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Estonie

Tallinn !!!

Nous voici arrivés à Tallinn. Tallinn !!! Notre objectif principal du voyage ! On est trop content d’être arrivés jusque-là, 4 mois et demi et presque 8000 km plus tard ! On peut le dire, on est fier de nous.

Nous nous posons un peu à l’auberge que nous avons réservée (en plein centre ville historique, trop cool), puis allons fêter ça autour d’une grosse pizza et d’un bon verre de vin.

Nous retrouvons ensuite Gunnar et Leopold, les deux allemands que nous avions rencontrés quelques jours plus tôt, et passons une bonne soirée ensemble.

Les jours suivants, le soleil est revenu, et nous nous consacrons un peu à la visite de la ville, mais surtout à préparer la suite de notre voyage !! Eh oui, nous voulons donc maintenant filer vers la Turquie, mais pas à vélo ! La logistique pour acheminer Steven tout là-bas est plutôt casse-tête, entre l’absence de liaison ferroviaire entre les capitales des états baltes, les innombrables changements de bus, l’emballage du tandem pour l’avion…. Nous passons quelques moments à nous faire des nœuds au cerveau !

Au final, nous retenons la solution de partir en avion, nous avons repéré un magasin d’emballage pas trop loin de l’aéroport, où nous irons pour mettre Steven en carton. Départ prévu dans une semaine, nous sautons donc dans un ferry pour passer quelques jours en Finlande !

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Estonie

L’Estonie jusqu’à Tallinn

Le jour suivant, nous prenons bien notre temps et faisons la grasse mat, car nous avons un hôte Warmshower prévu le soir, à seulement 45 km de là. C’est donc une petite journée en perspective. Nous profitons bien de la route, montons aux quelques tours d’observation pour voir les panoramas alentour. Dans les marais, nous apercevons plusieurs hérons blancs, c’est très beau. 

Nous nous promenons aussi un peu dans le centre de Pärnu, où nous recroisons nos deux allemands (et convenons de nous retrouver un soir à Tallinn pour boire un coup).

Et puis nous arrivons à Lindi, petit village de pêcheurs où habite Aimar qui nous accueille ce soir.

Nous voilà dans une de ces maisons très vieilles, toutes en bois. Elle appartenait à ses grands-parents d’ailleurs. Aimar est très bavard et nous raconte pleins de choses intéressantes sur la vie en Estonie. Il nous emmène aussi à son activité mensuelle, qu’il nous a présenté comme étant une sorte de pub quizz. Nous sommes contents de pouvoir y assister même s’il nous a prévenu que tout sera en estonien. Au final, ce n’est pas du tout ce à quoi on s’attendait !! Nous voilà dans la salle des fêtes d’un village voisin, la moyenne d’âge est de 60 ans, toutes les équipes sont constituées de 4 personnes, chaque équipe regroupée autour d’une table… Bref, il n’y a pas de place pour nous, et on a plutôt l’impression d’être au bingo loto !! L’ambiance est très sérieuse, et l’équipe d’Aimar gagne (comme souvent paraît-il). Les lots pour les trois premières équipes ? Une barquette de raisin, une barquette de kiwis ou un filet d’oranges !

Expérience malgré tout intéressante ! 

Réveil très tôt le lendemain, car Aimar part à 7h pour aller au travail (il est prof dans un lycée). C’est un peu difficile, mais nous apprécions l’idée d’avoir une très grande journée devant nous ! Nous roulons le nez au vent, à une allure fort agréable, et au travers d’arbres parés de magnifiques couleurs qui nous ravissent les yeux. Quel régal ! En plus, il semblerait que ce soit la journée des biches, nous en avons vu une sacrée quantité tout au long de notre parcours, ainsi qu’un renard. Par contre, malheureusement, malgré les nombreux panneaux qui les annoncent, nous ne croisons aucun élan.

Quand la faim commence à nous tirailler, nous n’arrivons pas à trouver de café ni de resto, et nous nous installons aux tables d’un café fermé, pour manger notre pique nique favori : du pain et des sardines !! Il caille bien, alors nous faisons un feu avec notre réchaud.

