Nous remontons la rivière par le haut du canyon, avant de mettre le cap sur le village de Guzelyurt. Au passage, pour changer, les paysages sont toujours aussi ravissants, et on aperçoit au loin une église perchée sur son roc.
Le midi, nous faisons une pause dans ce village, dans un café sur la place centrale, où de nombreux étudiants sont attablés autour d’un thé (on est un peu étonnés de voir qu’il y a une université ici, vu la taille du village). Nous y sommes bien, surtout qu’il se met à pleuvoir à nouveau, il nous faut prendre notre mal en patience !
Une fois l’averse passée, nous repartons et entamons l’ascension d’un volcan. Le paysage nous régale !
Plus loin, alors qu’on traversait un autre village, un monsieur nous fait signe de nous arrêter et nous invite à prendre le thé. On se retrouve dans sa cour, avec sa femme, un autre homme d’environ notre âge, et leur fils. Et au final, nous voilà nourris de thé, gâteaux et çorba. Trop sympa ! Ils ne parlent pas un mot d’anglais, la discussion n’est pas évidente, et c’est à chaque frustrant de ne pas pouvoir échanger plus avec tous ces gens si gentils que nous croisons. Nous passons un super moment, que nous devons malheureusement écourter, car il nous faut avancer et trouver un endroit où dormir !!
Nous finissons notre ascension, et à l’instant où on passe le col, quelle surprise : un somptueux paysage de volcans qui dépassent ça et là s’offre à nous. Quelle beauté ! On pensait rouler jusqu’à la ville de Derinkuyu, plus bas dans la vallée, mais nous décidons de nous arrêter là pour en profiter !! Nous sommes à 1700 m d’altitude, la nuit s’annonce fraîche !
La nuit tombe très vite, heureusement notre réchaud à bois nous éclaire et nous réchauffe. Nous entendons des voix pas bien loin, alors qu’on s’est pourtant bien écarté de la route. Dans la nuit, ce n’est pas très rassurant, surtout qu’ensuite, ce sont des bruits comme des pétards, ou des coups de feu qu’on entend !?! A peine stressant, mais par chance, une voiture passe et semble amener ces personnes. Du moins, il n’y a plus de bruit après son passage, et nous sommes à nouveau seuls !
Au petit matin, comme si nous n’avions pas eu déjà plein les yeux la veille, quand nous ouvrons la tente, nous découvrons une véritable mer de nuage d’où dépassent les volcans. Wahou !!
C’est un régal, d’autant plus que comme on est resté près du col de la veille, nous entamons la journée avec une méga descente (qui nous rafraîchit jusqu’aux os par contre !).
Nous roulons tranquillement et faisons de multiples arrêts photo tant le paysage est beau.
Nous arrivons finalement à Derinkuyu vers midi, où nous visitons la ville souterraine. Elle est creusée jusqu’à 85 m de profondeur, avec 10 étages souterrains au total, dont 8 visitables (apparemment, la partie visitable ne constituerait que 10 % de la cité !). Entre chaque niveau, il y a une porte coulissante en forme de meule, verticale, qui permettait aux habitants de mettre un obstacle entre eux et les éventuels assaillants. En effet, dans le coin, plusieurs villes souterraines de ce type ont ainsi été construites, elles étaient utilisées temporairement par les habitants pour se protéger des nombreux raids qui ont eu lieu dans la région. Elles seraient reliées entre elles par des tunnels souterrains. Celle de Derinkuyu pouvait abriter jusqu’à 10 000 personnes !
Nous parcourons ces étroits couloirs, parfois le dos courbés pendant de longs mètres, ça nous rappelle les catacombes ! Des fois, des petits trous sont creusés dans le sol, entre deux niveaux, pour permettre aux habitants de communiquer sans avoir à traverser les dédales de couloirs.
Quand la pluie finit par s’arrêter, nous repartons et entamons la descente au fond de la vallée d’Ihlara, d’abord à vélo puis à pied.
Le panorama qui s’offre à nous est magnifique, et au fur et à mesure que l’après-midi avance, le ciel s’éclaircit et nous offre de très belles lumières.
Nous longeons la rivière et apprécions cette balade très agréable, ponctuée de visites d’églises troglodytes couvertes de fresques plus ou moins bien conservées et d’arbres aux couleurs dorées.
Nous remontons avant que la nuit tombe et décidons d’installer notre campement juste là, en haut des falaises.
Il n’y a pas un bruit, nous avons la vue sur le canyon surmonté d’une multitude d’étoiles, tout est parfait ! Assez rapidement, ça caille, mais on s’occupe en faisant plein de photos et on oublie presque le froid.
Au réveil le lendemain matin, les nuages sont de retour malheureusement. Et aussi, des milliers de moucherons qui nous tournent autour !! Il nous faut vite quitter cet endroit ^^
Des milliers on vous dit !
Nous remontons la rivière par le haut du canyon, avant de mettre le cap sur le village de Guzelyurt.
Dès que nous quittons Aksaray, la route change (enfin !). Du relief, de beaux paysages, c’est chouette ! La route est aussi beaucoup plus petite que les jours précédents.
Le mont Hasan, qu’on verra souvent dans les prochains jours, mais jamais découvert !
Par contre on a un vent de face vraiment coriace !! Satané vent ! Nous faisons une pause à une petite épicerie, et le vendeur nous offre le café.
