture.

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Billund : Legoland

La route est superbe, nous apprécions fortement cette journée de pédalage, pour deux raisons principales : nous n’avons plus le vent de face (YES !!!) et nous avons quitté les grandes digues, pour retrouver des paysages beaucoup plus de campagne, et même un peu vallonnés. C’est varié, et très beau.

Bon par contre, mes jambes sont bien fatiguées et ça tire un peu en fin de journée. On est pas mécontent d’arriver chez Henry, qui nous héberge ce soir, ainsi qu’une famille polonaise ! Le temps d’une bonne douche salvatrice, et nous voilà à bavarder tous ensemble. Henry est franco-américain et vit avec sa famille ici, car il travaille chez … Lego ! Il nous a préparé un savoureux repas, chili végétarien, pita, avocat, et brocoli grillé au four : un délice ! Le tout couronné d’un bon vin Sancerre, on est aux anges. Nous pouvons même dormir dans la chambre de son fils qui n’est pas là pour le moment. Génial, et merci beaucoup Henry !

Après cette bonne nuit, nous partons de bonne heure, en direction d’abord de la Lego House, mais juste pour y jeter un coup d’oeil, puis en direction du fameux parc Legoland.

On s’y croirait presque à Disneyland ! En fait, il y a une petite partie du parc, Miniland, qui est consacrée à des reconstitutions en Lego de villes européennes et de monuments du monde, puis le reste, ce sont des attractions, mais pour les enfants ! On arrive quand même à faire 2-3 montagnes russes sympa, et contrairement à Disney, il y a beaucoup moins d’attente. Dans tous les décors, il y a des constructions gigantesques en Lego.

Ce qu’on préfère dans tous les cas, c’est les sculptures en Lego. On voit ainsi l’aéroport de Billund reconstitué, Nyhavn à Copenhague, Amsterdam, ses canaux et ponts ouvrants, des systèmes d’écluses sur plusieurs niveaux, une plateforme pétrolière, un bateau-barge d’installation d’éoliennes offshore, des moulins à vent… Il y en a tellement qu’il est difficile de tout citer !

Et ce qui est génial, c’est que tout est animé ! Les bateaux traversent les écluses, les trains circulent, les grues bougent… Très chouette tout ça.

Notre seul regret, c’est qu’il n’y ait pas vraiment d’éclairage (certes il fait jour, mais nous avons en tête les énormes maquettes éclairées de chez la famille Wiersma aux Pays-Bas).

Dernier petit clin d’oeil : les shelters !

Comme tout parc d’attractions, nous en repartons avec un petit mal de crâne et une bonne fatigue. Ca nous fait du bien de rouler un peu après cette journée, en direction de Jelling. Henry nous a indiqué une route bien jolie, à travers champs et forêts, la lumière est dorée, on est comblé.

Pour couronner le tout, on arrive à un shelter plutôt luxueux (disons qu’il y a des toilettes et un emplacement pour faire un feu de bois), où on s’installe pour la soirée.

Au programme, tambouille, feu et rédaction d’articles.

Nous sommes rejoints dans la soirée par une famille polonaise, qui a passé sa journée au même endroit que nous. Nous partageons bière et shamallows grillés. Leur seul défaut : ils ont bloqué le code de la serrure des toilettes, qui sont désormais inaccessibles, pour le reste de notre séjour ici !! Relou !

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De Dagebüll à Billund

Nous luttons contre le vent ce matin, et arrivons enfin à la frontière. Nous voici au Danemark !!

Nous nous y arrêtons pour arroser ça autour d’une bière, et découvrons ainsi les prix danois : ça pique !

Le paysage ne varie pas drastiquement par rapport à l’Allemagne : nous longeons toujours une digue, avec de belles étendues d’eau et de très nombreux oiseaux. 

Les églises en revanche sont assez différentes.

