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Selime

Dès que nous quittons Aksaray, la route change (enfin !). Du relief, de beaux paysages, c’est chouette ! La route est aussi beaucoup plus petite que les jours précédents.

Par contre on a un vent de face vraiment coriace !! Satané vent ! Nous faisons une pause à une petite épicerie, et le vendeur nous offre le café.

Plus tard, nous mangeons le midi dans un tout petit resto dans le village de Selime. On commence à voir les paysages avec les cheminées de fée et les habitations troglodytiques, qu’est-ce que c’est étonnant ! Les cavités sont immenses, on pourrait clairement y établir notre campement ! 

Nous rencontrons à nouveau un monsieur franco-turc, de Sarreguemines en France. Encore une fois, il nous demande s’il n’y a pas quelque chose qu’il puisse faire pour nous, nous offre un simit (pain au sésame)… On a toujours du mal à s’habituer à la gentillesse et la générosité des gens ici 😃

Nous allons ensuite nous promener du côté de la cathédrale troglodyte du village, nous parcourons toutes ces pièces creusées dans la roche (tuf volcanique), qu’est-ce que c’est impressionnant ! Malheureusement le site ferme assez tôt, nous y retournerons donc le lendemain !

Nous pouvons d’ailleurs constater qu’à peine les horaires de visite sont passés, les chiens errants peuplent le lieu ! Il y en a 4 qui nous tournent autour, pour mon plus grand plaisir…

On traverse la rivière en contrebas et on s’installe pour camper près d’un petit resto (sans client, on voit que la saison touristique est bien passée !). On peut même profiter des tables pour manger, on est plutôt bien installés. 

Par contre, on ne dort pas très bien, entre le chant du muezzin à deux pas, et les aboiements incessants des chiens, on a connu plus reposant !

Le lendemain, nous reprenons donc notre exploration là où nous l’avions laissée. Outre la cathédrale, il y a une église, une chapelle, un monastère, une énorme cuisine. On se trouve ici sur l’ancienne route de la soie, et on traverse un couloir, toujours troglodyte, où passaient les caravanes ! Elles faisaient étape vers la cathédrale, on rentrait dans ces bâtiments les animaux, la cargaison, tout, pour les protéger des pillards. C’est trop fort tout ça. Et comme on est là tôt, il semblerait qu’on soit les premiers visiteurs, il n’y a quasiment personne d’autre que nous ! On peut en profiter comme on l’entend c’est très appréciable (bien plus que ce qu’on pourra visiter plus tard en pleine Cappadoce, à Göreme).

La cathédrale de Selime est datée du 8-9e siècle, et les fresques peintes du fin 10e – début du 11e siècle. Elle était un haut lieu des activités chrétiennes pendant l’ère byzantine. C’est dans celle-ci que les premières messes non secrètes de Cappadoce eurent lieu. Sa position en hauteur en faisait aussi un point stratégique de défense de la ville.

Nous poursuivons ensuite en direction d’Ihlara, qui sera le point de départ de notre balade à pied dans le canyon. Mais pour le moment, le temps est plutôt maussade, alors nous nous arrêtons un temps boire un thé. Nous sommes dans un lieu qui semble à la fois faire office de salon de thé et de salle communale, avec pleins de petits vieux attablés, qui jouent au 101 (ce jeu semble très populaire ici !). On apprécie de les regarder, on admire leur dextérité (leurs doigts semblent en avoir manié des milliers des jetons !), on les observe se chamailler quand l’un gagne ou perd… C’est un beau moment. Par contre, encore une fois, aucune femme à l’horizon (comme souvent, aucune femme dans les restos).

On fait une autre pause pour manger un bout (la pluie s’est mise à tomber, fait chier !), et quelle bonne surprise, pas de viande au menu, mais de la çorba !! Génial ! Soupe de lentilles, soupe acide non identifiée, légumes, on se régale !

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De Konya à Aksaray

Nous partons tôt, et arpentons une route toute droite, plus plate que plate, désertique. C’est assez pollué au sortir de la ville, et il n’a pas plu depuis longtemps, alors il y a énormément de poussière. C’est franchement pas passionnant, on enchaîne les kilomètres au plus vite.

Pour le midi, afin de nous garantir de la sérénité au niveau digestion, nous décidons de nous cuisiner des pâtes au réchaud à une station service. Deux chiens errants nous tournent autour. Ils ont un air tellement abattus, faibles, tristes, même moi qui ne les aime pas ai pitié d’eux. Un monsieur qui fait aussi une pause ici nous offre le thé avant de repartir, un autre nous donne des espèces de pâtisseries absolument bizarres (sorte de loukoums méga industriel fourré avec des noix et entouré d’un truc caoutchouteux non identifié blanc). Et alors qu’on allait repartir, un policier nommé Mesut, également en pause ici, nous invite à nouveau à boire le thé, et nous pose pleins de questions sur notre voyage. Nous repartons avec son numéro de téléphone “au cas où nous ayons des problèmes” (il prendra d’ailleurs des nouvelles de nous à 2 reprises dans la semaine !).

Après ces beaux moments, nous reprenons la route et enchaînons les kilomètres jusqu’à Sultanhani, où nous avons réservé un hôtel plutôt classe, juste en face du magnifique caravansérail.

On nous y sert du thé et du café turc le soir, pendant que de vieux hommes (de la famille des gérants) jouent à un jeu nommé 101, qui ressemble beaucoup à notre Rummikub. C’est hypnotisant d’observer la dextérité de leurs mains maniant les jetons, et leurs airs malicieux quand ils se passent les jetons.

Et là, alors que nous étions tous tranquillement installés, retentit un énorme “Pschhhhhhhhhh” : voilà que notre chambre à air avant vient de crever !!!! C’est exactement comme quand on avait quitté Besançon : on est pas sur le vélo, il n’est même pas chargé, mais la chambre à air a explosé de l’intérieur, probablement car le scotch en fond de jante a cédé. Fait chier !!! On verra le lendemain pour réparer tout ça !