Plus tard, nous mangeons le midi dans un tout petit resto dans le village de Selime. On commence à voir les paysages avec les cheminées de fée et les habitations troglodytiques, qu’est-ce que c’est étonnant ! Les cavités sont immenses, on pourrait clairement y établir notre campement !
Le village de Selime
Nous rencontrons à nouveau un monsieur franco-turc, de Sarreguemines en France. Encore une fois, il nous demande s’il n’y a pas quelque chose qu’il puisse faire pour nous, nous offre un simit (pain au sésame)… On a toujours du mal à s’habituer à la gentillesse et la générosité des gens ici 😃
Nous allons ensuite nous promener du côté de la cathédrale troglodyte du village, nous parcourons toutes ces pièces creusées dans la roche (tuf volcanique), qu’est-ce que c’est impressionnant ! Malheureusement le site ferme assez tôt, nous y retournerons donc le lendemain !
Nous pouvons d’ailleurs constater qu’à peine les horaires de visite sont passés, les chiens errants peuplent le lieu ! Il y en a 4 qui nous tournent autour, pour mon plus grand plaisir…
On traverse la rivière en contrebas et on s’installe pour camper près d’un petit resto (sans client, on voit que la saison touristique est bien passée !). On peut même profiter des tables pour manger, on est plutôt bien installés.
Par contre, on ne dort pas très bien, entre le chant du muezzin à deux pas, et les aboiements incessants des chiens, on a connu plus reposant !
Le lendemain, nous reprenons donc notre exploration là où nous l’avions laissée. Outre la cathédrale, il y a une église, une chapelle, un monastère, une énorme cuisine. On se trouve ici sur l’ancienne route de la soie, et on traverse un couloir, toujours troglodyte, où passaient les caravanes ! Elles faisaient étape vers la cathédrale, on rentrait dans ces bâtiments les animaux, la cargaison, tout, pour les protéger des pillards. C’est trop fort tout ça. Et comme on est là tôt, il semblerait qu’on soit les premiers visiteurs, il n’y a quasiment personne d’autre que nous ! On peut en profiter comme on l’entend c’est très appréciable (bien plus que ce qu’on pourra visiter plus tard en pleine Cappadoce, à Göreme).
La cathédrale de Selime est datée du 8-9e siècle, et les fresques peintes du fin 10e – début du 11e siècle. Elle était un haut lieu des activités chrétiennes pendant l’ère byzantine. C’est dans celle-ci que les premières messes non secrètes de Cappadoce eurent lieu. Sa position en hauteur en faisait aussi un point stratégique de défense de la ville.
Nous poursuivons ensuite en direction d’Ihlara, qui sera le point de départ de notre balade à pied dans le canyon. Mais pour le moment, le temps est plutôt maussade, alors nous nous arrêtons un temps boire un thé. Nous sommes dans un lieu qui semble à la fois faire office de salon de thé et de salle communale, avec pleins de petits vieux attablés, qui jouent au 101 (ce jeu semble très populaire ici !). On apprécie de les regarder, on admire leur dextérité (leurs doigts semblent en avoir manié des milliers des jetons !), on les observe se chamailler quand l’un gagne ou perd… C’est un beau moment. Par contre, encore une fois, aucune femme à l’horizon (comme souvent, aucune femme dans les restos).
On fait une autre pause pour manger un bout (la pluie s’est mise à tomber, fait chier !), et quelle bonne surprise, pas de viande au menu, mais de la çorba !! Génial ! Soupe de lentilles, soupe acide non identifiée, légumes, on se régale !
Nous partons tôt, et arpentons une route toute droite, plus plate que plate, désertique. C’est assez pollué au sortir de la ville, et il n’a pas plu depuis longtemps, alors il y a énormément de poussière. C’est franchement pas passionnant, on enchaîne les kilomètres au plus vite.
Pour le midi, afin de nous garantir de la sérénité au niveau digestion, nous décidons de nous cuisiner des pâtes au réchaud à une station service. Deux chiens errants nous tournent autour. Ils ont un air tellement abattus, faibles, tristes, même moi qui ne les aime pas ai pitié d’eux. Un monsieur qui fait aussi une pause ici nous offre le thé avant de repartir, un autre nous donne des espèces de pâtisseries absolument bizarres (sorte de loukoums méga industriel fourré avec des noix et entouré d’un truc caoutchouteux non identifié blanc). Et alors qu’on allait repartir, un policier nommé Mesut, également en pause ici, nous invite à nouveau à boire le thé, et nous pose pleins de questions sur notre voyage. Nous repartons avec son numéro de téléphone “au cas où nous ayons des problèmes” (il prendra d’ailleurs des nouvelles de nous à 2 reprises dans la semaine !).
Après ces beaux moments, nous reprenons la route et enchaînons les kilomètres jusqu’à Sultanhani, où nous avons réservé un hôtel plutôt classe, juste en face du magnifique caravansérail.
On nous y sert du thé et du café turc le soir, pendant que de vieux hommes (de la famille des gérants) jouent à un jeu nommé 101, qui ressemble beaucoup à notre Rummikub. C’est hypnotisant d’observer la dextérité de leurs mains maniant les jetons, et leurs airs malicieux quand ils se passent les jetons.