Nous avons entendu qu’il existait au Danemark des structures pour dormir à l’extérieur, les shelters. Ils sont d’ailleurs recensés sur une application téléphone, et nous en avons repéré un pour ce soir. Nous nous y rendons donc, avec l’impatience de découvrir de quoi il retourne. Et nous ne sommes pas déçus !! Nous découvrons un abri en bois, avec des tables de pique-nique et un foyer pour le feu au milieu, deux autres abris pour dormir, et un tipi. Il y a également un WC, une douche et du WIFI (bon ça on verra par la suite que c’était assez exceptionnel).

C’est génial !!! Nous installons nos matelas gonflables et nos duvets, et nous voici prêts pour une bonne soirée ! D’autant plus qu’on est rejoint par un autre cyclotouriste français, Zied, qui vient d’Aix-en-Provence et se rend au Cap Nord, et par quelques familles danoises. L’une d’entre elles nous offre même deux bières, et nous invitent chez eux si on passe par Copenhague ! Génial (bis) !

Nous traversons la charmante ville de Ribe, la plus vieille et la mieux conservée des villes médiévales du Danemark. Sa cathédrale, dont la plus ancienne partie, s’architecture romane, date du 12e siècle, est assez imposante vue de l’extérieur. A l’intérieur, elle est toute peinte en blanc, et derrière l’autel, il y a de grandes mosaïques et des fresques modernes d’art naïf très colorées. C’est plutôt étonnant.

Nous apprécions cette ville où il fait bon se promener, mais il y a par contre beaucoup de touristes.

Nous poursuivons notre route en direction d’Esbjerg, toujours accompagnés de notre ami le vent de face. C’est assez fatigant, et parfois on tombe sur des routes non pavées, recouvertes de graviers et de sable, où on force deux fois plus.

Comme il n’y pas de cimetière sur notre route, nous nous arrêtons à quelques maisons pour demander de l’eau. Mais nous sommes dans un coin un peu glauque, les maisons semblent peu voire pas habitées. Heureusement au bout d’un moment, une vieille dame nous ouvre sa porte et nous ravitaille. Nous pouvons donc nous rendre au shelter qu’on a repéré !

Cela semble simple, et pourtant, nous bataillons pour le trouver ! Google nous indique d’aller tout droit, mais nous sommes bloqués devant une parcelle grillagée. Ca semble être une entreprise droit devant nous. Bizarre ! 

Nous tombons par chance sur un promeneur, qui nous montre le bon chemin. Pas sûr qu’on aurait trouvé ce fameux shelter sans lui. Il faut contourner toute la zone, arriver au front de mer, puis remonter le long d’énormes éoliennes. Nous ne sommes pas déçus, on est au milieu des moutons, seuls dans notre abri. Mathieu, qui aime les éoliennes, est ravi : on se trouve au niveau d’un parc d’essais d’éoliennes offshore. C’est assez impressionnant, ces constructions de 200 m de haut, avec des pales de 160 m de long. La vitesse à laquelle elles tournent nous semble folle ! Et on va pas se le cacher, leur bruissement est assez fort ! Mais bon, au fil de la soirée, on les oublie presque.

Le lendemain, après un bon petit déjeuner, accompagné de café s’il vous plaît (bon ok, café soluble, mais quand même !), nous sommes parés pour reprendre la route ! Après avoir lu plus en détails le Routard hier soir, nous avons pris la décision de ne pas poursuivre notre route le long de la côte ouest, mais de bifurquer à l’est après Esbjerg. Il semble y avoir là-bas pas mal d’endroits qu’il est fortement conseillé de visiter 🙂 Et cela nous permettra finalement de passer par Billund, la ville où ont été créés les Lego et où est donc implanté le parc d’attractions Legoland, dont on nous a parlé à plusieurs reprises.

Bref, nous voilà donc en direction d’Esbjerg. Nous traversons une zone industrielle en bord de mer, où sont implantées de nombreuses entreprises qui fabriquent les éoliennes. On en voit d’ailleurs en pièces détachées, c’est gigantesque ! Nous arrivons ensuite aux fameuses statues qui constituent le symbole de la ville : quatre hommes regardant au large. L’œuvre s’appelle “L’homme rencontre la mer”.