Au matin, après un bon petit dèj, nous descendons pour réparer notre roue avant puisqu’elle a eu le bon goût de crever hier soir. Après une première tentative de réparation de la chambre à air, il s’avère qu’on s’est trompé de colle à rustine, et donc ça n’a pas marché. Il faut tout recommencer !! A la 2e tentative, on prend bien la bonne colle, mais encore une fois, quand tout est remis en place, on entend une fuite d’air. Bigre !! Alors, il faut tout redéfaire une 3e fois, et on se résout à utiliser la chambre à air neuve qu’on a en rechange !! Il faut savoir que nos pneus sont vraiment super, mais par contre ultra difficile à enlever !!! Et en plus, un mec de l’hôtel a passé son temps à nous regarder et donner des conseils…

M’enfin, voilà que notre roue est changée, plus d’une heure plus tard 🥴

Nous pouvons donc aller visiter le caravansérail, construit en 1229 sous le règne du sultan Alâaddin Key Kubat 1er. En entrant par le portail magnifiquement décoré, on tombe sur une grande cour bordée de portiques d’un côté, de pièces (vides aujourd’hui) de l’autre, avec une mosquée au milieu. Tout au fond, derrière un deuxième portail sculpté, il y a un deuxième hall, mais couvert, utilisé pendant l’hiver.

Ces édifices sont retrouvés le long de la route de la soie. En effet, jusqu’au 7e siècle, seule la Chine possédait le secret de la fabrication de la soie, et l’exportation de la production se faisait à dos de chameau via ces fameuses routes de la soie, notamment au travers de l’Himalaya, la Perse, la Turquie. Bivouaquer avec toute cette marchandise était trop dangereux, et les commerçants dormaient donc dans des sortes d’hôtels immenses, capables d’héberger toute la caravane, y compris les animaux : ce sont les caravansérails. C’était presque des petites villes fortifiées, on y trouvait un hammam, la mosquée, des écuries, des boutiques, des entrepôts, …. La nuit, les portes étaient fermées et des gardes étaient chargés d’assurer la protection de la caravane des pillards. La caravane pouvait s’arrêter, être hébergée et nourrie gratuitement pendant 3 jours.

On trouvait ces édifices à peu près tous les 35 km, correspondant à la distance effectuée quotidiennement par les chameaux.

Avec toutes ces aventures, il est déjà tard lorsque nous prenons la route. Et elle est la même qu’hier : toute droite, toute plate. Autant dire qu’on est peu motivé. Nous faisons donc une petite étape, 45 km, jusqu’à Aksaray.

Après avoir posé Steven à l’hôtel, nous allons nous promener dans la ville. Il nous faut quasiment 30 minutes avant de trouver LA rue animée ! Incroyable comme tout est concentré et tout est mort ailleurs ! Le resto où nous allons s’avère être tenu par un couple franco-turc super sympa, Marine et Fatih, on est bien content ! Ils sont un tout petit peu plus vieux que nous, ça nous fait plaisir de parler un peu français, ils nous offrent thé et café, et nous nous régalons avec deux pizzas (bon par contre toujours pas de bière) !

Au matin, le petit-déjeuner de l’hôtel est un buffet pantagruélique !! On ne sait pas où donner de la tête, et en plus, il n’y a pas que les éternels concombres tomates fromage, il y a aussi de bonnes confitures, et du gâteau marbré maison !! Ca ne semble pas extraordinaire en temps normal mais là, qu’est-ce qu’on l’apprécie !!!

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Konya

Au petit matin, nous avons l’agréable surprise de prendre notre petit dèj au dernier étage de l’hôtel de Seydisehir, d’où la vue sur les environs est magnifique, avec par endroits de la brume. 

Nous nous lançons pour cette troisième et dernière étape coriace, 95 km et 900 m de dénivelé pour atteindre Konya.

Les paysages sont toujours aussi sublimes, mais plus arides que les jours précédents. On ne croise ni ne voit que très peu d’habitations.

Alors que nous nous arrêtons pour casser la croûte sur une mini aire au bord de la route (il y a très souvent une mosquée dans ces endroits, parfois en dur, parfois en tout petit préfabriqué, c’est plutôt rigolo), nous sommes rejoints par un routier, qui nous invite à boire le thé. Puis en arrive un 2e, avec exactement le même camion : c’est son frère, ils font la route ensemble. Ils ouvrent une espèce de coffre sur le côté du camion, en sortent des tabourets, et tout leur nécessaire de cuisine. Et c’est parti pour une omelette et des légumes, qu’ils nous invitent à partager avec eux. Trop sympa !!

A plusieurs reprises ils nous proposent de mettre Steven dans le camion et de nous emmener en Cappadoce puisque c’est aussi là qu’ils se rendent… Mais on tient bon, nous continuerons à coups de pédales !

Après cette belle rencontre, nous repartons de plus belle. Mais juste avant de partir, un autre monsieur descend de sa voiture et nous donne un tupperware rempli de feuilletés au fromage faits maisons ! Décidément, quelle générosité ces turcs ❤

Au fur et à mesure que la ville de Konya se rapproche, on voit une espèce de nuage. S’agit-il de poussière ou de pollution ? Probablement les deux !

La ville est immense, avec beaucoup de circulation, l’arrivée n’est pas évidente. On la traverse jusqu’à l’adresse de notre hôtel : en plein centre, au milieu d’un immense marché/bazar, il y a plein d’agitation dans tous les sens. On se dit qu’on ne serait probablement jamais entré dans cet hôtel si on était passé devant ^^ Mais au final, dès qu’on y entre, c’est beaucoup plus calme, et plutôt pas mal ! De notre chambre on a une super vue sur la mosquée Aziziye (bon ça sera moins super pour nos oreilles demain à l’aube !).

Le temps de prendre une douche et de se reposer, nous voilà prêts pour partir à la recherche d’un resto. Quelle surprise en sortant de l’hôtel ! Il doit être 18h30, il fait nuit, et il n’y a plus un chat sur cette grande place animée, toutes les boutiques sont closes !! Sacré changement d’ambiance ! On marche, on marche, et franchement, on ne trouve rien pour manger ou boire, et très peu de gens dans les rues ! Sensation plutôt étrange. Heureusement qu’on a boulotté les feuilletés que nous a donné le monsieur plus tôt dans la journée ! A force de s’éloigner de notre hôtel, on finit par trouver un endroit où des jeunes boivent le thé, et on s’y installe. On se demande quand même ce que font les gens le soir, où est-ce qu’ils se retrouvent, s’il y a des espaces de convivialité ailleurs…

Le lendemain, nous arpentons les ruelles du marché qui est de nouveau vivant. On y trouve très probablement de tout (sauf un filtre à eau bien sûr ^^), des tuyaux d’arrosage, des motoculteurs, de la céramique, des chaussures, des vêtements, des câbles électriques … Nous traversons aussi un marché couvert rempli d’étals de fruits et légumes.

Puis nous allons au musée Mevlana.