Et là, alors que nous étions tous tranquillement installés, retentit un énorme “Pschhhhhhhhhh” : voilà que notre chambre à air avant vient de crever !!!! C’est exactement comme quand on avait quitté Besançon : on est pas sur le vélo, il n’est même pas chargé, mais la chambre à air a explosé de l’intérieur, probablement car le scotch en fond de jante a cédé. Fait chier !!! On verra le lendemain pour réparer tout ça !
Au matin, après un bon petit dèj, nous descendons pour réparer notre roue avant puisqu’elle a eu le bon goût de crever hier soir. Après une première tentative de réparation de la chambre à air, il s’avère qu’on s’est trompé de colle à rustine, et donc ça n’a pas marché. Il faut tout recommencer !! A la 2e tentative, on prend bien la bonne colle, mais encore une fois, quand tout est remis en place, on entend une fuite d’air. Bigre !! Alors, il faut tout redéfaire une 3e fois, et on se résout à utiliser la chambre à air neuve qu’on a en rechange !! Il faut savoir que nos pneus sont vraiment super, mais par contre ultra difficile à enlever !!! Et en plus, un mec de l’hôtel a passé son temps à nous regarder et donner des conseils…
M’enfin, voilà que notre roue est changée, plus d’une heure plus tard 🥴
Nous pouvons donc aller visiter le caravansérail, construit en 1229 sous le règne du sultan Alâaddin Key Kubat 1er. En entrant par le portail magnifiquement décoré, on tombe sur une grande cour bordée de portiques d’un côté, de pièces (vides aujourd’hui) de l’autre, avec une mosquée au milieu. Tout au fond, derrière un deuxième portail sculpté, il y a un deuxième hall, mais couvert, utilisé pendant l’hiver.
Ces édifices sont retrouvés le long de la route de la soie. En effet, jusqu’au 7e siècle, seule la Chine possédait le secret de la fabrication de la soie, et l’exportation de la production se faisait à dos de chameau via ces fameuses routes de la soie, notamment au travers de l’Himalaya, la Perse, la Turquie. Bivouaquer avec toute cette marchandise était trop dangereux, et les commerçants dormaient donc dans des sortes d’hôtels immenses, capables d’héberger toute la caravane, y compris les animaux : ce sont les caravansérails. C’était presque des petites villes fortifiées, on y trouvait un hammam, la mosquée, des écuries, des boutiques, des entrepôts, …. La nuit, les portes étaient fermées et des gardes étaient chargés d’assurer la protection de la caravane des pillards. La caravane pouvait s’arrêter, être hébergée et nourrie gratuitement pendant 3 jours.
On trouvait ces édifices à peu près tous les 35 km, correspondant à la distance effectuée quotidiennement par les chameaux.
Au milieu la mosquée
Avec toutes ces aventures, il est déjà tard lorsque nous prenons la route. Et elle est la même qu’hier : toute droite, toute plate. Autant dire qu’on est peu motivé. Nous faisons donc une petite étape, 45 km, jusqu’à Aksaray.
Après avoir posé Steven à l’hôtel, nous allons nous promener dans la ville. Il nous faut quasiment 30 minutes avant de trouver LA rue animée ! Incroyable comme tout est concentré et tout est mort ailleurs ! Le resto où nous allons s’avère être tenu par un couple franco-turc super sympa, Marine et Fatih, on est bien content ! Ils sont un tout petit peu plus vieux que nous, ça nous fait plaisir de parler un peu français, ils nous offrent thé et café, et nous nous régalons avec deux pizzas (bon par contre toujours pas de bière) !
Au matin, le petit-déjeuner de l’hôtel est un buffet pantagruélique !! On ne sait pas où donner de la tête, et en plus, il n’y a pas que les éternels concombres tomates fromage, il y a aussi de bonnes confitures, et du gâteau marbré maison !! Ca ne semble pas extraordinaire en temps normal mais là, qu’est-ce qu’on l’apprécie !!!
Au petit matin, nous avons l’agréable surprise de prendre notre petit dèj au dernier étage de l’hôtel de Seydisehir, d’où la vue sur les environs est magnifique, avec par endroits de la brume.
Nous nous lançons pour cette troisième et dernière étape coriace, 95 km et 900 m de dénivelé pour atteindre Konya.
Les paysages sont toujours aussi sublimes, mais plus arides que les jours précédents. On ne croise ni ne voit que très peu d’habitations.
Nombreuses sont les échoppes de ce genre au bord de la route… fermées pour la plupart !Un mince filet d’eau en fond de vallon
Alors que nous nous arrêtons pour casser la croûte sur une mini aire au bord de la route (il y a très souvent une mosquée dans ces endroits, parfois en dur, parfois en tout petit préfabriqué, c’est plutôt rigolo), nous sommes rejoints par un routier, qui nous invite à boire le thé. Puis en arrive un 2e, avec exactement le même camion : c’est son frère, ils font la route ensemble. Ils ouvrent une espèce de coffre sur le côté du camion, en sortent des tabourets, et tout leur nécessaire de cuisine. Et c’est parti pour une omelette et des légumes, qu’ils nous invitent à partager avec eux. Trop sympa !!
A plusieurs reprises ils nous proposent de mettre Steven dans le camion et de nous emmener en Cappadoce puisque c’est aussi là qu’ils se rendent… Mais on tient bon, nous continuerons à coups de pédales !
