Catégories
Allemagne

De Brême à Brunsbüttel

Voilà une pause qui nous a fait grandement du bien. Juste ne rien faire, s’affaler dans un canapé, revoir nos copains, ne pas devoir déplier et replier nos affaires tous les jours, être propre 4 jours d’affilée… Vu de l’extérieur, ça peut paraître pas grand chose et de la flemmardise, mais vraiment, qu’est-ce que c’était bon 🙂 Merci Astrid et Guillaume !

Nous profitons de leur jardin pour doucher rapidement notre ami Steven, qui brille désormais de mille feux. Nous voilà prêts pour repartir. Un peu difficile de s’arracher à ce cocon de confort !

Nous filons en direction du nord, le long de la Weser. Nos amis nous ont indiqué une curiosité sur la route, le bunker Valentin, où nous faisons donc une escale. Alors que nous pensions l’apercevoir de loin, il faut attendre le dernier moment, le dernier virage, pour que ce mastodonte en béton surgisse devant nous. Cet ouvrage a été construit pour les nazis entre 1943 et 1945 pour industrialiser leur construction de sous-marins de guerre U-boat XXI (sa taille permettrait de travailler sur 13 d’entre eux en simultanée). Jusqu’à 10 000 travailleurs forcés y ont travaillé, jour et nuit : des travailleurs civils d’Europe de l’Est et de l’Ouest réquisitionnés pour les travaux forcés, des prisonniers de guerre soviétiques, des détenus de camps de concentration et des détenus d’un camp d’éducation par le travail de la Gestapo de Brême.

Physiquement, ça ressemble un peu à la base pour sous-marins de Saint-Nazaire. Les murs sont épais de 4,5 m, et le plafond atteint jusqu’à 7 m d’épaisseur ! Mais au final, ce bunker n’a jamais servi, car d’une part la partie encore inachevée en mars 1945 a été bombardée et le toit a été endommagé, et d’autre part, la guerre a été finie entre temps. Par la suite, ce bunker a été utilisé par les Alliés comme cible pour des essais de bombes.

La visite commence par une petite salle qui explique l’historique de cette zone, où de nombreuses infrastructures de guerre ont été construites depuis les années 1930. Puis, nous pouvons pénétrer le bunker et apercevoir son immensité, le tout dans une pénombre humide, éclairée uniquement par la lumière du jour qui perce au travers des quelques trous laissés par les bombardements sur le toit.

Nous avons beaucoup apprécié cette visite, d’autant plus que nous ne soupçonnions pas l’existence de ce bunker aussi proche de Brême.

Si vous êtes intéressés, voilà le lien vers un documentaire qui évoque principalement les sous-marins nazis, mais qui présente également le bunker dans un second temps.

Nous reprenons notre route, en direction de Bremerhaven, que nous pensions atteindre dans la journée. Mais finalement, c’est un peu trop loin, et nous nous arrêtons après 80 km, qui nous semblent largement suffisants pour la reprise. On est dans un tout petit village, on crève de faim, et alors qu’on commençait à se désespérer de devoir réenfourcher notre monture et pousser plus loin, nous apercevons un petit kiosque en bord du fleuve, qui propose des sandwichs au hareng nouveau (Matjes Brötchen). Voilà de quoi nous redonner des forces, le tout arrosé d’une petite bière.

Au passage entre le bunker Valentin et Bremerhaven, nous croisons une immense usine (de quoi, on ne sait pas), barricadée derrière un mur recouvert de fresques.

Et pour parfaire cette journée de reprise, il y a un parking où 5 campings cars peuvent stationner juste à côté, des toilettes, un un petit pré. Bon, nous avons trouvé notre emplacement pour la nuit ! A priori, les campings cars doivent payer un petit quelque chose pour venir là, mais nous attendons la nuit pour nous installer, et repartirons tôt le lendemain, et ni vu ni connu ! Cerise sur le gâteau, on profite des sanitaires pour faire une toilette de chat au lavabo, et on se sent presque tout propres !

Un beau coucher de soleil et notre petit feu nous font patienter jusqu’à la nuit.

Lorsqu’il fait enfin noir, nous découvrons que ce joli endroit, qui rassemble familles et promeneurs le jour, est également un haut lieu de trafic la nuit ! Enfin du moins c’est ce que nous croyons comprendre, à en voir le nombre de voitures qui passent devant notre tente lorsqu’il fait bien sombre, et qu’il n’y a vraiment plus rien à voir dans le paysage ! En soi, ça ne nous dérangerait pas forcément, mais en réalité, à chaque fois qu’une voiture passe, ses phares éclairent le petit pré et donc notre tente !

On finit quand même par s’endormir, et nous sommes réveillés assez tôt le lendemain, par le soleil et surtout un vent fort qui bat la toile de tente.

Cette fois, nous arrivons bien à Bremerhaven ! Après un petit déjeuner dans une boulangerie portugaise (Mathieu découvre les pasteis de nata), nous allons au musée maritime. Enfin, nous essayons, car on a beau tourner autour du bâtiment, on ne trouve pas l’entrée ! Nous comprenons alors que la majeure partie du musée est fermée pour rénovation. Ah ben zut ! Nous pouvons quand même visiter un bateau amarré dans le port, le Seefalke, ainsi que le dernier exemplaire restant du sous-marin qui devait être fabriqué en série dans le bunker Valentin.

Nous sommes quand même un peu frustrés de ne voir que ça, alors nous allons finalement aussi visiter le musée de l’immigration. On ne l’avait pas choisi au début, car on en a déjà visité à plusieurs reprises. Eh bien au final, on ne regrette pas du tout notre choix. Ce musée est génial, chaque salle est remplie de décors pour reconstituer les différentes étapes des traversées transatlantiques, depuis la salle d’embarquement, jusqu’à l’arrivée à Ellis Island puis à la gare Grand Central à New York, en passant par les cabines de 3e classe dans des bateaux à différentes époques (voilier et bateau à vapeur), qui nous permettent de voir l’énorme évolution des conditions de vie et d’hygiène à bord. Il y a plein d’objets à voir, de témoignages à lire, à écouter. Encore un musée très interactif, où nous pourrions rester une journée entière !