Ce jour-là, nous roulons 114 km, ce qui nous fait un nouveau record de distance !! Nous sommes affamés vers 16h et nous ruons sur du poisson et des frites, avant de rejoindre une aire de camping sauvage aménagée pas loin de Lihula.

En Estonie, il y a un système un peu similaire à celui du Danemark, avec des aires de bivouac équipées de tables abritées, de foyers pour le feu. C’est moins développé mais tout aussi appréciable ! 

Nous sommes dans un endroit assez reculé et pourtant, il y a de l’animation ce soir : un camion s’est embourbé juste à côté, et nous le voyons forcer pour essayer d’en sortir, en vain, appeler ses copains en renfort, en vain, et enfin, se faire remorquer par un tracteur !

Nous nous faisons du feu toute la soirée, on aime ça.

Au petit matin, nous allons jeter un coup d’œil à la vue depuis la tour d’observation, puis nous mettons les voiles, toujours vers le nord.

Petite pause choucroute dans une cantine sympa le midi, et bivouac à une autre aire aménagée le soir. Le vent s’est levé et il fait bien froid, alors rebelotte, nous faisons du feu toute la soirée. Nous n’en croyons pas nos yeux quand nous voyons une voiture s’arrêter, un mec en sortir et aller tout droit au lac pour se baigner. Il fait nuit, il fait froid, mais quelle idée !!! Il reste d’ailleurs très peu de temps dans l’eau, reprend sa voiture et repart. Etrange !

Nous quittons notre campement et roulons toute la journée sous un ciel gris.

Petite pause sur la route pour changer notre chaîne avant, et nous voici arrivés à Tallinn.

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Estonie Lettonie

De Riga à l’Estonie

Nous quittons Riga et redécouvrons le plaisir de rouler par beau temps ! Nous avons retrouvé le littoral, avec ses belles forêts de bouleau tout le long. Une portion de notre route passe directement sur la plage, c’est chouette.

La journée passe vite et nous nous installons le soir dans un camping bien aménagé, au bord d’un lac. De belles couleurs s’offrent à nous à la tombée du jour, et nous profitons même d’un feu d’artifice donné en l’honneur d’un mariage pas loin.

Nous poursuivons le lendemain dans la même lignée que la veille, avec de nouveau quelques passages par la plage, mais cette fois beaucoup plus sournois : la plage est jonchée de rochers et nous devons par moments porter le Steven chargé, ce qui n’est pas une mince affaire !!!

Nous nous arrêtons en fin de journée à Veczemju Klintis, un lieu que nous avaient recommandé les filles rencontrées à Riga. Il y a là des “falaises” de grès orangé, joliment érodées. L’endroit est bien beau, très fréquenté en journée, mais nous décidons d’y planter la tente, et l’avons alors pour nous tout seuls en soirée, avec un super coucher de soleil.

Mathieu profite de l’absence de toute agglomération dans les environs et du ciel dégagé pour faire de belles photos des étoiles.

Le matin, nous nous levons assez vite car… il fait froid !! Autant nous agiter un peu pour se réchauffer ! Nous en sommes récompensés à nouveau par de très belles lumières, cette fois-ci celles du lever du soleil. Nous nous mettons à l’abri du vent dans une grotte au pied de la falaise pour petit-déjeuner. Il fait certes meilleur, mais nous luttons pour ne pas mettre du sable partout dans nos affaires !

Nous nous remettons en route et nous réchauffons finalement assez vite, on se remet même en tee-shirt pour la première fois depuis quelques temps !

A défaut de trouver autre chose, nous nous arrêtons le midi à Hesburger, une chaîne de fast-food finlandaise. Ca ne nous emballait pas franchement, surtout que c’est sur une station service, qu’il est interdit de manger à l’intérieur, et nous, qui n’avons pas de véhicule, n’avons nulle part où manger à part un banc à côté de la route et d’un toboggan. Mais finalement, c’est plutôt bon, et le prix défie toute concurrence : 2,1 € pour le menu burger frites et coca !!