Après cette belle rencontre, nous repartons de plus belle. Mais juste avant de partir, un autre monsieur descend de sa voiture et nous donne un tupperware rempli de feuilletés au fromage faits maisons ! Décidément, quelle générosité ces turcs ❤
Au fur et à mesure que la ville de Konya se rapproche, on voit une espèce de nuage. S’agit-il de poussière ou de pollution ? Probablement les deux !
Konya en vue !
La ville est immense, avec beaucoup de circulation, l’arrivée n’est pas évidente. On la traverse jusqu’à l’adresse de notre hôtel : en plein centre, au milieu d’un immense marché/bazar, il y a plein d’agitation dans tous les sens. On se dit qu’on ne serait probablement jamais entré dans cet hôtel si on était passé devant ^^ Mais au final, dès qu’on y entre, c’est beaucoup plus calme, et plutôt pas mal ! De notre chambre on a une super vue sur la mosquée Aziziye (bon ça sera moins super pour nos oreilles demain à l’aube !).
Photo prise depuis la fenêtre de notre chambre !
Le temps de prendre une douche et de se reposer, nous voilà prêts pour partir à la recherche d’un resto. Quelle surprise en sortant de l’hôtel ! Il doit être 18h30, il fait nuit, et il n’y a plus un chat sur cette grande place animée, toutes les boutiques sont closes !! Sacré changement d’ambiance ! On marche, on marche, et franchement, on ne trouve rien pour manger ou boire, et très peu de gens dans les rues ! Sensation plutôt étrange. Heureusement qu’on a boulotté les feuilletés que nous a donné le monsieur plus tôt dans la journée ! A force de s’éloigner de notre hôtel, on finit par trouver un endroit où des jeunes boivent le thé, et on s’y installe. On se demande quand même ce que font les gens le soir, où est-ce qu’ils se retrouvent, s’il y a des espaces de convivialité ailleurs…
Le lendemain, nous arpentons les ruelles du marché qui est de nouveau vivant. On y trouve très probablement de tout (sauf un filtre à eau bien sûr ^^), des tuyaux d’arrosage, des motoculteurs, de la céramique, des chaussures, des vêtements, des câbles électriques … Nous traversons aussi un marché couvert rempli d’étals de fruits et légumes.
L’agencement de ces poissons est un véritable art !
Puis nous allons au musée Mevlana.
Mevlana est le surnom du poète fondateur de l’ordre religieux musulman des derviches tourneurs (son vrai nom est Djaläl al-Dïn al-Rümï, Mevlana signifiant “notre maître”). La légende dit que Mevlana, passant un jour dans le bazar où l’on frappait l’or en cadence, se sentit soudain pris par le rythme, tandis qu’une violente émotion s’emparait de lui. Il se mit alors à tourner dans un mouvement d’élévation tant et tellement que, se rapprochant du ciel, il se sentit merveilleusement proche de dieu. Depuis, les derviches tourneurs utilisent la danse pour communier avec leur dieu.
On peut lire sur internet (puisqu’on en a pas vu nous-mêmes !) : lors des cérémonies, les derviches pivotent sur le pied gauche pendant plusieurs périodes de 10 à 30 mn, les yeux clos, en demi-cercle et en 2 temps. Le premier symbolise la création (arc descendant provenant de Dieu) ; le second, lorsque le danseur tourne dans l’autre sens, la communion spirituelle (arc ascendant). Cette danse s’effectue avec la paume d’une main tournée vers le haut pour recevoir la parole de Dieu et l’autre tournée vers le bas pour la transmettre aux croyants. La tête est penchée vers l’épaule droite, ce qui maintient la circulation du sang centrifugée dans la partie supérieure du cerveau. Ces tournoiements, qui vont en s’accélérant au rythme envoûtant des tambours, du ney (flûte) et des chants soufis, induisent un état de transe mystique chez les danseurs.
Fondé au 13e siècle, cet ordre a quasiment disparu : avec l’instauration de l’État laïque en 1924, interdisant les sectes et confréries religieuses, les danses rituelles disparaissent peu à peu.
Le musée Mevlana est situé lui-même dans un ancien couvent de l’ordre, construit au 13e siècle, et contient, outre quelques objets liés aux derviches tourneurs, le mausolée de Mevlana et les tombeaux de ses disciples et membres de sa famille.
Même si cet ordre est aujourd’hui interdit, il semble toujours tenir une place importante dans la vie des turcs aujourd’hui. Ce lieu est presque un lieu de pèlerinage, et nous pouvons le constater lors de notre visite : de très nombreuses personnes se recueillent et prient devant le mausolée.
De notre côté on admire la beauté des ornementations autour du tombeau.
Le fameux tombeau
Nous poursuivons notre visite de la ville par la mosquée Aladdin, la plus vieille de la ville (construite en 1220 pendant la période seldjoukide). On ne sait pas vraiment comment ça marche pour visiter ces lieux sacrés, étant donné qu’il y a un espace réservé aux femmes, mais tout petit et sans décoration (!!), alors que l’espace pour les hommes est bien plus beau en général !! Dans tous les cas, le foulard est de mise.
Autour de la mosquée, nous nous promenons dans un bien beau parc qui surplombe la ville et doit être couvert de roses lorsque c’est la saison.
