Nous avions repéré qu’à Blokhus a lieu une compétition de constructions géantes en sable, et qu’il y avait rien de moins que le plus grand chateau de sable au monde ! Mais c’est une déception, alors que nous pensions que ce serait en accès libre sur la plage, il faut payer un droit d’entrée de l’ordre de 20€ pour les voir. Tant pis, nous n’irons pas.
Ce qui est chouette en revanche, c’est que notre route (nous avons retrouvé l’Eurovélo 12 ce matin) passe directement sur la plage ! Bon, les voitures circulent également avec nous, mais c’est grâce à elles, qui compactent le sable, que notre traversée est facilitée.
Il y a aujourd’hui un vent à décorner les boeufs (39 km/h selon la météo, mais plutôt favorable pour nous – Youpi !), alors on tente avec plus ou moins de succès de confectionner une voile avec nos pulls, que je tiens à l’arrière du tandem.
Quelques passages de sable plus lâche nous font bien déraper, voire bien bien déraper, mais nous ne tombons pas !
Le paysage quant à lui est magnifique. La mer avec de grosses vagues d’un côté, les dunes enherbées de l’autre, et le vent, qui fait s’envoler le sable sec de surface. On aime !
Il y a pas mal de maisons le long de la côte, mais elles sont toutes très discrètes et bien intégrées dans le paysage, avec souvent un toit enherbé.
Notre route nous mène ensuite à Rubjerg Knude. Là, on se croirait presque dans un décors d’Hollywood : d’énormes dunes se dressent devant nous, avec au sommet, un phare. Ça parait un peu irréel d’avoir cette dune plantée là. Une fois n’est pas coutume, nous laissons Steven et marchons pour en atteindre le sommet.
Ce n’est pas une mince affaire, le vent, qui souffle depuis l’ouest, soit face à nous, nous assomme de sable. On en a dans la bouche (les dents crissent), dans les oreilles, dans les yeux (malgré les lunettes de soleil), ça fouette sévèrement nos jambes… Et on ne parle même pas de nos cheveux, qui en sont inondés ! A nous regarder on dirait soit qu’on a des milliers de mini pellicules, soit qu’on serait resté enfermé un mois dans un grenier et qu’on aurait pris la poussière. Bon, et comme on n’a toujours pas de douche en perspective, on sait pas trop comment on va pouvoir se débarrasser de ça !
Arrivés au phare, nous pouvons même y monter tout en haut. Et là, on découvre que le vent qu’on subissait jusque-là n’était rien à comparer de tout là-haut !
A cause de l’érosion importante des falaises, ce phare a été déplacé de 70 m en arrière en 2019.
Nous traversons également une très belle forêt, où j’ai la bonne surprise de dégoter quelques framboises.
Enfin, nous atteignons le shelter repéré plus tôt dans la journée, bonne pioche, personne n’y est pour l’instant ! On en profite pour faire notre petite toilette de chat l’un après l’autre, l’un tout nu pendant que l’autre surveille les environs. On se sentirait presque propre !
En résumé, une très bonne journée au travers de paysages de dunes magnifiques.
Juste avant de se coucher, branle bas de combat, on entend des moustiques, alors on se grouille de monter la tente dans le shelter pour s’en protéger. Nuit moyenne, il y a énormément de vent, et de grosses averses !
Aujourd’hui, nous fonçons vers Skagen, la pointe la plus au nord du Danemark. Nous nous enfilons 49 km d’une traite le matin au travers de forêts et d’immensités de dunes, nous affrontons le vent qui n’est pas toujours avec nous, et arrivons pile pour déjeuner dans cette petite ville portuaire. Le poisson frais, puis la glace nous requinquent !
Nous sommes d’attaque pour visiter le musée d’art de peinture de la ville, où sont exposés les peintres danois qui ont séjourné ici à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Bien qu’on ne soit pas très peinture, nous apprécions cette visite. Les toiles sont principalement de Kroyer (mari et femme), Ancher (mari et femme) et Tuxen. Un autre avantage de ce musée, c’est qu’il est assez petit, et on n’a donc pas le temps d’en avoir marre !
Au musée, nous croisons une famille française d’Aurillac, qui voyagent à vélo pendant 6 semaines au Danemark. Ils ont 4 enfants, la plus grande a 13 ans, nous sommes impressionnés !
Après ça, voilà venu le moment de marcher au bord de l’eau jusqu’à Grenen, la langue de sable qui forme une pointe, au niveau de laquelle se confrontent la mer du nord à l’ouest et la mer baltique à l’est. La ligne de démarcation est flagrante, avec d’un côté, la mer du nord déchaînée, avec de très grosses vagues, et de l’autre la baltique, beaucoup plus calme et transparente. La baignade est interdite en raison des forts courants qui sévissent dans cette zone.
Le seul défaut de cet endroit, c’est qu’il est blindé de touristes (nous y compris !).
Il est temps pour nous de reprendre le vélo et de retourner vers le sud, côté est cette fois. Nous explosons notre record de vitesse : 28 km en une heure ! On est pas peu fiers, mais aussi affamés. A peine arrivé au shelter, on saute sur notre pique-nique. Il est assez tard, 21h, mais nous décidons qu’il faut aller se rincer la sueur dans la mer. C’est un peu une épreuve, mais ça fait du bien ! Et puis, au lit.
Le lendemain, nous avons un ferry à 12h15, il nous faut donc être efficace. Réveil tôt, petit-dèj rapide, rangement au mieux et c’est parti pour les 20 km qui nous séparent de Frederikshavn. Grâce à notre zèle, on arrive une heure en avance, mais bon, vaut mieux ça plutôt que d’avoir un pépin sur la route et de rater le bateau !
A notre arrivée au terminal, sacrée coïncidence, nous retombons sur la même famille de français croisée la veille à Skagen. Nous embarquons tous ensemble (on laisse d’ailleurs les vélos dans les ponts inférieurs, et ça pue le poisson !) et on rencontre en plus de ça une famille francophone de Belgique. Décidément ! Eux ont 3 enfants, soit un total de 7 enfants, tous excités de découvrir le bateau !