Nous voyons au loin deux cyclotouristes passer. Incroyable, cela fait si longtemps qu’on en a pas croisé !! Nous ré-enfourchons donc notre monture et les rattrapons vite : ce sont deux allemands, Gunnar et Leopold, en vacances pour deux semaines dans le coin. Nous passons la frontière ensemble et papotons un bon moment. Ca fait plaisir !

Nous voici donc en Estonie, et nous traçons pas mal en fin de journée car nous avons réservé une chambre près de Pärnu. Voilà une bonne grosse journée à plus de 90 km. On dort comme des pierres ce soir-là.

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Lettonie

Riga

A notre arrivée à Riga, nous nous arrêtons prendre un bon café dans un petit endroit charmant (et avec une playlist 100% française – on l’a pas fait exprès !), et on fait bien, car il se met à pleuvoir (encore 😔). Nous allons nous installer à l’hôtel que nous avons repéré : nous avons été très chanceux car nous avons trouvé un super deal pour un bon hôtel en plein centre ville historique ! C’est royal.

Nous ressortons le soir au Folkksclub, un bar qui propose des bières locales, de la très bonne bouffe, et de la musique live. Ce soir c’est Rockabilly (on ne savait pas franchement ce que c’était). Une belle soirée.

Quelle bonne surprise au réveil, le ciel est bleu, et le soleil brille !! Ça fait du bien ! Nous faisons une visite guidée du centre ville historique de Riga, puis nous promenons au marché central et visitons le musée du ghetto. S’ensuit une visite à l’institut des sciences pour Mathieu, et du quartier art nouveau pour moi.

Nous poursuivons avec la visite du musée d’art letton, avant de retourner au même bar qu’hier !

Cette fois, nous y rencontrons un allemand, Wolf, et 4 lettons, trois filles et un gars, tous bien sympa, avec qui nous passons une belle soirée. Il y a de la musique à nouveau, mais traditionnelle, les gens chantent et dansent, super ambiance.

Nous quittons Riga le lendemain matin, après avoir acheté une nouvelle chaîne arrière pour notre vélo.

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Lettonie

La Lettonie jusqu’à Riga

Une dizaine de kilomètres après la frontière, nous trouvons pour notre plus grand plaisir une cantine comme on les aime : nous revoilà avec nos patates et boulettes de viande de porc. Ça fait du bien de pouvoir s’y réchauffer !

Mais bon, quand on s’arrête comme ça, il est toujours plus difficile de repartir ensuite !! Il fait toujours froid, et nous n’avons aucun plan pour dormir ce soir (aucun hôtel dans le coin, aucun !!!). Nous évitons de penser à la future nuit sous la tente, et roulons tant que nous le pouvons. Mais bon, comme on ne croise vraiment rien, on se décide à s’arrêter à la prochaine maison pour demander de l’eau. 

Et incroyable, avant même qu’on ait le temps d’exposer notre requête à la vieille femme qui nous ouvre, elle nous invite avec insistance à entrer chez elle, nous sert le café, et nous sort pleins de saladiers de gateaux (plus très croustillants – depuis combien de temps sont-ils là ?^^), de caramels … Nous voilà donc chez Silvija, une lettone qui parle un peu allemand. Veuve depuis deux ans et sans enfants, elle semble enchantée par notre visite, et nous invite à rester dormir dans sa “Badehaus”, la cabane au fond du jardin où il y a un sauna. Mais quelle chance on a !

Nous passons une très bonne soirée ensemble, elle nous nourrit comme si on était ses enfants, avec les légumes de son jardin et le miel de ses ruches ! Nous sommes tenus d’ailleurs de manger l’ail et l’oignons crus, et ça nous arrache le gosier !!! De notre côté, nous avons l’impression d’être revenus 50 ans en arrière : sa maison en bois est très vieille, seule la cuisine semble chauffée, grâce à la cuisinière à bois, et il n’y fait que 17°. Pour se laver, c’est le feu qui chauffe l’eau et ensuite c’est lavage au seau.