Mevlana est le surnom du poète fondateur de l’ordre religieux musulman des derviches tourneurs (son vrai nom est Djaläl al-Dïn al-Rümï, Mevlana signifiant “notre maître”). La légende dit que Mevlana, passant un jour dans le bazar où l’on frappait l’or en cadence, se sentit soudain pris par le rythme, tandis qu’une violente émotion s’emparait de lui. Il se mit alors à tourner dans un mouvement d’élévation tant et tellement que, se rapprochant du ciel, il se sentit merveilleusement proche de dieu. Depuis, les derviches tourneurs utilisent la danse pour communier avec leur dieu.

On peut lire sur internet (puisqu’on en a pas vu nous-mêmes !) : lors des cérémonies, les derviches pivotent sur le pied gauche pendant plusieurs périodes de 10 à 30 mn, les yeux clos, en demi-cercle et en 2 temps. Le premier symbolise la création (arc descendant provenant de Dieu) ; le second, lorsque le danseur tourne dans l’autre sens, la communion spirituelle (arc ascendant). Cette danse s’effectue avec la paume d’une main tournée vers le haut pour recevoir la parole de Dieu et l’autre tournée vers le bas pour la transmettre aux croyants. La tête est penchée vers l’épaule droite, ce qui maintient la circulation du sang centrifugée dans la partie supérieure du cerveau. Ces tournoiements, qui vont en s’accélérant au rythme envoûtant des tambours, du ney (flûte) et des chants soufis, induisent un état de transe mystique chez les danseurs.

Fondé au 13e siècle, cet ordre a quasiment disparu : avec l’instauration de l’État laïque en 1924, interdisant les sectes et confréries religieuses, les danses rituelles disparaissent peu à peu.

Le musée Mevlana est situé lui-même dans un ancien couvent de l’ordre, construit au 13e siècle, et contient, outre quelques objets liés aux derviches tourneurs, le mausolée de Mevlana et les tombeaux de ses disciples et membres de sa famille.

Même si cet ordre est aujourd’hui interdit, il semble toujours tenir une place importante dans la vie des turcs aujourd’hui. Ce lieu est presque un lieu de pèlerinage, et nous pouvons le constater lors de notre visite : de très nombreuses personnes se recueillent et prient devant le mausolée.

De notre côté on admire la beauté des ornementations autour du tombeau.

Nous poursuivons notre visite de la ville par la mosquée Aladdin, la plus vieille de la ville (construite en 1220 pendant la période seldjoukide). On ne sait pas vraiment comment ça marche pour visiter ces lieux sacrés, étant donné qu’il y a un espace réservé aux femmes, mais tout petit et sans décoration (!!), alors que l’espace pour les hommes est bien plus beau en général !! Dans tous les cas, le foulard est de mise.

Autour de la mosquée, nous nous promenons dans un bien beau parc qui surplombe la ville et doit être couvert de roses lorsque c’est la saison.

Nous enchaînons avec une 2e mosquée, où cette fois, seul Mathieu peut entrer (pour les femmes c’est une entrée différente et une mini salle sans intérêt !). Le plafond est magnifique, recouvert de mosaïques, ça semble être un régal ! 

Nous terminons la journée par un kebab au poulet, et rentrons au bercail.

Le lendemain, on est pas super en forme… Déjà Mathieu se sentait pas au top hier… Bon bon bon, s’agit-il des feuilletés qu’on nous a offert sur la route, de fruits et légumes mal lavés, d’autre chose ? On ne le saura pas, mais en tout cas, on décide de rester une journée supplémentaire ici. Nous nous terrons dans notre chambre et enchaînons les reportages Arte.

Aujourd’hui, c’est la fête nationale de la Turquie. On aurait bien eu la force et la curiosite de sortir le soir pour voir les festivités, mais apparemment, il n’y a quasiment rien qui se passe à Konya. Tant pis !

Le lendemain, c’est décidé, nous quittons Konya !

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Antalya -> Side (en passant par Aspendos)

Dernier réveil et petit dèj à Antalya, et nous voici en route vers l’est ! La route ne monte pas aujourd’hui, par contre, la ville s’étend sur de bien longs kilomètres !! Autant la côte des jours précédents était ravissante, autant là, c’est de l’urbanisation sans fin. On tombe même sur des quartiers “Disneyland” du même style que ceux de Kemer, voire pire ! Encore une profusion d’hôtels tous plus grands les uns que les autres. A noter le Kremlin Palace, oui rien que ça, et le Venezia (dans sa version courte, son vrai nom étant “Venezia Palace Deluxe Resort Hotel” 🙄). 

Franchement ça continue de nous stupéfier, de nous blaser. Au final, ça nous semble bien pire qu’à Las Vegas !

Nous faisons une pause le midi un peu à l’écart de ces usines à touristes, où on nous sert un “petit-déjeuner” trop bon ! Disons que tous les jours, le petit déjeuner est constitué de tomates, concombres, olives, fromage, pain. Mais là, c’est gargantuesque, et avec en plus du miel et des confitures absolument délicieux !!

Nous voilà requinqués pour aller visiter le site antique d’Aspendos, avec son magnifique théâtre très bien conservé. D’ailleurs, des spectacles y ont lieu les soirs d’été, et on aurait bien aimé assister à l’un d’entre eux !

Et puis, l’heure tourne et nous avalons les 40 derniers kilomètres qui nous séparent de Sidé, où nous avons trouvé un hôtel à 10 € (record battu !). Le coin est assez touristique aussi, et l’hôtel bien grand, mais comme on est en fin de saison, il est vide ! Ce qui explique vraisemblablement un tel prix.

Nous nous promenons un peu dans la ville, qui est un vrai repère a touristes. On pousse quand même jusqu’au temple d’Apollon, mais le soleil est déjà couché quand on y arrive !

Nous mangeons le soir dans un super resto, avec de bons mezze, du raki (style anisette) et des burgers avant de nous endormir comme des pierres !

Nous traînons bien tard au lit le lendemain et profitons : journée off ! Quel plaisir de ne rien faire, de s’ennuyer même ! Enfin, Mathieu a quand même une activité bien notable : il va se faire couper les cheveux et la barbe !!! Voilà qui le rajeunit d’au moins 10 ans 😱😅

Le soir nous retournons au même resto qu’hier et on se régale à nouveau.

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Retour à Antalya en passant par Myre et Yanartas

Nous rebroussons donc notre chemin pour les trois prochains jours, en direction d’Antalya, avant de partir plus vers l’est de la Turquie.

C’est ainsi que nous retrouvons la fameuse côte à 15%, montée hier, qui nous promet une belle descente ! Sauf que … malheur ! Il semblerait qu’une telle pente soit trop pour notre Steven (enfin surtout lorsqu’il doit nous porter nous et notre chargement, soit 180 kg grosso modo), et le frein arrière se met à faire des bruits bien bizarres… Jusqu’à ce que la roue arrière ne tourne plus du tout ! 😱 Un rapide diagnostic nous laisse penser que c’est notre disque arrière qui a fondu ! et la matière fondue s’est coincée dans le frein, d’où le blocage de la roue ! 