Mais nous devons à nouveau rouler, toujours vers le nord, et donc contre le vent fort, en direction de Cuxhaven. On fait un faux départ, puisque 20 minutes après être parti, on nous apprend qu’un pont qu’on doit traverser est cassé (apparemment, un bateau serait rentré dedans ?!). On doit alors faire demi-tour et repasser par le centre ville ! Dur dur ^^ Globalement, le vent souffle contre nous pendant tout le trajet, ce n’est pas facile du tout. Nous arrivons malgré tout à Cuxhaven, profitons de notre avance pour prendre une glace et une bière, et puis nous embarquons sur le ferry qui nous fait traverser l’Elbe, en direction de Brunsbüttel.

Nous y débarquons à 20h, et on a repéré un nouveau parking de camping car à 5 km de là, avec en plus à côté un resto qui ferme à 21h. On y fonce, mais c’est la douche froide : la cuisine fermait à 20h !! On est dégouté !!!!!! Nous nous contenterons donc de pates ce soir. Sans sauce, mais grâce à Astrid et Guillaume, nous avons désormais du sel et de l’huile d’olive. Bon, au moins on a quelque chose dans l’estomac. On plante la tente à côté d’un petit cours d’eau où sont amarrés quelques bateaux de pêche, et on se rince au robinet d’eau froide.

Au petit matin, nous rangeons notre campement bien vite, et grand bien nous en fasse, car un monsieur commence à s’approcher de nous et à demander ce qu’on fout là. On fait semblant de ne pas comprendre, il repart en grommelant, et nous, on se tire !

Catégories
Allemagne

3000 km…

Et le bronzage commence à prendre forme !
PS : nous faisons une pause de 4 jours à Brême chez nos amis Astrid et Guillaume !

Catégories
Allemagne

Des vacances à Brême

Ce blog réserve bien des surprises !

Et oui, ce n’est ni Mathilde, ni Mathieu qui a rédigé cet article, c’est donc moi, Astrid, qui vais vous conter le séjour de nos cyclistes préférés dans la belle ville des Musiciens de Brême !

Après 57 jours à en baver, eux sur la route et moi devant les magnifiques photos de leurs aventures, voilà venu le temps des retrouvailles. Je vais pouvoir entendre leurs récits de vive voix ! Initialement prévue pour le lendemain, Mathilde et Mathieu décident d’avancer leur arrivée à Brême d’une journée, la météo sur Oldenburg étant fort peu encourageante, rendant la ville bien peu accueillante, et leurs tentatives de Warmshower étant restées vaines. Après une grosse averse orageuse et de nombreuses tergiversations, leur décision est prise : ils attaquent les 40 km qui les séparent de chez nous, achevant cette journée à classer finalement dans la catégorie des plus de 100 km.

Qu’il est bon de se revoir après tant de temps ! Ne vous méprenez pas : je ne parle pas de Mathilde et moi, mais de la douche et eux. Les accolades attendront (dans le presque respect des gestes barrières) !

C’est donc tout propres que nous retrouvons nos amis, visiblement heureux de redécouvrir tout le confort. Apéro, les vacances peuvent commencer : Prost !

Ah oui, car il s’agit bien de vacances dans les vacances. Le lendemain est principalement consacré à… ne rien faire. Petite grasse matinée bien méritée, bouquinage, vaisselle (oui ce sont les hôtes parfaits !)… Après ma journée de télétravail, on part faire quelques courses, l’occasion pour Mathilde et moi d’échanger nos montures : je teste Steven (et Mathieu en chauffeur), tandis que Mathilde enfourche ma Gazelle électrique ! On retrouve Guillaume au supermarché, et c’est lui qui guide Steven au
retour. La mission du jour est accomplie : trouver une trousse de toilette pour remplacer la leur, prête à rendre l’âme.

Soirée barbecue – taboulé – fondants au chocolat, à bavarder de rien et de tout. Bien que chaude, la journée aura finalement été trop courte et trop nuageuse pour aller se baigner dans le lac de Sodenmatt, à 500 m de la maison.

Le mardi commence par le grand ménage : on lance une tournée de machines à laver, tout le linge y passe ! Mathieu monte la tente dans le jardin pour la faire sécher, et aérer les sacoches qui puent les mollusques morts (désolée pour les lecteurs en train de manger). Oui, il faut dire que M&M ont pu faire connaissance ces derniers jours aux Pays-Bas avec le grand prédateur de nos contrées nordiques : la limace orange, des bestioles énormes qui sortent par centaines lorsque le temps est humide. Nul besoin de préciser que ce ne sont pas mes animaux préférés, surtout dans le jardin.

La suite de la journée est davantage touristique, avec une balade dans le centre-ville de Brême. Ce n’est une découverte ni pour Mathilde, ni pour Mathieu, qui y sont déjà venu, mais c’est toujours un plaisir d’écouter le carillon de la Böttcherstraße, avec ses 30 cloches en porcelaine de Mayence, de se promener dans le Schnoor avec ses rues étroites, (re)voir la statue des Musiciens de Brême, qui tient son nom du conte des Frères Grimm, la place centrale avec la cathédrale et l’ancien Hôtel de ville, les Biergarten le long de la Weser…

Ils profitent du déjeuner pour une découverte culinaire avec des spécialités de Brême : des Knipps et Labskaus, respectivement du « porridge » de foie de bœuf et échine de porc mélangés à du gruau d’avoine (un bon plat bien gras et bien lourd), et un plat à base de pommes de terres, viande de bœuf et betteraves rouges mélangées. L’ignorance fait bien les choses, ils ont pu goûter sans connaitre la composition de leurs plats !

Petite sortie au magasin d’usine de Lindt pour renflouer les stocks de chocolat à des prix imbattables, de quoi réchauffer les cœurs après une journée de vélo pour les cyclistes (ou simplement pour le plaisir, pour les autres), puis au Décathlon pour racheter un nouveau cuissard pour Mathilde (à vous de le repérer sur les photos des prochaines aventures !). Dîner de burgers au Laugenbrötchen (les petits pains à la pâte à Bretzel), miam !

La journée du mercredi est à nouveau placée sous le signe du repos, rédaction du blog, lecture, et téléphone avec quelques copains. On se retrouve encore une fois autour d’un bon dîner de galettes bretonnes. Une fois l’estomac déjà bien rempli de « complètes » (jambon-œuf-fromage) et de « salidou » (caramel au beurre salé), Mathilde et Mathieu se testent aux gestes et confectionnent leurs galettes, très réussies du (presque) premier coup !