Drôle de cabine téléphonique
Nous enchaînons avec une 2e mosquée, où cette fois, seul Mathieu peut entrer (pour les femmes c’est une entrée différente et une mini salle sans intérêt !). Le plafond est magnifique, recouvert de mosaïques, ça semble être un régal !
Pour ma part je me contente de la vue extérieure
Nous terminons la journée par un kebab au poulet, et rentrons au bercail.
Le lendemain, on est pas super en forme… Déjà Mathieu se sentait pas au top hier… Bon bon bon, s’agit-il des feuilletés qu’on nous a offert sur la route, de fruits et légumes mal lavés, d’autre chose ? On ne le saura pas, mais en tout cas, on décide de rester une journée supplémentaire ici. Nous nous terrons dans notre chambre et enchaînons les reportages Arte.
Aujourd’hui, c’est la fête nationale de la Turquie. On aurait bien eu la force et la curiosite de sortir le soir pour voir les festivités, mais apparemment, il n’y a quasiment rien qui se passe à Konya. Tant pis !
Le lendemain, c’est décidé, nous quittons Konya !
Atatürk et Erdogan – On trouve des drapeaux en l’honneur d’Atatürk partout, dans toutes les villes, et souvent dans les magasinsLes fontaines devant les mosquéesEncore quelques photos en vrac
La Turquie possède un relief bien montagneux ! Aller en Cappadoce nous pose dès le début de notre route un beau défi, la traversée des monts Taurus (relief s’étendant sur près de 600km).
Suite aux conseils de nos mécanos, on planifie de traverser le massif en deux étapes principales (Sidé -> Akseki , Akseki -> Seydişehir), pour un total de 3000m de dénivelé positif. Avec Mathilde, cela nous semble bien ambitieux mais pas trop le choix, on se lance !
Aujourd’hui, le réveil sonne à 7h ! Il ne faut pas traîner, une grosse journée nous attend (car on ne veut pas cuire comme à notre habitude ces derniers jours !)
On prend un petit dej parfait, dernier récap de l’étape du jour que, il faut bien l’avouer, nous redoutons un peu avec les 1500m positifs.
On avance bien le long de la cote sur la D400 (27km/h de moyenne, on dirait que la journée de repos nous a bien rechargée !). Puis on tourne vers le nord-est, et on monte tranquillement ! Pleins de voitures nous klaxonnent pour nous encourager, les conducteurs nous font des pouces levés quand on monte les côtes aux alentours de 5-7% (parfaites pour le petit palier de notre tandem). La route est superbe, et on a bien 2m qui nous séparent des voitures.
Vers 13h, on aperçoit un énorme panneau pour nous dire qu’on est pas loin d’un resto ! Alors, on a faim et on cède, on commande deux menus ! Surprise, on se retrouve devant deux assiettes de piments qui nous arrachent la figure ! Après en avoir mangé un seul, nous sommes en larme et on se mouche 3 fois ! Allez, il doit bien y en rester 50 ! (qu’on va laisser dans l’assiette…). Dans une autre assiette, il y a des légumes avec un fort (très fort) goût de vinaigre… Au final, on ne mange que les tomates et la viande (des grillades, très bonnes !). C’est inhumain de manger les piments, on se demande s’ils ne les remettent pas dans la boite pour les prochains clients 😀
Bienheureux celui qui finit !
Vient le moment de payer, et le chef nous annonce l’addition salée de 220 TL… (environ 22 euros, ce qui est très élevé en Turquie…). On vient certainement de se faire arnaquer comme tout bon touriste… Alors on paie et on s’en va ! Une grosse descente ou on atteint 70 km/h nous fait penser à autre chose 🚲🚲🚲🚲 !! Puis… on grimpe de nouveau jusqu’à 900 m d’altitude.
On trouve alors une “pension”, et on arrive à négocier le prix à 150TL (200 au début). On est crevés, mais l’objectif est atteint !
La bâtiment semble en travaux et plutôt miteux ! Mathilde tente de se doucher et pas d’eau chaude… On tente de mettre le chauffe-eau sur ON, on ouvre l’eau chaude et on voit une grosse étincelle ainsi que de la fumée au niveau du disjoncteur…. Normal semble-t-il (vu la réaction du propriétaire quand on lui raconte), heureusement qu’on est pas restés collés ! Le gérant nous suggère d’utiliser une autre douche, qui marche !! (bon, elle n’a pas de pomme mais on est enfin propres !!) On se couche, grosse journée !
Dernier réveil et petit dèj à Antalya, et nous voici en route vers l’est ! La route ne monte pas aujourd’hui, par contre, la ville s’étend sur de bien longs kilomètres !! Autant la côte des jours précédents était ravissante, autant là, c’est de l’urbanisation sans fin. On tombe même sur des quartiers “Disneyland” du même style que ceux de Kemer, voire pire ! Encore une profusion d’hôtels tous plus grands les uns que les autres. A noter le Kremlin Palace, oui rien que ça, et le Venezia (dans sa version courte, son vrai nom étant “Venezia Palace Deluxe Resort Hotel” 🙄).
Franchement ça continue de nous stupéfier, de nous blaser. Au final, ça nous semble bien pire qu’à Las Vegas !
Nous faisons une pause le midi un peu à l’écart de ces usines à touristes, où on nous sert un “petit-déjeuner” trop bon ! Disons que tous les jours, le petit déjeuner est constitué de tomates, concombres, olives, fromage, pain. Mais là, c’est gargantuesque, et avec en plus du miel et des confitures absolument délicieux !!
