Cette fois ça y est ! Aujourd’hui nous quittons Antalya ! Si nous voulons aller voir la Cappadoce, nous commençons d’abord par faire un petit tour vers l’ouest, où il semble y avoir de beaux paysages et sites antiques à voir.
Nous pédalons sous un beau soleil, le long d’une bonne grosse route. Serait-ce une autoroute ? Pas d’inquiétude, tous les cyclotouristes passés en Turquie le confirment, il y a souvent des passages le long de l’autoroute ou de grosses nationales. Heureusement la bande d’arrêt d’urgence est souvent bien large, et la vitesse est moins élevée que par chez nous. Nous traversons aussi quelques tunnels… j’en ai bien visité quelques-uns à pied avec le travail, mais par contre traverser à vélo un tunnel en circulation, ça jamais !
La côte après Antalya est vraiment surprenante. On ne croise que des énormes complexes hôteliers de malade, avec des noms tous plus m’as-tu vu les uns que les autres (“luxury life hotel”, “Nirvana” …), probablement de ces trucs all inclusive où les gens n’en sortent pas pendant 2 semaines puis se targuent ensuite d’avoir été en Turquie. On est franchement choqués, ça nous fait penser à Las Vegas, mais presque en pire !! Heureusement il reste le paysage pour nous régaler.
Vers 18h, nous nous arrêtons à un resto au bord de la route, perdu au milieu de nulle part. Nous y remplissons notre estomac, et buvons plusieurs thés (c’est vraiment une institution ici, on nous en sert en permanence !). Nous avons vu avec le serveur et nous allons planter la tente derrière son resto. Parfait ! (Bon en fait il n’avait pas compris ce qu’on lui avait demandé ^^ Mais finalement après avoir réitéré notre demande, c’est ok !)
Nous sommes donc attablés à son resto pour écrire ces quelques lignes. Bien installés certes, mais il faut qu’on décampe : le serveur vient de nous offrir notre 5e verre de thé, on ne va pas pouvoir fermer l’oeil de la nuit !!!!
Nous quittons notre campement tôt le matin, et c’est parti pour de la descente ! Les cheveux au vent, on fonce en direction du village de Cirali, au bord de la mer. D’ici, nous devons passer par la plage sur un kilomètre (avancée très difficile !) pour atteindre le site antique d’Olympos. Nous y découvrons les vestiges d’une grande ville antique, c’est toujours aussi beau !
Et puis il nous faut avancer car on va mourir de chaud dans la montée sinon… Celle-ci s’avère bien raide et tuante. Il y a même un homme en fourgonnette qui s’arrête à notre hauteur pour nous donner deux clémentines et deux biscuits ^^ Trop sympa !
La vue en vaut la peine, et nous redévalons tout ce que nous avons monté juste après, jusqu’à la plage de Kumluca, où avant toute chose, nous piquons une tête dans l’eau ! Quel rafraîchissement 🙂 L’eau est trop bonne, ça nous fait grandement du bien. On est ensuite prêt pour casser la croûte et repartir de plus belle.
Nous atteignons Finike en fin d’après-midi juste avant le coucher de soleil. La chambre que nous y avons réservé s’avère être un appart entier, avec deux chambres, un salon-cuisine et deux salles de bain !! Plus grand que chez nous à Suresnes pour la modique somme de 16€ ^^ Nous sommes super bien installés, il n’y a pas un bruit, nous nous y reposons parfaitement !
Fun fact : à notre arrivée, le propriétaire nous a gentiment – mais fermement – demandé de toujours nous déchausser avant d’entrer dans notre appart !
Nous quittons notre appart de luxe après un petit déjeuner buffet plantureux. Il fait déjà bien chaud et notre route est peu ombragée. On longe le bord de mer dans un premier temps, avant d’entamer une nouvelle ascension. Nous suivons une route qui tournicote, épousant les reliefs. A chaque fois nous voyons au loin la saignée de la route dans les falaises, ce qui nous permet de nous préparer mentalement aux futures montées ^^
Nous sommes encouragés par quelques klaxons des gens qui nous doublent. C’est rigolo quand c’est des petites voitures, mais quand c’est les camions, c’est tellement puissant que ça nous fait sursauter !