Bon bon bon, on remonte le vélo au plus fort de la pente, on passe la plus petite vitesse, et on force bien fort sur les pédales : bingo ! On arrive à faire sauter l’espèce de “soudure”, la roue est de nouveau libre, et le frein fonctionne ! Incroyable ! On pensait bien qu’on allait pas pouvoir avancer beaucoup plus aujourd’hui, mais tout semble aller 🙂

On retient en tout cas qu’une telle pente n’est pas pour nous !

De retour à Demre, nous faisons un crochet par le site antique de Myre (Mira en turc). Ici nous attend à nouveau un très beau théâtre antique, ainsi qu’une nécropole troglodytique qui force l’admiration ! De nombreux bas-reliefs très bien préservés sont également exposés.

C’est à Demre aussi que serait née la légende de Saint Nicolas : un petit garçon nommé Nicolas naquit dans la région de Patara au 3e siècle après JC. Devenu évêque de la région, il utilisa l’immense héritage légué par ses parents pour aider les plus pauvres. On raconte que, dans son village, un vieil homme n’avait pas de dot à donner à ses 3 filles. Très peiné, Nicolas fit alors tomber dans la cheminée du vieil homme 3 bourses pleines de pièces d’or, un soir de décembre. C’est ainsi que serait née la légende du Père Noël, quelque part en Turquie. C’est apparemment une des raisons qui explique le fort afflux de touristes orthodoxes (russes notamment) dans le coin.

Nous rejoignons Finike sans autre péripétie et retournons à notre super hôtel favori.

Le lendemain, nous roulons tranquillement sous le soleil, les kilomètres passent plutôt vite, nous sommes en forme. La vue qu’on connaît déjà est toujours aussi belle.

Nous bifurquons au niveau d’Ulupinar car nous voulons aller voir un site qu’on nous a conseillé : Yanartas (roche enflammée en turc). La route descend un peu trop à notre goût, non pas en termes de pente, mais surtout quand on pense qu’il faudra tout remonter le lendemain !

Elle se transforme ensuite en chemin de terre avec de gros cailloux, où il nous faut souvent pousser le vélo. Il y a aussi plein de venues d’eau le long du chemin, nous en avons plein les pieds ! Mais nous commençons à apercevoir ce pour quoi nous sommes venus … Nous sommes en contrebas du mont Chimeras, et cette montagne a des émanations de gaz (méthane et dihydrogène). On nous avait parlé de feu, mais pour le moment, nous voyons à deux reprises de l’eau jaillir du sol en gros bouillons ! Un jacuzzi naturel, malheureusement trop petit pour qu’on y entre, mais en tout cas, bien impressionnant ! Nous laissons le vélo en bas du mont et entreprenons son ascension à pied, jusqu’à déboucher au col, et apercevoir ces fameux feux, tout droit sortis de terre. Wahou !! Drôlement impressionnant à voir tout ça (en faisant bien sûr abstraction des nombreux touristes également présents).

Il est dit que ces émanations de gaz sont actives depuis au moins 2500 ans, et qu’à l’Antiquité, les marins les utilisaient comme phare naturel pour naviguer.

Selon wikipédia :

L’origine des gaz est double (parts égales) :
– un gaz thermogénique provenant de la décomposition de kérogène de type 3 issu de roches sédimentaires riches en matière organique et d’âge paléozoïque et mésozoïque ;
– un gaz produit par la serpentinisation (une réaction métamorphique) à basse température de l’ophiolite de Tekirova.
Le méthane n’est pas relié à du relargage mantellique ou magmatique, ce qui exclut que le gaz soit lié à un phénomène volcanique.

Pour les plus motivés, un article détaillé en anglais sur le sujet ici.

Nous profitons également d’une magnifique vue sur les montagnes autour de nous.

A notre retour au vélo, nous installons notre campement et nous allumons un feu. On avait repéré un endroit sympa mais il a été colonisé par des randonneurs qui parcourent la voie lycienne en groupe, c’est presque l’usine ! Heureusement on s’est trouvé un coin un peu à l’écart.

On repense à nos dernières soirées en Estonie, où le feu nous était vital car on avait froid dès qu’on s’en éloignait ; là on est en tee-shirt tellement il fait chaud !

Nous nous levons assez tôt le lendemain, refaisons un feu et repartons toujours en direction d’Antalya.

On passe devant le téléphérique qui monte au mont Tahtali à plus de 2000 m. Le prix du billet, à 33€ l’unité, est assez dissuasif. Par contre, tout près d’Antalya se trouve un autre téléphérique, qui monte bien moins haut, mais qui ne coûte que 3€ (exploitation publique VS privée !) ! Ni une ni deux nous embarquons et arrivons au mont Tünektepe à 600 m (ha c’est si facile et si doux de monter comme ça par rapport au vélo !), d’où nous surplombons le sud de la ville et avons un panorama sur les montagnes à l’arrière-plan. Bien cool cette petite pause.

Enfin nous retrouvons Antalya et son centre historique. Cette fois, nous avons trouvé un hôtel à 11€ la nuit ! On se demande bien sûr si ça ne va pas être une arnaque, mais non ! La proprio vient de le récupérer et est en train d’en refaire les chambres, d’où le prix modique. Bon ben pour nous c’est parfait !

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D’Antalya à la baie de Kekova

Cette fois ça y est ! Aujourd’hui nous quittons Antalya ! Si nous voulons aller voir la Cappadoce, nous commençons d’abord par faire un petit tour vers l’ouest, où il semble y avoir de beaux paysages et sites antiques à voir. 

Nous pédalons sous un beau soleil, le long d’une bonne grosse route. Serait-ce une autoroute ? Pas d’inquiétude, tous les cyclotouristes passés en Turquie le confirment, il y a souvent des passages le long de l’autoroute ou de grosses nationales. Heureusement la bande d’arrêt d’urgence est souvent bien large, et la vitesse est moins élevée que par chez nous. Nous traversons aussi quelques tunnels… j’en ai bien visité quelques-uns à pied avec le travail, mais par contre traverser à vélo un tunnel en circulation, ça jamais !

La côte après Antalya est vraiment surprenante. On ne croise que des énormes complexes hôteliers de malade, avec des noms tous plus m’as-tu vu les uns que les autres (“luxury life hotel”, “Nirvana” …), probablement de ces trucs all inclusive où les gens n’en sortent pas pendant 2 semaines puis se targuent ensuite d’avoir été en Turquie. On est franchement choqués, ça nous fait penser à Las Vegas, mais presque en pire !! Heureusement il reste le paysage pour nous régaler.