Nous voilà requinqués pour aller visiter le site antique d’Aspendos, avec son magnifique théâtre très bien conservé. D’ailleurs, des spectacles y ont lieu les soirs d’été, et on aurait bien aimé assister à l’un d’entre eux !
Et puis, l’heure tourne et nous avalons les 40 derniers kilomètres qui nous séparent de Sidé, où nous avons trouvé un hôtel à 10 € (record battu !). Le coin est assez touristique aussi, et l’hôtel bien grand, mais comme on est en fin de saison, il est vide ! Ce qui explique vraisemblablement un tel prix.
Nous nous promenons un peu dans la ville, qui est un vrai repère a touristes. On pousse quand même jusqu’au temple d’Apollon, mais le soleil est déjà couché quand on y arrive !
Nous mangeons le soir dans un super resto, avec de bons mezze, du raki (style anisette) et des burgers avant de nous endormir comme des pierres !
Nous traînons bien tard au lit le lendemain et profitons : journée off ! Quel plaisir de ne rien faire, de s’ennuyer même ! Enfin, Mathieu a quand même une activité bien notable : il va se faire couper les cheveux et la barbe !!! Voilà qui le rajeunit d’au moins 10 ans 😱😅
Le soir nous retournons au même resto qu’hier et on se régale à nouveau.
Nous rebroussons donc notre chemin pour les trois prochains jours, en direction d’Antalya, avant de partir plus vers l’est de la Turquie.
C’est ainsi que nous retrouvons la fameuse côte à 15%, montée hier, qui nous promet une belle descente ! Sauf que … malheur ! Il semblerait qu’une telle pente soit trop pour notre Steven (enfin surtout lorsqu’il doit nous porter nous et notre chargement, soit 180 kg grosso modo), et le frein arrière se met à faire des bruits bien bizarres… Jusqu’à ce que la roue arrière ne tourne plus du tout ! 😱 Un rapide diagnostic nous laisse penser que c’est notre disque arrière qui a fondu ! et la matière fondue s’est coincée dans le frein, d’où le blocage de la roue !
Bon bon bon, on remonte le vélo au plus fort de la pente, on passe la plus petite vitesse, et on force bien fort sur les pédales : bingo ! On arrive à faire sauter l’espèce de “soudure”, la roue est de nouveau libre, et le frein fonctionne ! Incroyable ! On pensait bien qu’on allait pas pouvoir avancer beaucoup plus aujourd’hui, mais tout semble aller 🙂
On retient en tout cas qu’une telle pente n’est pas pour nous !
De retour à Demre, nous faisons un crochet par le site antique de Myre (Mira en turc). Ici nous attend à nouveau un très beau théâtre antique, ainsi qu’une nécropole troglodytique qui force l’admiration ! De nombreux bas-reliefs très bien préservés sont également exposés.
Belle sculpture d’un soldat et d’un enfant
C’est à Demre aussi que serait née la légende de Saint Nicolas : un petit garçon nommé Nicolas naquit dans la région de Patara au 3e siècle après JC. Devenu évêque de la région, il utilisa l’immense héritage légué par ses parents pour aider les plus pauvres. On raconte que, dans son village, un vieil homme n’avait pas de dot à donner à ses 3 filles. Très peiné, Nicolas fit alors tomber dans la cheminée du vieil homme 3 bourses pleines de pièces d’or, un soir de décembre. C’est ainsi que serait née la légende du Père Noël, quelque part en Turquie. C’est apparemment une des raisons qui explique le fort afflux de touristes orthodoxes (russes notamment) dans le coin.
Nous rejoignons Finike sans autre péripétie et retournons à notre super hôtel favori.
Attention tortues !La culture sous serre bat son plein dans le coin. On n’imagine pas la température qu’il doit faire là-dessous en été !
Le lendemain, nous roulons tranquillement sous le soleil, les kilomètres passent plutôt vite, nous sommes en forme. La vue qu’on connaît déjà est toujours aussi belle.
Nous bifurquons au niveau d’Ulupinar car nous voulons aller voir un site qu’on nous a conseillé : Yanartas (roche enflammée en turc). La route descend un peu trop à notre goût, non pas en termes de pente, mais surtout quand on pense qu’il faudra tout remonter le lendemain !
Elle se transforme ensuite en chemin de terre avec de gros cailloux, où il nous faut souvent pousser le vélo. Il y a aussi plein de venues d’eau le long du chemin, nous en avons plein les pieds ! Mais nous commençons à apercevoir ce pour quoi nous sommes venus … Nous sommes en contrebas du mont Chimeras, et cette montagne a des émanations de gaz (méthane et dihydrogène). On nous avait parlé de feu, mais pour le moment, nous voyons à deux reprises de l’eau jaillir du sol en gros bouillons ! Un jacuzzi naturel, malheureusement trop petit pour qu’on y entre, mais en tout cas, bien impressionnant ! Nous laissons le vélo en bas du mont et entreprenons son ascension à pied, jusqu’à déboucher au col, et apercevoir ces fameux feux, tout droit sortis de terre. Wahou !! Drôlement impressionnant à voir tout ça (en faisant bien sûr abstraction des nombreux touristes également présents).