Nous rejoignons notre cabanon au fond du jardin, où le feu de cheminée a réchauffé l’atmosphère, mais aussi réveillé de nombreuses guêpes qui semblaient s’être mises là pour hiberner. Du coup nous essayons de toutes les dégager, ce n’est pas chose facile. Nous pouvons aussi faire une toilette de chat à la bassine avec l’eau qui est désormais chaude. Une peau de sanglier est accrochée juste au-dessus du canapé-lit où nous allons dormir, c’est charmant !

Puis, alors qu’on s’endormait doucement, Mathieu se lève brusquement : il s’est fait piquer par une guêpe !! Sapristi, voilà qu’on rallume tout et qu’on repart à la chasse. Pas sûr qu’on dorme sur nos deux oreilles cette nuit XD Mais au moins, nous n’avons pas froid et ça c’est top !

Pas de piqûres supplémentaires finalement, et nous retrouvons Silvija de bon matin, qui nous a à nouveau ramené des légumes du jardin pour le petit dèj ! Trop cool ! Nous l’aidons ensuite à ramener du bois dans sa maison. Nous découvrons une grange remplie de bois, c’est monumental !! On en a jamais vu autant. Nous ramenons 6 brouettes chez elle, que nous déchargeons dans la cuisine et dans la salle de bain.

Elle nous dit que l’hiver, ça ne lui tient que deux semaines ! Voire une lorsqu’il fait -20 ! On se demande comment elle fait pour charger tout ce bois quand elle est seule !

Nous reprenons encore un café, puis il nous faut partir. Voilà une très belle rencontre, nous sommes enchantés, et aussi un peu tristes de voir à quel point elle est seule et regrette notre départ.

Nous réalisons encore plus à quel point elle est seule lorsque nous voyons qu’il nous faut parcourir 11 km avant de croiser une autre maison !

Nous longeons à nouveau une grosse route passante et droite, donc c’est pas passionnant. Mais nous trouvons un bon endroit où manger le midi, et nous régalons avec du chou farci avec du porc. Puis nous avons repéré un endroit où dormir, mais c’est encore à 60 km alors nous devons repartir et Mathieu mène un rythme d’enfer : 25 km/h de moyenne ! Autant dire que le soir, on est rincé.

Nous sommes dans un petit chalet en bois, encore avec un sauna (apparemment c’est assez culturel ici, il y a souvent des cabanes avec le sauna au bord d’un étang dans les maisons), et un poêle où nous nous réchauffons.

Au réveil, nous voilà totalement en forme et pour cause, nous apercevons quelques microtaches de ciel bleu ! Incroyable !! Nous quittons notre petit chalet et traçons vers Riga tant bien que mal, en effet, quelques 30 km avant, nous avons le choix entre des mini chemins au travers de broussailles, l’autoroute, une piste d’aéroport désaffectée. C’est assez prise de tête, mais nous finissons enfin par tomber sur une vraie piste cyclable ! Nous fêtons ça par … un macdo (^^), avant de finir les kilomètres qui nous séparent de la capitale.

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Lettonie Lituanie

De Vilnius à la Lettonie

Nous quittons Vilnius ce matin avec autant de facilité que nous avons eu des difficultés pour y arriver ! Quel soulagement ^^ Le froid nous galvanise, il fait quand même 6 degrés, ressentis 2 degrés (arg !!), et nous roulons à merveille, si bien que nous avons déjà fait 60 km quand nous nous arrêtons manger. Nous espérions trouver un café ou un resto pour se réchauffer, mais c’est peine perdue dans ces zones très rurales et peu peuplées, où nous ne croisons aucun commerce ! Nous mangeons donc bien rapidement, sur un banc devant une église, tant bien que mal à l’abri du vent. Heureusement qu’on a notre tisane chaude !