Vers 18h, nous nous arrêtons à un resto au bord de la route, perdu au milieu de nulle part. Nous y remplissons notre estomac, et buvons plusieurs thés (c’est vraiment une institution ici, on nous en sert en permanence !). Nous avons vu avec le serveur et nous allons planter la tente derrière son resto. Parfait ! (Bon en fait il n’avait pas compris ce qu’on lui avait demandé ^^ Mais finalement après avoir réitéré notre demande, c’est ok !)

Nous sommes donc attablés à son resto pour écrire ces quelques lignes. Bien installés certes, mais il faut qu’on décampe : le serveur vient de nous offrir notre 5e verre de thé, on ne va pas pouvoir fermer l’oeil de la nuit !!!!

Nous quittons notre campement tôt le matin, et c’est parti pour de la descente ! Les cheveux au vent, on fonce en direction du village de Cirali, au bord de la mer. D’ici, nous devons passer par la plage sur un kilomètre (avancée très difficile !) pour atteindre le site antique d’Olympos. Nous y découvrons les vestiges d’une grande ville antique, c’est toujours aussi beau ! 

Et puis il nous faut avancer car on va mourir de chaud dans la montée sinon… Celle-ci s’avère bien raide et tuante. Il y a même un homme en fourgonnette qui s’arrête à notre hauteur pour nous donner deux clémentines et deux biscuits ^^ Trop sympa !

La vue en vaut la peine, et nous redévalons tout ce que nous avons monté juste après, jusqu’à la plage de Kumluca, où avant toute chose, nous piquons une tête dans l’eau ! Quel rafraîchissement 🙂 L’eau est trop bonne, ça nous fait grandement du bien. On est ensuite prêt pour casser la croûte et repartir de plus belle.

Nous atteignons Finike en fin d’après-midi juste avant le coucher de soleil. La chambre que nous y avons réservé s’avère être un appart entier, avec deux chambres, un salon-cuisine et deux salles de bain !! Plus grand que chez nous à Suresnes pour la modique somme de 16€ ^^ Nous sommes super bien installés, il n’y a pas un bruit, nous nous y reposons parfaitement !

Fun fact : à notre arrivée, le propriétaire nous a gentiment – mais fermement – demandé de toujours nous déchausser avant d’entrer dans notre appart !

Nous quittons notre appart de luxe après un petit déjeuner buffet plantureux. Il fait déjà bien chaud et notre route est peu ombragée. On longe le bord de mer dans un premier temps, avant d’entamer une nouvelle ascension. Nous suivons une route qui tournicote, épousant les reliefs. A chaque fois nous voyons au loin la saignée de la route dans les falaises, ce qui nous permet de nous préparer mentalement aux futures montées ^^

Nous sommes encouragés par quelques klaxons des gens qui nous doublent. C’est rigolo quand c’est des petites voitures, mais quand c’est les camions, c’est tellement puissant que ça nous fait sursauter !

Nous arrivons à Demre où nous nous précipitons à la plage. Nous nous dépêchons de nous immerger et de nous rafraîchir. Ça fait un bien fou ! La plage est déserte, il y a de grosses vagues, on est bien. Nous mangeons à deux pas de là, face à la mer, et comme hier, nous avons presque frais à l’ombre avec le vent.

Il faut malgré tout s’arracher à cette envie de sieste qui nous pend au nez, et nous repartons de plus belle, ça monte encore ! Notre objectif, la baie de Kekova, semble bien difficile d’accès. A chaque col on pense que c’est le dernier, mais il y en a toujours un autre qui se cache derrière ! Une portion à 15 % a raison de nous et nous devons pousser Steven. 

Nous arrivons enfin au village de Uçagiz et fêtons ça avec deux glaces… chacun ! Le village est coincé dans les rochers, pas de plage par ici, ni d’endroit pour camper…

On poursuit alors un peu plus loin, jusqu’à atteindre la presqu’île de Kalekoy, surplombée de sa citadelle byzantine. C’est décidé, nous camperons en bas. Pour le moment, nous nous hâtons au sommet, afin de profiter du coucher de soleil sur ce beau paysage.

Nous redescendons avant qu’il fasse nuit noire, et installons notre campement. Alors qu’on faisait chauffer les pâtes, on se met à entendre des grognements bizarres. Aie Aie Aie, voilà quelque chose qui semble être un sanglier 😨 Finalement il semble ne faire que passer alors ça va.

Monter le son pour plus d’immersion ^^

Nous nous couchons un peu plus tard, mais dormons assez mal. Entre les cris d’oiseaux bien lugubres (rapaces??? bizarre), des chats qui rôdent autour de la tente et font craquer les brindilles, et le sanglier qui revient, difficile de se détendre !!

Grâce à ce dernier (le sanglier !), nous sommes réveillés bien tôt ! Nous rangeons vite nos affaires et repartons dans le petit village au bout de la presqu’île, pour un bon café. Nous y découvrons une tombe semi immergée dans la mer peu profonde, bleue turquoise. Plutôt pas mal 🤩

Puis nous trouvons un capitaine de bateau qui veut bien nous emmener voir les ruines immergées des villages antiques du coin. En effet, le Routard semble dire que c’est immanquable ! Nous embarquons donc, nous deux avec le capitaine et voguons jusqu’à l’île de Kekova (oui en fait la baie dans laquelle on se trouve porte le nom de cette île, aujourd’hui inhabitée). C’est super agréable, il fait frais, les paysages sont magnifiques, le bleu de la mer continue de nous émerveiller. Par contre, pour les fameuses ruines, c’est un peu décevant. Je crois qu’on s’attendait à voir un truc de fou, genre Atlantide quoi. Bon autant dire que c’est bien moins spectaculaire 😅

Nous voyons quelques murs, des escaliers, parfois sous l’eau, et deux anciens ports complètement submergés. Comme notre capitaine ne parle pas un mot d’anglais, nous restons dans l’ignorance de savoir pourquoi c’est immergé !

Quelques recherches sur internet nous apprennent qu’un tremblement de terre survenu au IIe siècle a entraîné un affaissement des sols et la destruction partielle des villages alentour. Certaines de ces villes auraient ensuite été reconstruites à l’ère byzantine, puis abandonnées lors des incursions arabes dans la région.