Dernier jour de « vacances dans les vacances », nos cyclistes profitent du jeudi pour rédiger quelques articles sur le blog (« Objectif, 3 posts d’ici ce soir ! »), faire quelques démarches bancaires, finir de lire Zadig, commencer à remballer leurs affaires, manger du chocolat (beaucoup de chocolat !), préparer une énorme salade de riz et regarder des documentaires Arte. En milieu d’après-midi, alors que le temps n’est pas des plus dégagés, on prend la route de l’aérodrome de Ganderkesee. Mathilde et Mathieu sont tout excités : Guillaume, pilote d’avion de tourisme à ses heures perdues, a réservé un petit Cessna pour faire le tour de Brême depuis les airs, et survoler la côte et les îles de la Mer du Nord, longés par M&M lors de leur venue. Malheureusement, la météo ne s’améliore pas, contrairement à ce qui était annoncé : le vent souffle et les nuages sont bas, les conditions ne sont pas réunies pour pouvoir voler sans risque. On patiente presque 1h à l’intérieur, espérant vainement une amélioration. On est d’ailleurs rejoints par plusieurs autres pilotes, qui ne peuvent pas non plus décoller.

La déception est grande, tant pour Mathilde et Mathieu que pour Guillaume. On décide de se consoler avec quelques parties de Kegeln, jeu de quille classique à 9 quilles, qui se pratique encore dans de nombreux bars ou restaurants traditionnels en Allemagne. Une bonne bière et hop, c’est parti pour une compétition des plus improbables ! Entre Mathilde et moi qui testons une technique bien peu sexy pour espérer marquer quelques points, Mathieu qui envoie des sacrées patates, Guillaume qui entraine Mathilde à des techniques illégales de trucage de points, et les garçons qui, malgré tous leurs efforts, n’arrivent qu’à faire des « 4 », je réussis la plus grosse arnaque du siècle en me hissant au sommet de la compèt, et en remportant tous les matchs en marquant le moins de points ! « L’important est d’être bien accompagné » : je crois que mes partenaires l’ont bien compris, et ont toujours donné le meilleur d’eux même pour compenser mon piètre niveau…

On rentre pile à l’heure pour commander des pizzas / burgers avant la finale de Domino Challenge sur M6. Cette émission nous rappelle les Domino Day de notre enfance, on est épatés par la patience et la minutie des participants. Quel talent !

Après une dernière nuit chez nous, Steven est impatient de reprendre la route, et Mathieu aussi. Mathilde, elle, serait bien restée encore un peu… Il est l’heure pour moi de rendre la plume, et de clore cette parenthèse brêmoise pour laisser place à de nouvelles aventures et de nouvelles rencontres.

Mathilde et Mathieu, un énorme merci pour votre passage chez nous, pour les courses et les vaisselles, pour les discussions passionnantes et les débats sans fin sur l’énergie, l’écologie, la sociologie, la livrephotographie et plein d’autres sujets en –ie ! Profitez bien de cette merveilleuse aventure, et continuez de nous la faire vivre à travers ce blog !

Astrid.

Catégories
Allemagne Pays-Bas

De Kostverloren à Brême

Nous quittons ce super camping, prêts pour une nouvelle journée de digue. Au niveau de la frontière avec l’Allemagne, nous traversons à pieds une grande étendue de roseaux (?), pour arriver à un observatoire pour les oiseaux. Nous ne sommes pas très calés en oiseaux, et n’avons pas de jumelles, alors les seuls qu’on voit et qu’on identifie, ce sont les hirondelles. Il y en a énormément, beaucoup ont leur nid dans ce fameux abri et on observe leur ballet pour nourrir leurs petits (qui eux passent leur temps à chier).

Nous passons la frontière sans nous en rendre compte. Le seul signe qui nous l’indique, c’est que le kilométrage de la grande digue est reparti de zéro (youhou).

Nous nous arrêtons le midi à Ditzum pour manger au bord de l’eau du poisson frais, dans un resto que nous a conseillé le propriétaire du camping. C’est bien bon,  mais nous avons la surprise de découvrir que “Kraben” en allemand, c’est pas crabe, mais crevette ! On a bien cru que le serveur s’était trompé dans notre commande, mais non, c’est bien ce que nous avons demandé 😅

Nous traversons ensuite l’Ems sur un bac et poursuivons notre route en Allemagne. Nous profitons d’y être de retour pour reprendre le camping sauvage : nous avons repéré une forêt, où nous plantons la tente. Tout à coup, alors que tout semblait parfait (encore une fois), nous voilà entourés et attaqués sauvagement par une armée de moustiques assoiffés ! 🦟🦟🦟

Par chance, et chose qui n’arrive que très rarement, on avait des restes de nourriture de la veille, déjà cuit. Du coup, dès la tente montée, on s’y est réfugié pour toute la soirée, et nous y avons mangé pour la première fois (soulagement qu’aucun de nous deux n’ait renversé sa semoule dans la tente !!!). 

En tout cas, on semble avoir limité la casse, et on s’en sort avec seulement deux ou trois boutons. Et on se réjouit d’entendre ces sales bêtes bourdonner tout autour de nous entre les deux toiles de tente, tout en sachant qu’elles ne peuvent pas nous atteindre 😈

La journée suivante se déroule sans grand fait notable. Nous nous éloignons légèrement du nord et de la digue, alors les paysages sont un peu plus variés. On croise toujours de nombreuses éoliennes.

Nous passons la nuit chez Bernd à Dykhausen. Nous dormons sous la tente car il a de la famille qui lui rend visite et occupe déjà sa maison. Nous prenons le repas tous ensemble et passons une bonne soirée. Son jardin est magnifique, avec dans un coin le potager, dans un autre une petite table pour prendre le petit-déjeuner avec le soleil du matin, une mare, beaucoup de fleurs…

La nuit, comme plusieurs nuits déjà, nous nous faisons attaquer par les limaces. Enfin, attaquer est un grand mot, mais disons qu’elles assaillent notre toile de tente, et même une basket de Mathieu ! BEURK !

Le lendemain, sur le conseil de Bernd, nous prenons la route qui passe par Oldenburg pour aller à Brême, plutôt que de poursuivre le long du littoral. Nous avons donc une petite journée de 60 km qui se prépare. Le paysage est chouette, nous traversons des forêts, un énorme parc où de très nombreux arbres sont cultivés, ça nous change de la monotonie de la digue !

Nous arrivons à Oldenburg sous pression, car le ciel est de plus en plus menaçant, et nous voulons trouver un endroit où nous abriter avant d’être trempés ! On fonce au centre ville, et on saute dans le premier café venu.