Nous essayons de trouver un endroit où dormir le soir, mais à notre grande surprise, il n’y a que très peu d’offres, et à des prix incompréhensibles : de 70 à 350 euros !! Ça nous étonne beaucoup vu qu’on est perdu au milieu de la campagne ! On décide donc de s’en passer, et apparemment, les astres étaient bien alignés, car nous tombons sur une zone aménagée en bordure d’un lac, au milieu de la forêt, avec des abris en bois et des tables de pique nique, qui nous permettront au moins d’être au sec et à l’abri du vent pour la soirée ! Nous allons demander de l’eau à des gens qui sont dans un chalet pas loin, et ils nous proposent de boire un coup avec eux. On est super content, ils sont très sympas, et de fil en aiguille, ils nous offrent de la soupe au chou, puis de partager leur table au chaud avec de la bonne viande grillée au barbec, des bières, des gâteaux… Le paradis ! Nous passons une excellente soirée en leur compagnie, à discuter, chanter (les deux femmes sont fans de chansons d’amour russes, ce qui nous étonne un peu puisqu’ils semblent aussi avoir une aversion prononcée pour ce pays !). Nos nouveaux amis nous posent énormément de questions sur notre voyage, qui leur semble plutôt incongru (pourquoi aurait-on abandonné notre confort matériel pour ça ? Comment on se lave ? … )

Nous repartons tout contents de cette rencontre, et à défaut d’avoir chaud au corps (seuls 3 petits degrés sont annoncés cette nuit…), nous avons chaud au coeur !

Nous dormons longtemps ce matin, bercés par le bruit de la pluie sur la toile de tente, et tentant d’oublier nos pieds congelés !

Nous nous mettons dans le recoin de l’abri où nous sommes installés pour faire le feu et le café, ce qui nous réchauffe un peu ! 

Nous quittons notre abri de fortune non sans mal, pour affronter la pluie et le froid. Ce n’est pas très concluant, et nous nous arrêtons à quelques km de là, à Moletai, à un resto au chaud, dans l’idée d’attendre que la pluie passe. Nous y restons bien 3h ! Nos espoirs de rouler au sec sont vains, donc nous repartons finalement, après avoir réservé une chambre à Utena, à 40 km et quelques de là. Il caille, il mouille, et les petits chemins de terre sont encore plus bosselés que d’habitude !

Pas franchement facile cette journée, et nous sommes bien content quand nous arrivons. La maison est toute en bois et le proprio nous y a mis le chauffage, plus qu’à se doucher et mettre nos vêtements et la tente à sécher, et nous pouvons nous reposer !

A notre réveil, quelle surprise : il y a une dame dans la cuisine, alors que nous avons laissé en vrac la tente par terre et notre vaisselle sale…. Oups ! C’est la propriétaire et son bureau est dans une pièce de la maison, on aurait pas pu imaginer 😅

Nous partons, toujours dans le froid, mais pas de pluie. C’est déjà ça !

On fonce, et malheureusement, toujours autant de difficulté à trouver un endroit où manger au chaud !! Par dépit, nous nous arrêtons donc lorsque nous croisons une mini épicerie, une de celles où il n’y a rien de frais quasiment. Pas facile d’y trouver notre bonheur, nous nous rabattons sur des knakis ! La vendeuse accepte gracieusement de nous les réchauffer au micro-onde, par contre, elle ne nous invite pas à manger au chaud ! Nous nous abritons tant bien que mal sous le parapet du toit, alors que la pluie s’est remise à tomber. Ca caille !

Nous filons ensuite vers Rokiskis, le trajet n’est pas top, on longe une route droite passante, et on a le vent de face, ça tue ! A notre arrivée, nous sommes accueillis comme à l’accoutumé, par une porte de prison, difficile de faire plus glacial. M’enfin, nous avons une chambre (pas chauffée, tant pis), il est 16h et on est crevé.

Nous quittons cette peu charmante bourgade de Rokiskis et avalons les kilomètres qui nous séparent de la frontière lettone. C’est surprenant, car cette route semble être assez empruntée (nous croisons pas mal de camions) et pour autant, c’est un chemin de terre et non une route recouverte de bitume !