Il est dit que ces émanations de gaz sont actives depuis au moins 2500 ans, et qu’à l’Antiquité, les marins les utilisaient comme phare naturel pour naviguer.
Selon wikipédia :
L’origine des gaz est double (parts égales) : – un gaz thermogénique provenant de la décomposition de kérogène de type 3 issu de roches sédimentaires riches en matière organique et d’âge paléozoïque et mésozoïque ; – un gaz produit par la serpentinisation (une réaction métamorphique) à basse température de l’ophiolite de Tekirova. Le méthane n’est pas relié à du relargage mantellique ou magmatique, ce qui exclut que le gaz soit lié à un phénomène volcanique.
Nous profitons également d’une magnifique vue sur les montagnes autour de nous.
A notre retour au vélo, nous installons notre campement et nous allumons un feu. On avait repéré un endroit sympa mais il a été colonisé par des randonneurs qui parcourent la voie lycienne en groupe, c’est presque l’usine ! Heureusement on s’est trouvé un coin un peu à l’écart.
On repense à nos dernières soirées en Estonie, où le feu nous était vital car on avait froid dès qu’on s’en éloignait ; là on est en tee-shirt tellement il fait chaud !
Nous nous levons assez tôt le lendemain, refaisons un feu et repartons toujours en direction d’Antalya.
Le matin le pull est tout de même de rigueur !
On passe devant le téléphérique qui monte au mont Tahtali à plus de 2000 m. Le prix du billet, à 33€ l’unité, est assez dissuasif. Par contre, tout près d’Antalya se trouve un autre téléphérique, qui monte bien moins haut, mais qui ne coûte que 3€ (exploitation publique VS privée !) ! Ni une ni deux nous embarquons et arrivons au mont Tünektepe à 600 m (ha c’est si facile et si doux de monter comme ça par rapport au vélo !), d’où nous surplombons le sud de la ville et avons un panorama sur les montagnes à l’arrière-plan. Bien cool cette petite pause.
Enfin nous retrouvons Antalya et son centre historique. Cette fois, nous avons trouvé un hôtel à 11€ la nuit ! On se demande bien sûr si ça ne va pas être une arnaque, mais non ! La proprio vient de le récupérer et est en train d’en refaire les chambres, d’où le prix modique. Bon ben pour nous c’est parfait !
Quelques bonnes petites choses mangées sur la route !
Cette fois ça y est ! Aujourd’hui nous quittons Antalya ! Si nous voulons aller voir la Cappadoce, nous commençons d’abord par faire un petit tour vers l’ouest, où il semble y avoir de beaux paysages et sites antiques à voir.
Nous pédalons sous un beau soleil, le long d’une bonne grosse route. Serait-ce une autoroute ? Pas d’inquiétude, tous les cyclotouristes passés en Turquie le confirment, il y a souvent des passages le long de l’autoroute ou de grosses nationales. Heureusement la bande d’arrêt d’urgence est souvent bien large, et la vitesse est moins élevée que par chez nous. Nous traversons aussi quelques tunnels… j’en ai bien visité quelques-uns à pied avec le travail, mais par contre traverser à vélo un tunnel en circulation, ça jamais !
La côte après Antalya est vraiment surprenante. On ne croise que des énormes complexes hôteliers de malade, avec des noms tous plus m’as-tu vu les uns que les autres (“luxury life hotel”, “Nirvana” …), probablement de ces trucs all inclusive où les gens n’en sortent pas pendant 2 semaines puis se targuent ensuite d’avoir été en Turquie. On est franchement choqués, ça nous fait penser à Las Vegas, mais presque en pire !! Heureusement il reste le paysage pour nous régaler.
Vers 18h, nous nous arrêtons à un resto au bord de la route, perdu au milieu de nulle part. Nous y remplissons notre estomac, et buvons plusieurs thés (c’est vraiment une institution ici, on nous en sert en permanence !). Nous avons vu avec le serveur et nous allons planter la tente derrière son resto. Parfait ! (Bon en fait il n’avait pas compris ce qu’on lui avait demandé ^^ Mais finalement après avoir réitéré notre demande, c’est ok !)
Nous sommes donc attablés à son resto pour écrire ces quelques lignes. Bien installés certes, mais il faut qu’on décampe : le serveur vient de nous offrir notre 5e verre de thé, on ne va pas pouvoir fermer l’oeil de la nuit !!!!
Nous quittons notre campement tôt le matin, et c’est parti pour de la descente ! Les cheveux au vent, on fonce en direction du village de Cirali, au bord de la mer. D’ici, nous devons passer par la plage sur un kilomètre (avancée très difficile !) pour atteindre le site antique d’Olympos. Nous y découvrons les vestiges d’une grande ville antique, c’est toujours aussi beau !
Et puis il nous faut avancer car on va mourir de chaud dans la montée sinon… Celle-ci s’avère bien raide et tuante. Il y a même un homme en fourgonnette qui s’arrête à notre hauteur pour nous donner deux clémentines et deux biscuits ^^ Trop sympa !
La vue en vaut la peine, et nous redévalons tout ce que nous avons monté juste après, jusqu’à la plage de Kumluca, où avant toute chose, nous piquons une tête dans l’eau ! Quel rafraîchissement 🙂 L’eau est trop bonne, ça nous fait grandement du bien. On est ensuite prêt pour casser la croûte et repartir de plus belle.