Probablement que la pluie n’aide pas, mais nous ne trouvons pas franchement de charme à cette ville et nous demandons pourquoi Bernd nous l’a recommandée ! En plus, nos quelques demandes d’hébergement Warmshower n’ont pas eu de succès, alors on est dépité !

Catégories
Pays-Bas

De Makkum à Kostverloren

En traversant la grande digue hier, nous avons quitté la province de Hollande du nord pour passer en Frise (Friesland).

D’ailleurs, nous avons oublié de préciser que depuis que nous sommes passés chez Ellen et Jaap, nous ne suivons plus d’eurovélo, mais nous construisons nos itinéraires tous les jours. Ici, la surface de pays couverte par des pistes cyclables est énorme ! Et chaque intersection de deux voies cyclables porte un numéro, ce qui permet de se repérer et de se diriger facilement. Par exemple, pour aller d’un point A à un point B, on peut se diriger uniquement en disant : aller au numéro 17, puis 23, puis 5…

Nous traversons le petit village de Bolsward, puis nous arrivons à Leuuwarden, où nous nous installons au café pour buller. En effet, on a trouvé un warmshower, on a rdv à 17h, c’est parfait de faire une pause !!

Vers 16h30, on regarde l’adresse de nos hôtes, et là, malheur, on se rend compte qu’on s’est planté en les contactant et qu’ils habitent encore à 25 km d’ici !! Fait chier !!! Notre petite journée redevient une grosse journée, et nous repartons pour un sprint pour la 3e journée d’affilée ! Aïe aïe aïe !

Nous arrivons vannés dans la famille Wiesmar, à 18h, et ils mangent à 18h. On met presque les pieds sous la table^^

Nous mangeons de bonnes lasagnes tous ensemble (les parents, leurs enfants Siewart et Tjitsen, qui sont un peu plus jeunes que nous, et Tania, la copine de Siewart) , et nous recevons à nouveau de nombreuses recommandations sur les choses à faire et à voir dans le coin.

Nous discutons et découvrons également les nombreux hobbies de chacun des membres de la famille : constructions de Lego, pyrotechnique, musique, airsoft, …

Le petit déjeuner est excellent et on se retrouve à appeler la préfecture du nord pour voir si un feu d’artifice est possible le 14-15 juillet… En effet, le frère de Siewart, véritable passionné, veut organiser un feu en France (pays où la loi est moins restrictive concernant les feux d’artifice).

A Scherjon, nous visitons une petite entreprise familiale de fabrication de sabots (Klompenmakerij), qui a aussi un petit musée. Quelques panneaux en français expliquent l’histoire et la fabrication des sabots. 

Pour déjeuner on s’arrête devant un petit camion de poissonnerie, l’occasion de goûter sur le pouce le fameux Hollandse Nieuwe : préparation de hareng cru, salé avec des oignons. C’est frais et très bon !

Nous nous rendons par la suite à Dokkum, le temps de prendre un café et de tenter de visiter l’un des moulins à vent. Dommage pour le moulin à vent, le passionné n’est pas présent pour nous faire monter, ça sera pour une autre fois.

Sur la route, on s’amuse bien :

Départ de Dokkum pour visiter un musée consacré aux vaches. Le musée est tenu par le frère de Mme Wiesmar. Vous pouvez trouver dans ce musée totalement insolite absolument n’importe quel objet en rapport avec les vaches…. Totalement fou ! Cela va du parapluie à la carafe en passant par les chaussures, les bouteilles, les assiettes en porcelaines, un arbre généalogique d’un troupeau sur plus de 100 ans, des classeurs pour centaines de documents vétérinaires concernant chacune des vaches ayant vécu depuis au 20ème siècle dans le secteur… Un des étages les plus déroutant est consacré à la reproduction, on y trouve des pailles pour inséminer les vaches par milliers… certaines sont encore pleines apparemment. Il nous montre également une poche contenant semble-t-il du sperme de taureau. Autant dire que nous n’avions pas trop de questions ^^ Stupéfaits, nous voulons prendre une photo de l’ambiance de cette pièce…. Et l’appareil ne semble pas fonctionner. Non, il n’est pas en panne, nous avons oublié la batterie et le chargeur chez les Wiesmar. Oups ! Nous faisons donc demi tour, 15km avec un vent fort de face par rafales et une pluie à grosses gouttes, et oui l’aventure c’est tous les jours !

Les Wiesmar nous accueillent donc de nouveau, et merci à eux 1000 fois encore (nous ne sommes pas fiers de nous !). L’occasion de discuter de sports locaux. En effet, la région dans laquelle nous nous trouvons se nomme Friesland (Frise en Francais), et regorge de traditions et sports locaux. Tout d’abord, la langue y est très différente du Néerlandais (même si pour nous, ça ne change pas grand chose…). Les canaux que nous avons longés, longs de plusieurs centaines de kms, permettent une course sur glace les hivers de près de 200 kms attirant près de 15000 patineurs. Il s’agit de L’Elfstedentocht et c’est une véritable tradition locale. Cette course ne se déroule que lorsque le niveau de glace nécessaire est atteint (et le seuil a même été augmenté récemment à 15 cm). La dernière course remonte à 1997… . A quand la prochaine ? Personne ne le sait mais les organisateurs assurent pouvoir organiser le tout en 2 jours si les conditions sont là ! Espérons que cette tradition ne succombera pas au réchauffement climatique.

Le patinage de vitesse, pratiqué à au niveau par Siewart, semble bien ancré dans la région et… ça semble sacrément fun ! (il semble faire parti du programme scolaire des enfants).

On découvre également des vidéos de feux d’artifice amateurs près de Valencia et aussi en Italie, tirés tout près de la foule, ça pète dans tous les sens, nous, ça ne nous donne pas trop envie face au risque d’être cramé dans la foule 😅

Le repas et la soirée sont excellents, demain nous partirons donc de nouveau vers l’Est ! Cette fois, nous vérifions deux, voire trois fois que nous n’avons rien oublié, avant de refaire nos adieux à la famille !