Nous y faisons une courte pause, et puis nous fonçons vers l’est, nous avons trouvé un Warmshower pour ce soir, à Billund.

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De Brunsbüttel à Dagebüll

Nous avons beaucoup de route aujourd’hui, car nous avons trouvé un warmshower à Tating, soit à … 80 km de là ! En plus, il nous a dit qu’il y avait une compétition de kite surf sur la plage de Sankt Peter & Ording, alors on s’est donné comme objectif d’y aller. Mathieu dit vaillamment que si on se débrouille bien, on y sera à 14h ! Quel optimiste ! On se paie encore un vent de malade en pleine face, c’est un véritable calvaire. En plus, on est dimanche, les magasins sont fermés, et on a plus rien à manger. Et de toute façon, pas le temps de manger, on veut arriver au plus vite à la compèt ! On s’arrête juste quelques minutes à une épicerie bio (la seule qu’on ait trouvé) et on achète des cacahuètes et une pomme à un prix d’or.

Eh bien même si c’était cher, ça nous aura sauvé la vie ! Car on crève la dalle, et on continue de pousser sur nos pédales.

Quand on arrive enfin à cette fameuse plage, on a la surprise (l’horreur) de découvrir que là on est tout au sud et que la compétition se déroule tout au nord, soit à encore 15 bornes. Je suis dépitée. On se trompe encore une fois de plage, puis on arrive enfin à la bonne. Il est 15h30, on doit encore marcher au moins 1 km pour accéder à la plage, où on a la surprise de devoir payer pour y accéder (à la plage, pas à la compétition). Et pour finir, la cerise sur le gateau : la compet est finie. Je vous dis pas l’ambiance. Le seul point positif, c’est qu’il y a une espèce de village des athlètes avec des foodtrucks, où on se rue sur un curry thaï, qui lui, nous fait du bien au moral. Quelle journée !!

On se rend ensuite chez Karsten qui habite à quelques km de là. Il sera au travail jusque 22h, mais nous a posé deux bières dans son jardin, où nous nous installons dans des fauteuils confortables. AAAAAAAHHH quel soulagement. En plus, le jardin est tout mignon, et la maison encore plus : elle a un toit de chaume.

Karsten nous rejoint et nous bavardons tranquillement jusqu’à la fin de la soirée. C’est un sportif de très haut niveau, à fond dans les trails, triathlon et marathon. Très impressionnant ! Il a aussi fait un voyage à vélo pendant 3 ans, et plus de 40 000 km ! Wahou !

Nous dormons comme des pierres dans les lits bien confortables, et prenons notre temps le lendemain matin (lui, il a dû partir travailler très tôt, mais il nous a laissé les clés pour qu’on soit libres. Trop cool.)

La journée suivante est de nouveau une journée ventée. Nous croisons parfois de très beaux paysages, avec de grandes étendues d’eau et des milliers d’oiseaux en tous genres. Nous regrettons presque de ne pas avoir de jumelles !

On traverse rapidement la petite ville de Husum, dont le centre est axé autour d’un petit port, c’est agréable. On s’arrête aussi prendre une glace à Jani’s Eis, que nous a conseillé Karsten : ce magasin est tenu par une femme qui fait des voyages de fou en kayak. Les murs sont recouverts de ses photos.

Nous poursuivons jusqu’à Dagebüll, où nous avons de nouveau repéré une aire de stationnement pour les camping-cars.

On mange du poisson pas loin, on se promène le long de la plage, bordée par des petites cabines colorées, et on plante la tente dans un champ juste derrière les camping-cars. On y est même abrité du vent : tout se présente au mieux pour cette nuit, mais allez savoir pourquoi, nous passons une très mauvaise nuit ! Probablement le bruit de la tente secouée par le vent n’a pas aidé !