Nous faisons aussi une petite pause dans une crique pour nager dans les eaux limpides, avant de regagner notre point de départ, le village de Kalekoy. Ah oui, et tout le long de la traversée, nous avons eu du thé et des gâteaux, pour notre plus grand plaisir 🙂

Après cette belle escapade, il est l’heure de retrouver Steven, qui nous a attendu de l’autre côté de la colline, et de reprendre la route en direction de Finike. En effet, nous rebroussons chemin pour les trois prochains jours, en direction d’Antalya, avant de partir plus vers l’est.

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Turquie

Antalya

Les deux jours suivants sont consacrés à des activités fort peu intéressantes mais malgré tout nécessaires : déballage et remontage de Steven (il semble en bon état on est soulagés !), recherche d’une carte sim pour avoir de quoi téléphoner et consulter internet. Cette activité nous prend des heures !! On ne trouve pas de supermarché qui en vendent, puis les opérateurs téléphoniques nous font des prix exorbitants, sous prétexte que des étrangers ne peuvent pas avoir les cartes classiques des citoyens turcs… On a enfin trouvé un bon deal, mais il faut nos passeports pour ouvrir le dossier. Bien sûr on ne les a pas avec nous. Alors on revient plus tard, et ensuite il y a des tas de papier à remplir, et le vendeur fait poireauter Mathieu bien 20 minutes, pour lui annoncer à la toute fin de la démarche que la sim ne sera opérationnelle que sous une semaine ! Nous voilà donc repartis de zéro pour retrouver un autre vendeur… Passionnant quoi.

Nous nous promenons aussi le long de la mer vers l’est, bordée de hautes falaises ponctuées d’une grosse cascade. Le paysage est assez impressionnant : la mer bien bleue, les falaises, d’énormes montagnes (on ne s’y attendait pas !! ça va faire du dénivelé à vélo dès le début !), et l’hyper-urbanisation ambiante.

Ce n’est que le 3e jour que nous changeons d’hôtel et nous rapprochons du centre ville. Là encore, une bonne partie de notre journée est consacrée à la recherche d’un filtre à eau (on aurait pu y penser avant mais bon ^^). Nous allons de magasin de sport en magasin de sport, ya pas moyen, on n’en trouve pas. On nous répond assez souvent : non mais l’eau est tout à fait potable ici !! Oui oui … Pas pour nous en tout cas.

On finit par abandonner, pour enfin aller se balader dans le vieux centre. Nous découvrons les différents bazars, les ruelles étroites bordées de maisons avec l’étage qui s’avance sur la rue, des milliers de chats et de chiens, le port… Plutôt agréable de flâner par ici.

Quel changement par rapport aux derniers jours passés en Europe du nord (météo, nourriture, paysages, gens…). En effet, tout au long des derniers mois, les différences culturelles ont évolué en douceur puisque nous parcourions tous les kilomètres les uns après les autres à vélo. Le fait d’avoir pris cet avion nous fait l’effet d’une transition bien brutale. M’enfin bon, on l’a voulu (et on ne le regrette pas quand même 😉) !

Nous faisons aussi un petit tour au musée archéologique de la ville, où sont exposés des milliers d’objets dont les plus anciens datent de la préhistoire, et des milliers de statues et tombeaux, provenant des nombreux sites antiques alentours.

La seule ombre au tableau, c’est que j’ai réussi à chopper la crève pile quand on arrive dans un pays chaud. Ya vraiment pas de logique !! Un peu absurde d’avoir le rhume par 25° mais bon, il faut prendre son mal en patience.

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Estonie Finlande

De Lahti à Helsinki puis Tallinn à nouveau !

Nous suivons la vieille route qui mène à Helsinki. Elle est assez droite, bien vallonnée, et malgré la présence d’une autoroute pas loin, elle reste très fréquentée. A cela s’ajoute un bon vent de face, bref, la journée de pédalage est assez laborieuse, voire poussive !! Incroyable comme les kilomètres passent doucement aujourd’hui.

Nous atteignons péniblement le lac qu’on s’était donné pour cible, et trouvons un chemin de terre qui mène à son bord. Au bout, deux petites maisonnettes en bois rouge, qui semblent désertes. Probablement des “summer cottages” comme ils aiment à les appeler ici. Après une courte hésitation, nous nous y installons, décrétant que les propriétaires ne débarqueront pas dans la soirée. Du coup, c’est parfait pour nous, une herbe rase pour poser la tente, un ponton pour accéder au lac (nous y faisons une baignade plus qu’express histoire de se laver un peu – c’est glacial), et le must, une terrasse abritée avec tables et chaises où nous nous installons. Bref, ce soir, c’est comme à la maison !

Le froid la fatigue et la nuit nous mènent au lit à 20h30, comme les poules !

Nous nous réveillons avec les cancannements (?) des bernaches nonettes, qui forment de nouveau d’énormes nuages hypnotisants. La météo est aussi mauvaise qu’hier, avec en plus une couverture de brume sur le lac. Brrr !!!

Nous quittons la maisonnette (on aurait presque envie d’écrire un mot aux propriétaires pour les remercier de leur hospitalité 😅) et nous dirigeons vers Helsinki.

Peu à peu le paysage se transforme et nous arrivons dans les banlieues, garnies d’immeubles bien designs. 

Nous allons rester deux nuits dans cette ville grâce à Kaisa et Christoffer, qui nous ont mis en contact avec Sari et Peik (Peik étant le frère de Christoffer) : ils vont nous héberger chez eux ! Quelle chance on a ! Ils vivent à Helsinki avec leurs trois enfants, sur l’île Kulosaari, dans une belle maison en bois bleue. Nous passons une bonne soirée ensemble, autour de burritos végétariens-vegans. 

C’est royal, nous avons pour nous chambre et salle de bain, avec d’ailleurs une drôle de compagnie dans la chambre : une moto rouge !

Nous visitons le musée d’art Amos Rex, qui présente une exposition temporaire avec les oeuvres de Bill Viola. Ce sont principalement des vidéos longues, qui tournent souvent autour des thèmes de la mort, l’eau. A mi-parcours, on apprend que l’artiste a vécu une noyade en étant enfant et a failli mourir. On comprend mieux la récurrence de ces thèmes du coup.

Le descriptif détaillé des oeuvres est ici.

Le musée possède aussi en exposition permanente les tableaux post-impressioniste de la collection de Sigurd Frosterus.

Nous nous promenons ensuite dans le coin, le temps de s’extasier devant la laideur de la gare et du parlement, et devant la beauté de la bibliothèque. Celle-ci nous laisse béats d’admiration : non seulement l’extérieur en jette, beau design, terrasse panoramique, mais l’intérieur est simplement incroyable : outre les traditionnels rayons de livres et salles de lecture, on y trouve des studios de musique parfaitement équipés, un laboratoire avec des machines pour outiller des pièces, des imprimantes 3D, des machines à coudre… Tout le nécessaire pour concrétiser des projets, de quoi faire pâlir d’envie Mathieu (et aussi bien sûr, de quoi se demander pourquoi on a pas de telles infrastructures chez nous).