Nous arrivons à Demre où nous nous précipitons à la plage. Nous nous dépêchons de nous immerger et de nous rafraîchir. Ça fait un bien fou ! La plage est déserte, il y a de grosses vagues, on est bien. Nous mangeons à deux pas de là, face à la mer, et comme hier, nous avons presque frais à l’ombre avec le vent.
Il faut malgré tout s’arracher à cette envie de sieste qui nous pend au nez, et nous repartons de plus belle, ça monte encore ! Notre objectif, la baie de Kekova, semble bien difficile d’accès. A chaque col on pense que c’est le dernier, mais il y en a toujours un autre qui se cache derrière ! Une portion à 15 % a raison de nous et nous devons pousser Steven.
Nous arrivons enfin au village de Uçagiz et fêtons ça avec deux glaces… chacun ! Le village est coincé dans les rochers, pas de plage par ici, ni d’endroit pour camper…
On poursuit alors un peu plus loin, jusqu’à atteindre la presqu’île de Kalekoy, surplombée de sa citadelle byzantine. C’est décidé, nous camperons en bas. Pour le moment, nous nous hâtons au sommet, afin de profiter du coucher de soleil sur ce beau paysage.
Nous redescendons avant qu’il fasse nuit noire, et installons notre campement. Alors qu’on faisait chauffer les pâtes, on se met à entendre des grognements bizarres. Aie Aie Aie, voilà quelque chose qui semble être un sanglier 😨 Finalement il semble ne faire que passer alors ça va.
Nous nous couchons un peu plus tard, mais dormons assez mal. Entre les cris d’oiseaux bien lugubres (rapaces??? bizarre), des chats qui rôdent autour de la tente et font craquer les brindilles, et le sanglier qui revient, difficile de se détendre !!
Grâce à ce dernier (le sanglier !), nous sommes réveillés bien tôt ! Nous rangeons vite nos affaires et repartons dans le petit village au bout de la presqu’île, pour un bon café. Nous y découvrons une tombe semi immergée dans la mer peu profonde, bleue turquoise. Plutôt pas mal 🤩
Puis nous trouvons un capitaine de bateau qui veut bien nous emmener voir les ruines immergées des villages antiques du coin. En effet, le Routard semble dire que c’est immanquable ! Nous embarquons donc, nous deux avec le capitaine et voguons jusqu’à l’île de Kekova (oui en fait la baie dans laquelle on se trouve porte le nom de cette île, aujourd’hui inhabitée). C’est super agréable, il fait frais, les paysages sont magnifiques, le bleu de la mer continue de nous émerveiller. Par contre, pour les fameuses ruines, c’est un peu décevant. Je crois qu’on s’attendait à voir un truc de fou, genre Atlantide quoi. Bon autant dire que c’est bien moins spectaculaire 😅
Nous voyons quelques murs, des escaliers, parfois sous l’eau, et deux anciens ports complètement submergés. Comme notre capitaine ne parle pas un mot d’anglais, nous restons dans l’ignorance de savoir pourquoi c’est immergé !
Quelques recherches sur internet nous apprennent qu’un tremblement de terre survenu au IIe siècle a entraîné un affaissement des sols et la destruction partielle des villages alentour. Certaines de ces villes auraient ensuite été reconstruites à l’ère byzantine, puis abandonnées lors des incursions arabes dans la région.
Nous faisons aussi une petite pause dans une crique pour nager dans les eaux limpides, avant de regagner notre point de départ, le village de Kalekoy. Ah oui, et tout le long de la traversée, nous avons eu du thé et des gâteaux, pour notre plus grand plaisir 🙂
Après cette belle escapade, il est l’heure de retrouver Steven, qui nous a attendu de l’autre côté de la colline, et de reprendre la route en direction de Finike. En effet, nous rebroussons chemin pour les trois prochains jours, en direction d’Antalya, avant de partir plus vers l’est.