Notre premier arrêt s’effectue à Anjum, où cette fois-ci, le moulin à vent est ouvert et se visite ! On a même une feuille d’explication en français. Cool ! Nous gravissons les 6 étages qui le composent, franchissant des échelles de plus en plus étroites et raides. Dans les premiers étages, ce sont plutôt les lieux de vie, et le magasin. Au 4e étage, on voit les meules (du coup ils montaient les sacs de blé en haut grâce à un treuil). Au-dessus, on voit les énormes roues crantées, qui sont une sorte de boîte à vitesse du moulin, et au tout dernier étage, on aperçoit l’axe des pales, et le système de freinage. Au 3e étage, on peut également se promener sur la coursive extérieure, au pied des ailes, qui font 22 m de long. Nous avons également la chance de voir ce moulin en marche 🙂

Nous pédalons ensuite jusqu’à traverser une nouvelle grande digue. Bon, elle est bien moins longue que celle des précédents jours, mais tout de même ! Cette fois, on a donc bien l’occasion de confirmer notre première impression : c’est bien chiant de longer ces digues à vélo ! En plus le ciel est menaçant, alors on court s’abriter dans un café avant que le déluge ne s’abatte. A bien y réfléchir, nous avons eu de la pluie quasiment tous les jours aux Pays-Bas. Mais grâce aux vents, les nuages sont généralement chassés assez vite.

Notre route est assez monotone, d’un côté, la digue, de l’autre, les polders, recouverts de champs. Nous découvrons que nous pouvons aussi rouler sur la digue mais côté mer ! Ça rompt la monotonie, nous y voyons pleins de moutons, et quelques vaches, qui paissent dans les marais salants. C’est par contre moins drôle pour Mathieu qui doit slalomer entre les innombrables crottes sur notre route. On se fait une petite frayeur en dérapant sur l’une d’entre elles, mais notre pilote d’exception réussit à redresser le navire. Fiou !!

Nous arrivons vaillamment à Pieterburen, où on nous a dit qu’il y avait des phoques. Bon, nous on avait compris qu’on allait voir des phoques sur le bord de mer. Mais en fait, non, à Pieterburen, il y a un centre de soin des phoques ! Pour en voir dans la nature, il aurait fallu qu’on aille sur les îles au nord des Pays-Bas ! Raté…

Nous trouvons néanmoins un super camping dans ce village. Toujours un de ces petits campings à la ferme. Ici, on peut récupérer chaises et tables pour les mettre à côté de la tente. Du coup on est installé comme des pachas, et on se met même le match de foot sur la tablette, arrosé d’une petite bière.

Le lendemain, encore et toujours une journée de digue et de polders (on sent qu’on a trouvé ça un peu monotone non ?). S’ajoute à ça de nombreuses éoliennes, et en effet il vente bien fort, et pas vraiment dans notre dos. Le soir, à nouveau un camping génial, dans le petit village de Kostverloren. Ce sera notre préféré depuis le début du voyage ! Cette fois, il n’y a en tout et pour tout que 6 emplacements tentes, directement dans le jardin du proprio, au milieu des poules et du potager. Nous sommes les seuls clients ce soir. Et il y a une grande pièce à vivre qui est à disposition des campeurs, donc à notre disposition. Cette pièce c’est un véritable salon, qui fait partie de la maison du proprio, on est au chaud, à l’abri des moustiques, on a des canapés, c’est super ! Nous y restons toute la soirée !

Catégories
Pays-Bas

Pays-Bas : De Rotterdam à Makkum

Nous faisons la route jusqu’à un petit camping dans les environs de Delft, et le soleil pointe à nouveau son nez ! Pour mon plus grand plaisir, on traverse un canal avec un tout petit bac manuel, où on doit se tracter. Ça tangue, mais notre équipage reste au sec !

Le lendemain matin, nous nous promenons dans Delft, petite ville parcourue de nombreux canaux, qui nous rappelle également Amsterdam (au final, on se dit à chaque fois que ça ressemble à Amsterdam, mais il serait probablement plus judicieux de dire que c’est typiquement néerlandais !). Nous visitons les ancienne et nouvelle églises de la ville. Nouvelle, pas tant que ça, car elle date tout de même du 14e siècle ! Disons qu’elle était plus nouvelle que l’ancienne (une petite église en pierres de tufs existait déjà au 11e siècle à son emplacement) à l’époque. La nécropole royale se trouve dans la nouvelle église, et les souverains y sont enterrés depuis Guillaume d’Orange, mort en 1584. Les dernières inhumations datent de 2004, et lors de notre visite, des travaux sont en cours afin d’agrandir la crypte et d’ajouter 18 places ! A part ça, nous aimons bien cette nouvelle église lumineuse, dont les murs sont en briques claires.

Dans l’ancienne église, environ 400 personnes sont également enterrées, les pierres tombales, à même le sol, sont ornées de reliefs assez marqués pour certaines. C’est ici que le peintre Johannes Vermeer a sa tombe.

Nous traversons ensuite La Haye, sans aucun plaisir. C’est pas très beau et très urbanisé, on n’y avance pas assez vite au goût de Mathieu.

Nous atteignons alors le littoral. Nous ne voyons pas la mer tout de suite, car d’énormes dunes nous en séparent. C’est un paysage magnifique, avec un chemin cyclable très bien aménagé tout le long de la côte ouest (un peu trop circulé mais bon ^^). Comme dit Mathieu, c’est très roulant, et on se fait bien plaisir ! Nous croisons aussi quelques troupeaux de vaches et de chevaux en semi-liberté.

On finit la journée par un sprint de 30 km, pour arriver au camping qu’on a réservé avant l’heure limite. Ça chauffe dans les cuissots, mais on gagne presque 30 minutes sur le temps qu’indiquait le GPS ! Sauf que… On avait pas prévu qu’il y aurait un gros bac à emprunter… Qu’on a raté à une minute, et qui met 20 minutes à faire la traversée ! Merde !  On est dégoûté, on a reperdu tout ce qu’on avait gagné. Et enfin, pour couronner le tout, le GPS nous fait ensuite passer au travers d’une zone industrielle, et même d’une entreprise, où on se fait mettre dehors par un gardien. Décidément, pas de chance.

Nous arrivons au camping, on fait nos plus plates excuses au propriétaire, et on s’empresse de monter la tente. On s’en sort bien, à peine on a fini que la pluie se met à tomber. Par chance, il y a une sorte de hangar abrité, où quelques canapés sont installés : on y squatte toute la soirée (bizarrement, personne d’autre que nous ne s’y abrite), on est comme à la maison. Par contre, on a pas eu le temps de faire des courses, donc on se fait un repas bien frugal : hareng en conserve, biscuits, abricots secs. Ça fait pas rêver !