Nous atteignons Finike en fin d’après-midi juste avant le coucher de soleil. La chambre que nous y avons réservé s’avère être un appart entier, avec deux chambres, un salon-cuisine et deux salles de bain !! Plus grand que chez nous à Suresnes pour la modique somme de 16€ ^^ Nous sommes super bien installés, il n’y a pas un bruit, nous nous y reposons parfaitement !
Fun fact : à notre arrivée, le propriétaire nous a gentiment – mais fermement – demandé de toujours nous déchausser avant d’entrer dans notre appart !
Nous quittons notre appart de luxe après un petit déjeuner buffet plantureux. Il fait déjà bien chaud et notre route est peu ombragée. On longe le bord de mer dans un premier temps, avant d’entamer une nouvelle ascension. Nous suivons une route qui tournicote, épousant les reliefs. A chaque fois nous voyons au loin la saignée de la route dans les falaises, ce qui nous permet de nous préparer mentalement aux futures montées ^^
Nous sommes encouragés par quelques klaxons des gens qui nous doublent. C’est rigolo quand c’est des petites voitures, mais quand c’est les camions, c’est tellement puissant que ça nous fait sursauter !
Nous arrivons à Demre où nous nous précipitons à la plage. Nous nous dépêchons de nous immerger et de nous rafraîchir. Ça fait un bien fou ! La plage est déserte, il y a de grosses vagues, on est bien. Nous mangeons à deux pas de là, face à la mer, et comme hier, nous avons presque frais à l’ombre avec le vent.
Il faut malgré tout s’arracher à cette envie de sieste qui nous pend au nez, et nous repartons de plus belle, ça monte encore ! Notre objectif, la baie de Kekova, semble bien difficile d’accès. A chaque col on pense que c’est le dernier, mais il y en a toujours un autre qui se cache derrière ! Une portion à 15 % a raison de nous et nous devons pousser Steven.
Rencontre au détour de la routePanorama sur la baie de Kekova
Nous arrivons enfin au village de Uçagiz et fêtons ça avec deux glaces… chacun ! Le village est coincé dans les rochers, pas de plage par ici, ni d’endroit pour camper…
On poursuit alors un peu plus loin, jusqu’à atteindre la presqu’île de Kalekoy, surplombée de sa citadelle byzantine. C’est décidé, nous camperons en bas. Pour le moment, nous nous hâtons au sommet, afin de profiter du coucher de soleil sur ce beau paysage.
Levé de lune sur la nécropole
Nous redescendons avant qu’il fasse nuit noire, et installons notre campement. Alors qu’on faisait chauffer les pâtes, on se met à entendre des grognements bizarres. Aie Aie Aie, voilà quelque chose qui semble être un sanglier 😨 Finalement il semble ne faire que passer alors ça va.
Monter le son pour plus d’immersion ^^
Nous nous couchons un peu plus tard, mais dormons assez mal. Entre les cris d’oiseaux bien lugubres (rapaces??? bizarre), des chats qui rôdent autour de la tente et font craquer les brindilles, et le sanglier qui revient, difficile de se détendre !!
Grâce à ce dernier (le sanglier !), nous sommes réveillés bien tôt ! Nous rangeons vite nos affaires et repartons dans le petit village au bout de la presqu’île, pour un bon café. Nous y découvrons une tombe semi immergée dans la mer peu profonde, bleue turquoise. Plutôt pas mal 🤩
Puis nous trouvons un capitaine de bateau qui veut bien nous emmener voir les ruines immergées des villages antiques du coin. En effet, le Routard semble dire que c’est immanquable ! Nous embarquons donc, nous deux avec le capitaine et voguons jusqu’à l’île de Kekova (oui en fait la baie dans laquelle on se trouve porte le nom de cette île, aujourd’hui inhabitée). C’est super agréable, il fait frais, les paysages sont magnifiques, le bleu de la mer continue de nous émerveiller. Par contre, pour les fameuses ruines, c’est un peu décevant. Je crois qu’on s’attendait à voir un truc de fou, genre Atlantide quoi. Bon autant dire que c’est bien moins spectaculaire 😅
Nous voyons quelques murs, des escaliers, parfois sous l’eau, et deux anciens ports complètement submergés. Comme notre capitaine ne parle pas un mot d’anglais, nous restons dans l’ignorance de savoir pourquoi c’est immergé !
La vue sur KalekoyKalekoy ssurplombé par la citadelle byzantineOn devine quelques ruines sous l’eauUn ancien port immergé
Quelques recherches sur internet nous apprennent qu’un tremblement de terre survenu au IIe siècle a entraîné un affaissement des sols et la destruction partielle des villages alentour. Certaines de ces villes auraient ensuite été reconstruites à l’ère byzantine, puis abandonnées lors des incursions arabes dans la région.
Nous faisons aussi une petite pause dans une crique pour nager dans les eaux limpides, avant de regagner notre point de départ, le village de Kalekoy. Ah oui, et tout le long de la traversée, nous avons eu du thé et des gâteaux, pour notre plus grand plaisir 🙂
Après cette belle escapade, il est l’heure de retrouver Steven, qui nous a attendu de l’autre côté de la colline, et de reprendre la route en direction de Finike. En effet, nous rebroussons chemin pour les trois prochains jours, en direction d’Antalya, avant de partir plus vers l’est.
Un dernier coup d’oeil à la nécropole avant de partir !