Nous partons ensuite pour une expérience typique finnoise : le sauna ! On nous a conseillé le Sompasauna (quelques photos et infos sur ce site), un sauna alternatif paraît-il. On traverse une espèce de friche industrielle à moitié en travaux, la nuit tombe, on se demande où on va. Débouche sur 4-5 cabanes en bois, et des gens à moitié voire tout nus (il fait froid !). On teste donc ces fameux saunas chauffés au bois (parfois faire la queue pour entrer). Un gars remet systématiquement de l’eau sur les pierres, ça chauffe !!! Et ici, pas 2 étages, tout le monde assis en haut ! On sue à grosses gouttes. On change de cabane et ensuite, on va comme les autochtones, faire un bain dans la mer (à 10 m). Malgré la chaleur, ça pèle !!!!! On se sent bien après.

Retour à la maison pour une deuxième soirée en compagnie de la famille de Sari et Peik. Un grand merci à eux pour nous avoir accueilli !

Tandis que la famille s’est levée de bonne heure pour aller à l’école et au travail, nous bullons tranquillement, jusqu’à ce que l’heure de notre ferry arrive. Nous repartons en effet pour Tallinn aujourd’hui. Le ferry est aussi gros que la dernière fois, et toujours rempli de camionneurs. On comprend toujours pas pourquoi ils font monter les vélos (enfin, disons plutôt le vélo puisqu’on est seul) au milieu des camions et non pas avec les voitures ! 

La mer est plus agitée qu’à l’aller, ça tangue pas mal.

A notre arrivée, nous filons tels de véritables connaisseurs vers le centre de Tallinn, à l’auberge que nous avons réservée (une autre que celle des jours précédents).

Nous y rencontrons Eduardo, un italien d’à peu près notre âge, qui voyage aussi en Europe en ce moment. Il a un bus pour Vilnius ce soir à 22h30, et en attendant, nous allons manger un bout et boire un coup tous ensemble. Nous passons une soirée bien sympathique en sa compagnie 🙂

Le réveil sonne à 8h ce matin pour la journée marathon qui commence : départ pour la Turquie ce soir ! 

Une fois le petit-dèj fini, nous quittons déjà l’auberge, en direction du magasin de vélo le plus proche : la préparation de Stevens pour l’avion inclut de démonter les pédales et on arrive pas à desserrer les nôtres avec nos petits outils ! En deux minutes chrono, le technicien nous desserre ça, et nous pouvons enchainer avec un passage à la poste, pour envoyer quelques cartes.

Nous voici en route vers le magasin de cartons et emballages que nous avions repéré la semaine dernière. Nous y achetons gros scotch et papier bulles, et c’est parti. On enlève les pédales, les guidons, les selles, les chaines, on protège le tout comme on peut, on scotche au cadre et on finit par enrubanner totalement Steven par du papier avec des énormes bulles.

Une fois qu’on est satisfait, il nous faut maintenant nous diriger vers l’arrêt de bus le plus proche, avec cet énorme paquet, ainsi que nos sacoches ! Nous faisons 100 m par 100 m, un coup portant le vélo, un coup portant les sacoches. C’est laborieux, mais on y arrive ! Deux bus plus tard, nous sommes déjà à l’aéroport.

Le check-in se passe sans encombre, nous sommes presque surpris de voir à quel point les opérateurs ne regardent même pas la tête de notre bagage oversized !! Nous le déposons au guichet, et le regardons à contrecoeur s’éloigner de nous. On croise les doigts pour qu’il soit bien traité !

Plus tard, lorsque nous attendons à la porte d’embarquement, nous le revoyons à nouveau, directement sur le tarmac. Nous observons en direct son chargement sur le tapis roulant et sa disparition dans la soute de l’avion. C’est parti !!

Les 3h30 du vol passent assez vite et nous atterrissons déjà. Comme c’est agréable de sortir de l’avion et de sentir cet air chaud sur nos peaux !! Il doit faire encore 23° alors qu’il est presque minuit. Fini la caillade !! Du moins pour un temps.

Nous assistons aussi au débarquement de Steven en direct, avec moins de finesse qu’à l’aller, et horreur !! Nous voyons l’opérateur le mettre à plat au fond de son chariot et le recouvrir de bagages 😱😱😱

Nous passons la douane et récupérons nos bagages en un temps record, et sortons de l’aéroport à la recherche d’un taxi qui accepterait notre gros colis. En cinq minutes, c’est chose faite et nous voilà en route pour notre hôtel en périphérie d’Antalya.

Quelle journée excitante et éprouvante !!

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Finlande

De Porvoo à Lahti

Kaisa et Christoffer doivent partir tôt ce matin (Kaisa donne un cours une fois par mois à 200 km de là, et c’est aujourd’hui ; ils n’ont qu’une voiture, alors elle pose d’abord Christoffer à son université, à Lahti à 80 km de là (sacrées distances !)). Ainsi, après un bon petit dèj, nous voilà prêts à partir à 7h. Le soleil n’est pas encore levé, et le temps que nous traversons la vieille ville, nous voilà éblouis par de superbes lumières rosées et orangées au-dessus de nos têtes : on s’en met plein les yeux. 

Nous prenons nous aussi la direction de Lahti, comme nous l’a conseillé Christoffer. Et nous ne sommes pas déçus : quelle belle route !

Peu de circulation, des collines, des serpentins au travers des arbres dorés, on poursuit dans la lancée d’hier en faisant des centaines de photos (oups !). Et puis l’avantage quand on part si tôt, c’est qu’on avance beaucoup !

Nous faisons une pause à Askola, pour se promener un peu dans la forêt et aller voir les “potholes”. Nous n’avions pas idée de ce qui nous attendait, nous avons juste vu des panneaux qui semblaient indiquer un point d’intérêt. Du coup, nous tombons sur des trous cylindriques dans le granite remplis d’eau, qui auraient été formés à la fin de la dernière ère glaciaire il y a plus de 10 000 ans. Les recherches réalisées jusqu’à présent conduisent à penser que l’origine de ces trous remonte à la formation de moulins glaciaires (crevasses verticales au travers du glacier, par lesquelles s’engouffre le torrent glaciaire). La circulation du torrent glaciaire ainsi que des blocs de roche agrandit ces crevasses au fil du temps, jusqu’à ce qu’elles traversent le glacier sur la totalité de son épaisseur. Le processus continue, mais cette fois en creusant un puits au travers de la roche sous-jacente.