Nous enchainons avec une deuxième journée très agréable dans ces dunes, en plus le soleil est de la partie. On croise plusieurs tandems aujourd’hui, mais tous de type vélo hollandais. On pique-nique à la plage, on trempe les pieds dans l’eau, c’est top ! On a enfin atteint la côte 🙂

On s’approche de la fameuse route qui traverse l’Ijsselmeer, le fameux pont que Mathieu rêvait de traverser… Et en fait, après avoir discuté avec plusieurs personnes, on découvre qu’il s’agit en fait d’une digue, longue de 32 km, qu’elle est actuellement en travaux, et donc qu’on ne peut la traverser qu’à bord d’un bus ! Quelle déception ^^

Et surtout, quand on appelle la compagnie de bus pour se renseigner, ils nous disent que si notre tandem dépasse 1,8 m de longueur, son gabarit nécessite de réserver une place au moins 2 jours ouvrés à l’avance, et qu’ils nous proposent donc de nous réserver un créneau pour le mercredi (sachant qu’on est le dimanche !).

On réfléchit aux autres possibilités qui s’offrent à nous (enfin à la seule autre possibilité) : redescendre plus au sud et prendre un ferry, super cher. Finalement, on décide de tenter le tout pour le tout et de se pointer au bus, avec un peu de chance, il y aura de la place pour notre Steven.

Du coup, on entame notre 2e sprint de 30 km d’affilée, pour arriver à temps pour le bus de 16h30 (l’avant dernier de la journée). La chance nous sourit, on arrive 10 minutes avant, on tombe sur un chauffeur très sympa, qui embarque direct notre vélo, sans même nous faire de remarque, il papote avec nous et nous recommande un camping sur la rive d’en face (à seulement 4 km, car je ne veux pas avancer plus ^^). Quel contraste avec la personne qu’on a eue au téléphone plus tôt dans l’après-midi !

C’est parti pour la traversée. On ne voit pas la mer, cachée derrière la digue. Le trajet est assez long, et franchement, on se dit que faire ces 32 km à vélo, qu’est-ce que ça aurait été chiant !!! Pour peu qu’il y ait eu en plus un vent de face !

La construction de cette digue a été décidée à la suite d’une énième tempête et d’inondations colossales par la Zuidersee (mer du sud) en 1916, et elle a été terminée en 1932. Aujourd’hui, l’étendue d’eau enfermée par la digue est de l’eau douce, et s’appelle l’Ijsselmeer (meer = lac).

On se pose au camping, on part faire des courses au village à Makkum, mais il est 18h03 et ça fermait à 18h, alors on enchaine avec un 2e repas du pauvre d’affilée, on achète quelques frites dans une baraque, seule offre du dimanche soir ^^

Vers 21h, rebelotte, la pluie se joint à nous, mais encore une fois, il y a un abri dans le camping.

Catégories
Pays-Bas

Grande, grande digue (ps: nous sommes à la mer 🥳🥳)!!

Catégories
Pays-Bas

Rotterdam

Une fois arrivés à Rotterdam, nous nous dirigeons vers la brasserie De Pelgrim, située dans le quartier du Delsfthaven. Elle se trouve le long d’un canal bordé de maisons anciennes étroites et hautes, et entrecoupé de ponts levants. Le coin ressemble bien à Amsterdam.

On passe ensuite devant le dépôt du musée Bojmans Van Beunigen : il s’agit de la réserve du musée, et a priori, on peut la visiter. Ce qui nous intéressait le plus, nous, c’est le bâtiment. Il est de la forme d’un bol, entièrement recouvert de miroirs. Le rendu est assez impressionnant, et le sera d’autant plus lorsque l’aménagement des abords sera fini !

Plus loin, on passe devant le musée maritime, devant lequel se trouvent plusieurs anciennes grues en exposition.

On est ici bien dans la partie moderne de la ville. Elle a été bombardée sévèrement pendant la 2e guerre mondiale, et a ensuite été le terrain de jeu de nombreux architectes, avec des réalisations plus ou moins réussies. Ainsi, on arrive devant les fameuses maisons cubiques, désignées par l’architecte Piet Blom et construites dans les années 80. Il s’agit d’un ensemble de 33 maisons de forme cubique, inclinées à 53°, en hauteur, perchées sur un escalier central qui permet d’y accéder. Chaque maison est censée représenter un arbre, et le tout une forêt. L’une d’elle se visite, on y découvre les meubles d’origine, entièrement faits sur mesure. Au final, ça semble plutôt vivable, à l’exception de la basse luminosité qui y règne. Bon, les panneaux d’information vantent la grande surface de ces maisons (100 m²), mais ce n’est certainement pas 100 m² loi Carrez !! Aujourd’hui, elles sont toutes habitées à l’exception de celle qu’on a visité.

Par ici pour plus d’infos (il y a même des photos prises lors de la construction des maisons).

On passe ensuite devant le Markthall, décrit par le Routard comme « l’endroit le plus étonnant qu’on ait vu ces dernières années : imaginez, sous une gigantesque arche-tunnel en fer à cheval inversé, une nouvelle chapelle Sixtine de 11 000 m² tapissée de 4 000 panneaux photographiques assemblés comme un puzzle représentant, sous l’idée de la Corne d’abondance, un jardin potager comme vu sous acide par un spectateur couché dans l’herbe, où l’on distingue des fruits, des fleurs, des légumes, des insectes géants … ». Bref, à lire ça, on a vraiment l’impression qu’on va voir un truc incroyable, et au final, et bien pas du tout de notre point de vue ! Mathieu dit même que ça lui rappelle le CNIT à la Défense 😅

M’enfin, et sous cet édifice se trouvent de nombreux stands de restos, d’échoppes de toutes sortes.

Le soir, nous nous promenons le long du fameux pont Erasme et passons sur Kop Van Zuid, où de nombreux gratte-ciels ont été érigés ces dernières années.

L’ancien siège de la ligne transatlantique Hollande-New-York a été conservé et reconverti en hôtel restaurant (le New-York hotel). On nous en avait beaucoup parlé, mais on a pas été si emballé que ça par cet édifice. On traverse un nouveau pont pour se retrouver sur Katendrecht, et manger à la Fenix Food Factory.

Si aujourd’hui cette péninsule a un côté très branché, avant, c’était là qu’étaient les pensions des marins, des maisons ouvrières où ils attendaient d’être embauchés, et c’était aussi un haut lieu de la prostitution. Enfin, avant la 2e guerre mondiale, ce quartier connaissait également une forte communauté d’immigrés chinois.