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Lituanie

De Lazdijai à Vilnius

De même que la veille, nous empruntons beaucoup de petits chemins de terre, bien bosselés (en tôle ondulée !). Mais à mi-parcours, nous passons sur une route plus importante, avec une dénomination du même style que nos autoroutes (A16, E28) 😱 Bon au final ce n’est qu’une deux fois une voie, avec quelques feux, heureusement ! Une recherche sur internet nous apprend qu’il s’agit d’une “route magistrale”. Il y a pas mal de circulation, mais au moins, nous avançons bien ! Beau score aujourd’hui, avec 92 km et 700 m de dénivelé. On a beau dire que la Lituanie et le nord de la Pologne sont plats, ils sont certes peu hauts en altitude, mais parsemés de collines !

Nous étions surpris en Pologne devant le peu de supermarchés dans les campagnes, et les mini épiceries peu avenantes, mais ici, c’est encore pire, il n’y a rien du tout ! Nous n’en avons pas croisé une de la journée ! 

Par contre, comme en Pologne, il y a énormément de calvaires partout dans les villages, mais ils sont beaucoup plus sobres ici, généralement en bois sculpté (sans fleurs ni rubans colorés).

A midi, nous avons réussi à trouver une petite échoppe pour manger des kibinis : une salle tout en bois bien sombre, sans aucune décoration, juste deux tables, et la propriétaire d’une soixantaine d’années, avec un visage très fermé et qui nous fixe du regard sans aucune expression. Wow, très spécial comme ambiance, presque glaçant !

Nous arrivons assez tôt à Trakai où nous avons réservé une chambre, et nous en profitons pour bien nous reposer !

Nous passons rapidement devant le château de Trakaï le lendemain matin. Planté au milieu du lac, la vue doit être vraiment belle lorsqu’il fait beau.

Nous sommes très surpris de voir à quel point les territoires sont ruraux, et les villages constitués seulement de quelques fermes (la plupart avec un ou plusieurs chiens, qui se font un malin plaisir à nous poursuivre en aboyant bien fort, pour mon plus grand plaisir), toutes en bois, parfois peint, et beaucoup avec un aspect vraiment très vieux et dégradé (toits à moitié effondrés…). Nous voyons aussi beaucoup de fermes avec un bœuf accroché à un piquet pour brouter devant les maisons. Et même, nous apercevons un fermier qui laboure son champ avec une charrue et un cheval !

Nous nous approchons ensuite de Vilnius, et plus ça va, plus la route empire (et les nerfs se crispent !). Absolument aucune infrastructure pour les vélos, on passe par d’énormes routes très circulées, on y comprend rien, c’est stressant ! Et pour couronner le tout, le temps est bien maussade et renforce le côté peu accueillant du tableau.

On s’arrête au resto Busi Trecias recommandé par le routard où nous mangeons de la cuisine bien roborative pour trois fois rien (saucisse Mathieu et galette patate pour moi).

Nous enchaînons avec la visite de la cathédrale (style néoclassique) et du clocher, dans une tour à part. Les deux ne nous enchantent pas plus que ça, il n’y a que quelques étroites meurtrières par lesquelles on peut essayer d’apercevoir la ville en haut de la tour.

Nous parcourons ensuite la rue principale du centre ville, la rue Pilies, parsemée de nombreuses autres églises en tout genre.

Notamment l’une d’entre elles, orthodoxe, semble très belle et bien sûr différente de ce à quoi on est habitué (baroque, avec un fond entièrement vert). Mais le problème, c’est qu’une cérémonie religieuse y est en cours, avec des prêtres qui psalmodient, 8 personnes qui leur répondent en chant lyrique (ça c’est magnifique). Bref, ça semble assez sacré, les gens semblent très pieux et se signent toutes les 30 secondes ou presque, les femmes portent toutes un fichu … On part assez vite, ne nous sentant pas vraiment à notre place.

Nous parcourons aussi le quartier de l’ancien ghetto de Vilnius. A la fin du 19e siècle, 40% de la population de Vilnius est juive. Puis avec l’occupation allemande, deux ghettos sont créés en septembre 1941. Les 11 000 habitants du petit ghetto sont tous assassinés dans les semaines qui suivent, tandis que les 30 000 du grand ghetto survivent deux ans, et constituent un réservoir d’esclaves pour les usines de guerres nazies. Moins de 5% des juifs de Vilnius ont survécu à la deuxième guerre mondiale.