Pour notre dernier petit dèj en Allemagne, nous nous arrêtons dans un café, où nous commandons la formule maxi. Grand mal nous a pris, la Fleischsalat est une salade museau mayo (dégueulasse), il y a aussi un énorme tas de viande hachée crue (porc ?). Bref, on est bien déçu !

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De Brême à Brunsbüttel

Voilà une pause qui nous a fait grandement du bien. Juste ne rien faire, s’affaler dans un canapé, revoir nos copains, ne pas devoir déplier et replier nos affaires tous les jours, être propre 4 jours d’affilée… Vu de l’extérieur, ça peut paraître pas grand chose et de la flemmardise, mais vraiment, qu’est-ce que c’était bon 🙂 Merci Astrid et Guillaume !

Nous profitons de leur jardin pour doucher rapidement notre ami Steven, qui brille désormais de mille feux. Nous voilà prêts pour repartir. Un peu difficile de s’arracher à ce cocon de confort !

Nous filons en direction du nord, le long de la Weser. Nos amis nous ont indiqué une curiosité sur la route, le bunker Valentin, où nous faisons donc une escale. Alors que nous pensions l’apercevoir de loin, il faut attendre le dernier moment, le dernier virage, pour que ce mastodonte en béton surgisse devant nous. Cet ouvrage a été construit pour les nazis entre 1943 et 1945 pour industrialiser leur construction de sous-marins de guerre U-boat XXI (sa taille permettrait de travailler sur 13 d’entre eux en simultanée). Jusqu’à 10 000 travailleurs forcés y ont travaillé, jour et nuit : des travailleurs civils d’Europe de l’Est et de l’Ouest réquisitionnés pour les travaux forcés, des prisonniers de guerre soviétiques, des détenus de camps de concentration et des détenus d’un camp d’éducation par le travail de la Gestapo de Brême.

Physiquement, ça ressemble un peu à la base pour sous-marins de Saint-Nazaire. Les murs sont épais de 4,5 m, et le plafond atteint jusqu’à 7 m d’épaisseur ! Mais au final, ce bunker n’a jamais servi, car d’une part la partie encore inachevée en mars 1945 a été bombardée et le toit a été endommagé, et d’autre part, la guerre a été finie entre temps. Par la suite, ce bunker a été utilisé par les Alliés comme cible pour des essais de bombes.

La visite commence par une petite salle qui explique l’historique de cette zone, où de nombreuses infrastructures de guerre ont été construites depuis les années 1930. Puis, nous pouvons pénétrer le bunker et apercevoir son immensité, le tout dans une pénombre humide, éclairée uniquement par la lumière du jour qui perce au travers des quelques trous laissés par les bombardements sur le toit.

Nous avons beaucoup apprécié cette visite, d’autant plus que nous ne soupçonnions pas l’existence de ce bunker aussi proche de Brême.

Si vous êtes intéressés, voilà le lien vers un documentaire qui évoque principalement les sous-marins nazis, mais qui présente également le bunker dans un second temps.

Nous reprenons notre route, en direction de Bremerhaven, que nous pensions atteindre dans la journée. Mais finalement, c’est un peu trop loin, et nous nous arrêtons après 80 km, qui nous semblent largement suffisants pour la reprise. On est dans un tout petit village, on crève de faim, et alors qu’on commençait à se désespérer de devoir réenfourcher notre monture et pousser plus loin, nous apercevons un petit kiosque en bord du fleuve, qui propose des sandwichs au hareng nouveau (Matjes Brötchen). Voilà de quoi nous redonner des forces, le tout arrosé d’une petite bière.

Au passage entre le bunker Valentin et Bremerhaven, nous croisons une immense usine (de quoi, on ne sait pas), barricadée derrière un mur recouvert de fresques.

Et pour parfaire cette journée de reprise, il y a un parking où 5 campings cars peuvent stationner juste à côté, des toilettes, un un petit pré. Bon, nous avons trouvé notre emplacement pour la nuit ! A priori, les campings cars doivent payer un petit quelque chose pour venir là, mais nous attendons la nuit pour nous installer, et repartirons tôt le lendemain, et ni vu ni connu ! Cerise sur le gâteau, on profite des sanitaires pour faire une toilette de chat au lavabo, et on se sent presque tout propres !