Nous passons la nuit à l’auberge de jeunesse “Hostel room”, totalement différente de celle de Düsseldorf. Lieu très sympa, accueil chaleureux, tout ce qu’on aime.

Nous faisons aussi une visite guidée de la ville, et un tour en bateau pour visiter le port. On est un peu frustré car on aime avoir beaucoup de détails techniques, et il n’y a rien de tout ça dans les commentaires. Il faut donc se contenter de ce qu’on voit et imaginer les réponses à nos nombreuses interrogations.

Dans tous les cas, nous repartons de Rotterdam contents : cette ville nous a beaucoup plu, et semble plutôt agréable à vivre.

Catégories
Allemagne Pays-Bas

Eurovélo 15 : De Duisbourg à Rotterdam

Après cette bonne nuit de repos, nous sommes prêts pour foncer jusqu’aux Pays-Bas ! En effet, on est assez impatient d’y arriver (et de débloquer un nouveau compteur sur notre page de statistiques héhéhé 🤓) ! En plus, nos jambes semblent être en phase avec cette volonté, et nous roulons donc 100 km ! Notre objectif était de nous approcher le plus possible de la frontière, mais de camper côté allemand. En effet, nous avons lu que le bivouac et le camping sauvage sont strictement interdits aux Pays-Bas. Mathieu serait chaud pour tenter quand même, moi pas franchement.

Ça tombe bien, nous trouvons un stade à côté d’une ferme dans un petit village, à 5 km de la frontière, où nous décidons de nous installer pour la nuit. Il y a un bâtiment dans un angle, avec les vestiaires, mais aussi une maison. Difficile de savoir s’il y a quelqu’un dedans : tous les volets sont tirés, mais il y a quand même deux voitures garées devant.

Vu que rien ne bouge, on décide que la maison est vide. Mathieu part en direction des vestiaires, et nous voilà décidément bien chanceux : ils sont ouverts, et les douches sont chaudes ! Grand luxe pour le bivouac de ce soir. On en vient presque à se demander si au lieu de monter la tente et tout, on ne dormirait pas direct dans ces vestiaires… Mais bon, finalement on se dit que non.

Et puis, quelques minutes après que j’ai fini ma douche, on voit qu’en fait il y avait des gens dans la maison !! Un couple vient d’en sortir et de s’installer sur la terrasse. Oups ! On s’approche d’eux et on leur demande franco si on peut rester camper là, ce à quoi ils nous disent : pas de problème, et si on vient vous poser des questions, dites que c’est nous qui vous avons autorisés.

Parfait ! On n’a plus de scrupules et on s’installe confortablement. On est presque comme à la maison 😊

On dort bien, mais on est réveillé le matin, à la fois par la pluie, mais aussi par l’odeur : ça pue (cf. la cuve de stockage (de lisier ?) derrière nous sur la photo) !!!! Mais franchement très fort💩💩💩Probablement que la pluie exacerbe l’odeur du lisier d’à côté…

On patiente dans l’espoir que la pluie se calme, en vain, on est donc contraint de replier et d’avancer sous l’eau. Le passage aux Pays-Bas se fait rapidement, et on s’arrête dans la ville d’Arnhem le midi, où le centre ville piéton est plutôt agréable, avec pleins de petits resto et cafés qui semblent proposer de la bouffe saine, ce qui n’est pas sans nous déplaire après l’Allemagne !!! On se commande chacun une énorme salade, très appétissante à la vue, mais avec malheureusement une sauce ultra sucrée, écœurante. Décidément, la vinaigrette c’est quand même si bon !

La pluie s’est calmée, et nous découvrons les fameuses pistes cyclables néerlandaises, larges, avec quasiment jamais de secousse aux franchissements des trottoirs. Seul bémol, ces pistes sont également réservées aux scooters. Etrange !

Nous traversons de grands parcs, de grandes forêts, c’est agréable.

Et pour couronner le tout, on s’arrête le soir dans un petit camping sympa (au final, tous les campings que nous ferons aux Pays-Bas seront chouettes, car nous ferons attention à bien les choisir petits, et le plus souvent, chez des fermiers). Nous avons un grand pré avec seulement 5 campings-cars (on en vient à se demander si les néerlandais ne vont pas au camping qu’à l’étranger, mais pas chez eux !), on s’installe où on veut, nous avons des tables de pique-nique à disposition, ainsi que des grosses bûches pour faire du feu (et finir nos chamallows), on peut acheter en libre service des oeufs frais et des cerises de la ferme d’à côté. Bref, nous sommes ravis. Et ça s’en ressent sur notre sommeil : on se réveille à 9h30 !!

Il pleut à nouveau, cette fois de la fine bruine qui mouille jusqu’aux os. Beurk. A peine 10 km plus loin on s’arrête à une maison d’hôte pour prendre un petit déjeuner et attendre que ça passe. On y découvre le “Muntthee” (attention, c’est pas franchement révolutionnaire) : on pensait que ce serait du thé à la menthe, comme tout semble l’indiquer, mais c’est juste de l’eau chaude dans laquelle trempe une branche de menthe fraîche. Ça passe bien, et on verra par la suite que les cafés en proposent très souvent, et aussi on nous racontera que c’est le truc à la mode en ce moment dans les grandes villes du pays.

Pour ce soir, nous avons trouvé des hôtes grâce à warmshowers, et ce dès la première tentative. Youhou, Youpi !! Reste plus qu’à rouler 50 km, sous la pluie 🌧️

Nous sommes accueillis chez Ellen et Jaap à Schelluinen. Quand Jaap nous ouvre sa porte, il nous salue par un magnifique “Hello small people !”. Et en effet, fidèle à ses origines néerlandaises (et aux clichés qu’on s’en fait), il est immense !! Mathieu paraît petit à côté, alors moi n’en parlons même pas !

Nous passons une super soirée avec eux, tout est chouette ! A commencer par leur maison : le salon, ouvert sur la cuisine, est spacieux, meublé avec goût, et surtout, vitré entièrement sur trois pans de murs, avec vue directement sur des arbres touffus. Simplement magnifique ! Et puis, nous, on a chambre et salle de bain que pour nous, dans une annexe qu’ils ont construite, à côté du garage. Le garage est rempli d’outils, de machines (tout ce qu’il faut pour travailler le bois, une machine à coudre professionnelle, un four à cuisson pour la poterie, …) : nous apprenons qu’ils rénovent actuellement deux tracteurs, et qu’ils ont, il y a 20 ans et en parallèle de leur job, construit deux bateaux à voile avec lesquels ils voyagent régulièrement.