Plus d’infos ici !

Lorsqu’on s’arrête manger le midi, on a déjà fait 60 km. Et c’est tant mieux car le temps se gâte et la pluie se met à tomber… Ça change pas mal la donne, après ça, fini les photos et on arrive vite à notre destination, Lahti. Ville plutôt moche il faut le dire, mais on s’en fout, on a qu’une idée en tête : rejoindre la chambre qu’on a réservé, se doucher et dormir. On est crevé !

Le lendemain, le temps n’est toujours pas très engageant. Nous nous arrêtons pour prendre la pose (de kékés !) devant le panneau Lahti, avant de longer un peu le lac.

Nous n’avons pas le temps d’explorer bien loin cette région couverte de lacs. Heureusement, la grisaille et l’humidité ambiantes ne nous le font pas trop regretter.

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Finlande

De Tallinn à Helsinki et Porvoo

Nous quittons notre auberge de bonne heure, en direction du port. Il fait un temps de merde, et nous devons attendre sous la pluie pour embarquer. La loose ! Nous voyageons sur le Finlandia, gros ferry rempli d’une multitude de camions, au milieu desquels se trouve un tandem qui paraît tout petit en comparaison !

Nous débarquons à Helsinki sous la pluie, ce qui rend, comme toujours, cette ville peu accueillante ! Nous allons au marché central pour trouver à manger et nous heurtons vite aux prix finlandais !

Nous nous promenons vers la cathédrale luthérienne, que nous trouvons plutôt belle de l’extérieur. Par contre nous déchantons quand nous y entrons, elle est presque vide de l’intérieur, sans intérêt !

Nous allons ensuite visiter un musée qui présente la vie à Helsinki depuis la fin du 19e siècle. Il y a notamment une exposition sur les anciens saunas publics aujourd’hui disparus mais largement répandus auparavant. En effet, beaucoup de gens n’avaient pas de salle de bain chez eux, et venaient se faire laver au sauna public. Parfois on donnait également naissance dans ces saunas car c’était plus hygiénique qu’à la maison.

Aujourd’hui, ils ont quasiment disparus (du moins dans ces formats où on venait s’y faire laver), et la plupart des maisons, immeubles, bâtiments d’entreprise sont construits directement avec un sauna.

Un petit coup d’oeil à la cathédrale orthodoxe Uspenski (en rénovation donc visite impossible) et nous nous dirigeons ensuite chez Boris, rencontré via Warmshower.

Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre car il n’a pas du tout été loquace lors de nos échanges : à notre demande d’hébergement, il a juste répondu “yep” ! Puis plus tard il nous a envoyé des photos (sans texte) pour trouver les clés là où il les a cachées, un peu comme un jeu de piste.

Bon, tout va bien, nous trouvons les clés sans encombre, et le rencontrons donc à notre arrivée dans son petit studio. Il nous indique direct qu’on peut dormir dans le lit, et quand on s’étonne et lui dit que non bien sûr qu’il garde son lit, il nous répond qu’il ne dort pas là. Et part quelques minutes après, tout en nous ayant prévenu : il repassera demain matin vers 8h prendre unc afé avant d’aller au travail. Etrange !!! Alors bien sûr notre imagination débordante se met en marche et on essaie d’analyser notre environnement (on aurait presque l’impression que l’appart n’est pas vraiment habité, ou en tout cas assez impersonnel), on se fait pleins de films sur sa vie, tous plus farfelus les uns que les autres !

Bon en tout cas, nous dormons bien ce soir !

Comme prévu, Boris repasse par l’appart le lendemain vers 8h, nous fait un café, et repart. Nous n’aurons pas réussi à élucider ce mystère et pouvons donc continuer à fabuler sur ce personnage !!

Nous quittons Helsinki ce matin, il fait grand beau, nous voulons en profiter (car selon la météo, ça ne devrait pas durer) pour voir la campagne ! En bordure de la ville, nous traversons quelques petites îles avec des maisons incroyables (design, luxe, vue sur la mer …), notamment toute une zone où il semble y avoir des ambassades, des résidences de diplomates. D’ailleurs on dirait presque que l’ambassade de l’Irak est un temple oriental !

Tout au long de la journée, nous ne savons pas où donner de la tête et nous émerveillons sans cesse devant la beauté du paysage.

Nous pique niquons au bord de la mer, il nous faut même mettre de la crème solaire pour la première fois depuis longtemps !

Nous voyons énormément d’oiseaux (des bernaches nonettes semble-t-il), qui ressemblent à des oies sauvages et volent en V. On se demande bien sûr si c’est la migration qui a commencé, mais leur direction semble varier, donc on pencherait plus sur la préparation de la migration, lorsqu’elles se regroupent. Il y en a des milliers, c’est impressionnant.

Nous posons le vélo un instant pour monter au sommet de Tornberget et nous régaler devant la vue qui s’offre à nous.

Nous arrivons dans la petite ville de Porvoo, où nous nous calons dans un salon de thé absolument charmant et nous régalons avec la “Runeberg torte”, une pâtisserie nommée en l’honneur du poète Runeberg (dont nous n’avons jamais entendu parler ^^).

Après avoir déambulé un peu dans les ruelles pavées et bordées d’anciennes maisons de pêcheurs toutes en bois peint (trop beau), nous nous rendons chez Kaisa et Christoffer, rencontrés grâce à Warmshower. Ils habitent une belle maison en bois jaune claire, bien chaleureuse. Dans le salon trône un piano à queue et une immense bibliothèque. Nous dormons en haut, où ils ont aménagé leur bureau en une unique et grande pièce, véritable salle aux trésors : des cartes postales anciennes, des posters, des souvenirs de voyages, une hélice d’avion, des objets chinés, on ne sait pas où donner de la tête et chaque recoin semble garni de pépites.

Aux toilettes, on tombe sur une “portrait gallery”, les murs sont couverts de cadres avec de vieilles photos de famille, d’école, …

Kaisa et Christoffer sont respectivement autrice de bande dessinée et graphic designer, et ils font des BD ensemble, notamment sur leurs voyages à vélo. Ils nous montrent également des photos de leur traversée de l’Alaska à vélo, et de leurs voyages en kayak en Finlande. Impressionnant ! Et aussi très drôle de lire leurs BD, où nous lisons des scènes bien semblables à celles que nous avons vécues.

Nous mangeons un délicieux repas plein de saveurs on se régale.

Nous sommes ravis de cette rencontre avec eux, qui est très inspirante et en totale opposition avec la précédente ! Un grand merci à eux deux 😁