Un beau coucher de soleil et notre petit feu nous font patienter jusqu’à la nuit.

Lorsqu’il fait enfin noir, nous découvrons que ce joli endroit, qui rassemble familles et promeneurs le jour, est également un haut lieu de trafic la nuit ! Enfin du moins c’est ce que nous croyons comprendre, à en voir le nombre de voitures qui passent devant notre tente lorsqu’il fait bien sombre, et qu’il n’y a vraiment plus rien à voir dans le paysage ! En soi, ça ne nous dérangerait pas forcément, mais en réalité, à chaque fois qu’une voiture passe, ses phares éclairent le petit pré et donc notre tente !

On finit quand même par s’endormir, et nous sommes réveillés assez tôt le lendemain, par le soleil et surtout un vent fort qui bat la toile de tente.

Cette fois, nous arrivons bien à Bremerhaven ! Après un petit déjeuner dans une boulangerie portugaise (Mathieu découvre les pasteis de nata), nous allons au musée maritime. Enfin, nous essayons, car on a beau tourner autour du bâtiment, on ne trouve pas l’entrée ! Nous comprenons alors que la majeure partie du musée est fermée pour rénovation. Ah ben zut ! Nous pouvons quand même visiter un bateau amarré dans le port, le Seefalke, ainsi que le dernier exemplaire restant du sous-marin qui devait être fabriqué en série dans le bunker Valentin.

Nous sommes quand même un peu frustrés de ne voir que ça, alors nous allons finalement aussi visiter le musée de l’immigration. On ne l’avait pas choisi au début, car on en a déjà visité à plusieurs reprises. Eh bien au final, on ne regrette pas du tout notre choix. Ce musée est génial, chaque salle est remplie de décors pour reconstituer les différentes étapes des traversées transatlantiques, depuis la salle d’embarquement, jusqu’à l’arrivée à Ellis Island puis à la gare Grand Central à New York, en passant par les cabines de 3e classe dans des bateaux à différentes époques (voilier et bateau à vapeur), qui nous permettent de voir l’énorme évolution des conditions de vie et d’hygiène à bord. Il y a plein d’objets à voir, de témoignages à lire, à écouter. Encore un musée très interactif, où nous pourrions rester une journée entière !

Mais nous devons à nouveau rouler, toujours vers le nord, et donc contre le vent fort, en direction de Cuxhaven. On fait un faux départ, puisque 20 minutes après être parti, on nous apprend qu’un pont qu’on doit traverser est cassé (apparemment, un bateau serait rentré dedans ?!). On doit alors faire demi-tour et repasser par le centre ville ! Dur dur ^^ Globalement, le vent souffle contre nous pendant tout le trajet, ce n’est pas facile du tout. Nous arrivons malgré tout à Cuxhaven, profitons de notre avance pour prendre une glace et une bière, et puis nous embarquons sur le ferry qui nous fait traverser l’Elbe, en direction de Brunsbüttel.

Nous y débarquons à 20h, et on a repéré un nouveau parking de camping car à 5 km de là, avec en plus à côté un resto qui ferme à 21h. On y fonce, mais c’est la douche froide : la cuisine fermait à 20h !! On est dégouté !!!!!! Nous nous contenterons donc de pates ce soir. Sans sauce, mais grâce à Astrid et Guillaume, nous avons désormais du sel et de l’huile d’olive. Bon, au moins on a quelque chose dans l’estomac. On plante la tente à côté d’un petit cours d’eau où sont amarrés quelques bateaux de pêche, et on se rince au robinet d’eau froide.

Au petit matin, nous rangeons notre campement bien vite, et grand bien nous en fasse, car un monsieur commence à s’approcher de nous et à demander ce qu’on fout là. On fait semblant de ne pas comprendre, il repart en grommelant, et nous, on se tire !