Et enfin, pour couronner le tout, ils nous ont invités alors qu’ils avaient leurs enfants et petits-enfants à dîner ce soir. Nous passons vraiment une super soirée, on mange bien, on boit du bon vin, et nous repartons avec pleins de recommandations sur les villages à voir aux Pays-Bas, et les points d’intérêts et bons restos à Rotterdam. Merci beaucoup !!!

Sur la route, nous traversons de nombreux jolis petits villages, beaucoup de champs, et systématiquement, nous longeons des canaux de taille variée. C’est très joli, et nous sommes frustrés que le temps soit si gris.

Nous arrivons à Kinderdijk, où sont alignés de part et d’autre d’un canal, 19 moulins à vent. Ça rend un tableau impressionnant. Les moulins ont été construits dans la première moitié du 18e siècle, et étaient utilisés majoritairement dans les systèmes de gestion des eaux (maintien des terrains bas au sec, lutte contre les inondations).

Après cette petite pause, nous faisons une entorse à nos déplacements non motorisés, et embarquons sur le Waterbus ! Comme son nom l’indique, il s’agit d’un bateau qui circule sur le fleuve, et qui fait office de transport en commun. Et c’est parti pour Rotterdam (une vingtaine de minutes), à toute allure !!

Ah oui, et ici (rien à voir), aux Pays-Bas, le masque n’est plus obligatoire que dans les transports en commun !

Catégories
Allemagne

Eurovélo 15 : De Cologne à Duisbourg

Nous pédalons de Cologne jusqu’à Zons, petit village médiéval bordé de remparts où nous nous arrêtons manger.

Nous arrivons ensuite à Düsseldorf dans l’après-midi, par le quartier moderne de la ville, Medienhafen. Encore une fois, c’est une ancienne zone très industrielle qui a été récemment reconstruite avec le concours de plusieurs architectes, et notamment Gehry pour trois bâtiments. S’y mélangent des vestiges de vieux bâtiments, des anciennes grues sur les quais, et ces bâtiments modernes. L’ensemble est assez chouette.

Nous arrivons dans l’auberge de jeunesse que nous avons réservé, et c’est la douche froide. Il n’y a pas d’accueil, les rares personnes présentes, clients, comme nous, ne parlent pas un mot d’anglais, d’allemand, de français, il n’y a aucun endroit où mettre notre tandem alors qu’il était écrit sur internet qu’il y avait un parking…. Bref, en plus de ça, l’ambiance est absolument bizarre, et mal-aisante. 

Bref on laisse ça de côté et nous partons à la découverte de la ville, avec en premier arrêt un resto japonais réputé (Na Ni Wa), où nous mangeons des nouilles après avoir fait la queue 20-30 minutes. Elles sont bonnes, mais ce n’était probablement pas le choix idéal : il faisait déjà chaud dehors, mais alors après ça, on était en nage ! Il faut donc aller se désaltérer, direction la brasserie Brauerei zum Fuchsen, pour découvrir l’Altbier. Le principe est le même qu’à Cologne : les verres ont la même forme et le serveur continue de les remplacer tant qu’on ne les recouvre pas. On poursuit notre soirée le long du Rhin, et il y a encore plus de personnes que dans les villes précédentes !! Düsseldorf semble être une ville assez jeune (d’ailleurs on a rencontré un français qui y était en stage, et qui a justement choisi cette ville pour sa vie étudiante et sa nightlife).

On arrive à la tour de la télévision, en haut de laquelle nous montons. Il aura fallu insister auprès du caissier pour qu’il nous laisse monter gratuitement au bar (c’est la règle mais il voulait absolument nous faire monter au panorama, prétextant qu’il n’y avait aucune vue depuis le restaurant – totalement absurde car dans ce cas, pourquoi avoir mis un resto à 150 m de hauteur ?).

Enfin, nous avons pris la décision, non sans angoisse, de laisser notre Steven dormir seul dans la rue cette nuit. On a fait les choses bien : on l’a accroché devant le commissariat de police, et une policière nous a dit qu’a priori, il ne risquerait rien. On croise les doigts !

Nous rentrons nous coucher, Mathieu me fait un cirque pour trouver ses boules Quies “car en AJ, on dort toujours mal”…. Devinez qui est le seul à avoir ronflé toute la nuit ???

Le jour suivant, nous retrouvons avec joie notre Steven, qui n’a pas bougé d’un poil. OUF !!!!

On prend un bon café, et on fait une visite guidée de la ville. Elle se trouve au confluent entre le Rhin et la Düssel, une petite rivière, d’où son nom (le village de Düssel). On a plus trop en tête les chiffres exacts mais de mémoire, ⅔ de la production d’acier de l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale provenait de Düsseldorf.

La guide nous apprend qu’aujourd’hui, Düsseldorf est extrêmement dynamique dans le domaine de la mode, de l’art et de la culture, et qu’il s’agirait de la ville allemande qui bénéficierait le plus de support (financier et infrastructures) concernant ces deux derniers points, devant Berlin.

20 pages sur l’histoire de la ville.

Mathieu n’est pas fan de cette ville, qui semble aussi assez superficielle, avec notamment une énorme allée, la Königsallee (la Kö pour les habitués) bordée de boutiques de luxe, une sorte de Champs Elysées allemands.

Après cette visite, nous reprenons la route, et Steven semble vouloir nous faire payer sa nuit dehors : la grande chaîne déraille, et un peu plus loin, la sacoche avant saute du porte-bagage. Par chance, c’est juste une tige du porte-bagage qui est sortie de son support, et non une vraie casse. Ouf !

Nous roulons sous des nuages ultra-menaçant, et ça ne manque pas, un orage éclate. On est par chance en bordure de Duisbourg, dans un quartier résidentiel, et il y a un abri pour les voitures devant une maison, où on se terre.

Après une heure de pluie, ça ne semble pas vouloir se calmer, au contraire, et nous craquons : il y avait un hôtel juste en face de nous (coïncidence ? ^^), on y prend une chambre. C’est à nouveau un peu bizarre, il n’y a pas d’accueil ni de personnel, on reçoit des codes par mail pour ouvrir une boîte et récupérer les clés. Comme on a l’air seuls, on ne se fait pas chier et on rentre Steven dans le hall, pour qu’il y passe la nuit.

Soirée télé devant les matchs de l’euro, on dort super bien !