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3000 km…

Et le bronzage commence à prendre forme !
PS : nous faisons une pause de 4 jours à Brême chez nos amis Astrid et Guillaume !

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Des vacances à Brême

Ce blog réserve bien des surprises !

Et oui, ce n’est ni Mathilde, ni Mathieu qui a rédigé cet article, c’est donc moi, Astrid, qui vais vous conter le séjour de nos cyclistes préférés dans la belle ville des Musiciens de Brême !

Après 57 jours à en baver, eux sur la route et moi devant les magnifiques photos de leurs aventures, voilà venu le temps des retrouvailles. Je vais pouvoir entendre leurs récits de vive voix ! Initialement prévue pour le lendemain, Mathilde et Mathieu décident d’avancer leur arrivée à Brême d’une journée, la météo sur Oldenburg étant fort peu encourageante, rendant la ville bien peu accueillante, et leurs tentatives de Warmshower étant restées vaines. Après une grosse averse orageuse et de nombreuses tergiversations, leur décision est prise : ils attaquent les 40 km qui les séparent de chez nous, achevant cette journée à classer finalement dans la catégorie des plus de 100 km.

Qu’il est bon de se revoir après tant de temps ! Ne vous méprenez pas : je ne parle pas de Mathilde et moi, mais de la douche et eux. Les accolades attendront (dans le presque respect des gestes barrières) !

C’est donc tout propres que nous retrouvons nos amis, visiblement heureux de redécouvrir tout le confort. Apéro, les vacances peuvent commencer : Prost !

Ah oui, car il s’agit bien de vacances dans les vacances. Le lendemain est principalement consacré à… ne rien faire. Petite grasse matinée bien méritée, bouquinage, vaisselle (oui ce sont les hôtes parfaits !)… Après ma journée de télétravail, on part faire quelques courses, l’occasion pour Mathilde et moi d’échanger nos montures : je teste Steven (et Mathieu en chauffeur), tandis que Mathilde enfourche ma Gazelle électrique ! On retrouve Guillaume au supermarché, et c’est lui qui guide Steven au
retour. La mission du jour est accomplie : trouver une trousse de toilette pour remplacer la leur, prête à rendre l’âme.

Soirée barbecue – taboulé – fondants au chocolat, à bavarder de rien et de tout. Bien que chaude, la journée aura finalement été trop courte et trop nuageuse pour aller se baigner dans le lac de Sodenmatt, à 500 m de la maison.

Le mardi commence par le grand ménage : on lance une tournée de machines à laver, tout le linge y passe ! Mathieu monte la tente dans le jardin pour la faire sécher, et aérer les sacoches qui puent les mollusques morts (désolée pour les lecteurs en train de manger). Oui, il faut dire que M&M ont pu faire connaissance ces derniers jours aux Pays-Bas avec le grand prédateur de nos contrées nordiques : la limace orange, des bestioles énormes qui sortent par centaines lorsque le temps est humide. Nul besoin de préciser que ce ne sont pas mes animaux préférés, surtout dans le jardin.

La suite de la journée est davantage touristique, avec une balade dans le centre-ville de Brême. Ce n’est une découverte ni pour Mathilde, ni pour Mathieu, qui y sont déjà venu, mais c’est toujours un plaisir d’écouter le carillon de la Böttcherstraße, avec ses 30 cloches en porcelaine de Mayence, de se promener dans le Schnoor avec ses rues étroites, (re)voir la statue des Musiciens de Brême, qui tient son nom du conte des Frères Grimm, la place centrale avec la cathédrale et l’ancien Hôtel de ville, les Biergarten le long de la Weser…

Ils profitent du déjeuner pour une découverte culinaire avec des spécialités de Brême : des Knipps et Labskaus, respectivement du « porridge » de foie de bœuf et échine de porc mélangés à du gruau d’avoine (un bon plat bien gras et bien lourd), et un plat à base de pommes de terres, viande de bœuf et betteraves rouges mélangées. L’ignorance fait bien les choses, ils ont pu goûter sans connaitre la composition de leurs plats !

Petite sortie au magasin d’usine de Lindt pour renflouer les stocks de chocolat à des prix imbattables, de quoi réchauffer les cœurs après une journée de vélo pour les cyclistes (ou simplement pour le plaisir, pour les autres), puis au Décathlon pour racheter un nouveau cuissard pour Mathilde (à vous de le repérer sur les photos des prochaines aventures !). Dîner de burgers au Laugenbrötchen (les petits pains à la pâte à Bretzel), miam !

La journée du mercredi est à nouveau placée sous le signe du repos, rédaction du blog, lecture, et téléphone avec quelques copains. On se retrouve encore une fois autour d’un bon dîner de galettes bretonnes. Une fois l’estomac déjà bien rempli de « complètes » (jambon-œuf-fromage) et de « salidou » (caramel au beurre salé), Mathilde et Mathieu se testent aux gestes et confectionnent leurs galettes, très réussies du (presque) premier coup !

Dernier jour de « vacances dans les vacances », nos cyclistes profitent du jeudi pour rédiger quelques articles sur le blog (« Objectif, 3 posts d’ici ce soir ! »), faire quelques démarches bancaires, finir de lire Zadig, commencer à remballer leurs affaires, manger du chocolat (beaucoup de chocolat !), préparer une énorme salade de riz et regarder des documentaires Arte. En milieu d’après-midi, alors que le temps n’est pas des plus dégagés, on prend la route de l’aérodrome de Ganderkesee. Mathilde et Mathieu sont tout excités : Guillaume, pilote d’avion de tourisme à ses heures perdues, a réservé un petit Cessna pour faire le tour de Brême depuis les airs, et survoler la côte et les îles de la Mer du Nord, longés par M&M lors de leur venue. Malheureusement, la météo ne s’améliore pas, contrairement à ce qui était annoncé : le vent souffle et les nuages sont bas, les conditions ne sont pas réunies pour pouvoir voler sans risque. On patiente presque 1h à l’intérieur, espérant vainement une amélioration. On est d’ailleurs rejoints par plusieurs autres pilotes, qui ne peuvent pas non plus décoller.

La déception est grande, tant pour Mathilde et Mathieu que pour Guillaume. On décide de se consoler avec quelques parties de Kegeln, jeu de quille classique à 9 quilles, qui se pratique encore dans de nombreux bars ou restaurants traditionnels en Allemagne. Une bonne bière et hop, c’est parti pour une compétition des plus improbables ! Entre Mathilde et moi qui testons une technique bien peu sexy pour espérer marquer quelques points, Mathieu qui envoie des sacrées patates, Guillaume qui entraine Mathilde à des techniques illégales de trucage de points, et les garçons qui, malgré tous leurs efforts, n’arrivent qu’à faire des « 4 », je réussis la plus grosse arnaque du siècle en me hissant au sommet de la compèt, et en remportant tous les matchs en marquant le moins de points ! « L’important est d’être bien accompagné » : je crois que mes partenaires l’ont bien compris, et ont toujours donné le meilleur d’eux même pour compenser mon piètre niveau…

On rentre pile à l’heure pour commander des pizzas / burgers avant la finale de Domino Challenge sur M6. Cette émission nous rappelle les Domino Day de notre enfance, on est épatés par la patience et la minutie des participants. Quel talent !

Après une dernière nuit chez nous, Steven est impatient de reprendre la route, et Mathieu aussi. Mathilde, elle, serait bien restée encore un peu… Il est l’heure pour moi de rendre la plume, et de clore cette parenthèse brêmoise pour laisser place à de nouvelles aventures et de nouvelles rencontres.

Mathilde et Mathieu, un énorme merci pour votre passage chez nous, pour les courses et les vaisselles, pour les discussions passionnantes et les débats sans fin sur l’énergie, l’écologie, la sociologie, la livrephotographie et plein d’autres sujets en –ie ! Profitez bien de cette merveilleuse aventure, et continuez de nous la faire vivre à travers ce blog !

Astrid.