Nous nous dirigeons ensuite chez Simona, notre hôte warmshower pour les deux prochains jours. Ca grimpe pour aller chez elle !! Nous mangeons ensemble et discutons jusque tard, nous passons une bonne soirée.

Le lendemain, nous nous promenons rapidement dans Uzupis. On devrait plutôt dire dans la République d’Uzupis ! En effet, les habitants de ce quartier ont décidé de se séparer de Vilnius et de fonder leur république le … 1er avril 2000. Ils se sont dotés d’une constitution, et sont jumelés avec la commune libre de Montmartre (dont pour notre part nous n’avons jamais entendu parler !). Il y a un président, des ministres… Simona nous a expliqué que globalement, tout le monde peut s’autoproclamer responsable d’une activité, d’un sujet, s’il s’implique dans ce domaine.

Le site internet de la république d’Uzupis est par ici.

Nous tombons ensuite sur un grand marché d’artisans, de nombreux stands avec de beaux objets en bois… C’est frustrant de ne rien pouvoir ramener sur notre vélo ! A défaut, nous nous rabattons sur les stands de bouffe bien sûr ! Poisson grillé et bugnes au programme. Nous sommes aussi intrigués par un atelier de boulangerie, où nous voyons une dame tourner une broche au-dessus d’un feu, tout en versant une pâte à gâteau dessus. Ca forme petit à petit une grande pâtisserie en forme de sapin (on en a vu plusieurs fois dans les supermarchés, sans jamais les goûter. Ce stand semblait donc être la parfaite occasion pour tester, mais manque de chance, au moment où on a voulu en acheter, il n’y en avait plus !

Dans un tout autre registre, nous visitons alors le musée du génocide et du KGB (situé dans les anciens locaux de ce dernier). La visite est très intéressante mais les très nombreux panneaux écrits en tout petits caractères nous assomment. Et le point final, la visite de la prison et de la salle d’exécution finissent de nous glacer le sang.

En soirée, nous faisons un crochet par le bar Spunkas, à Uzupis, recommandé par Simona. Tout petit, très bonne ambiance avec des gens qui semblent tous se connaître.

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Pologne

La tanière du loup et fin de la Pologne

Les jours sont beaux, le soleil nous chauffe doucement, et illumine le beau tableau qui s’offre à nous, avec l’automne qui arrive doucement, et commence à parer les arbres de magnifiques couleurs !

Nous nous arrêtons près de Ketrzyn pour passer la nuit, nous sommes au bord d’un lac avec de superbes infrastructures de détente : des abris avec tables de pique nique, des fauteuils, des balancelles, des toilettes, des douches (froides ^^)… Bref, de quoi passer une bien bonne soirée ! Par contre, il y est interdit de camper, mais qu’à cela ne tienne, nous nous installons juste à côté de l’entrée sur une zone enherbée où sont déjà posés deux vans : nous les rejoignons pour passer la nuit.

Le lendemain matin, nous roulons en direction de la tanière du loup (Wolffschanze). Qu’est-ce que c’est que ça ? Le nom de code des quartiers généraux d’Hitler pendant la seconde guerre mondiale. Malgré le dynamitage effectué par les allemands eux-mêmes à la fin de la guerre, et le temps qui a passé, les monstres de béton (des bunkers avec des toits de 5 m d’épaisseur !) restent bien en place dans la forêt. C’est à la fois impressionnant et lugubre.

Notre route nous mène ensuite au travers des beaux lacs de la Mazurie.

Puis, il nous faut comme toujours chercher un endroit où dormir. Nous avions repéré un agroturystyka (le même label que celui d’Henryk), mais à notre arrivée, il semble n’y avoir personne ! Pas plus de réponse au téléphone, alors nous devons continuer ! Un peu plus loin, nous tombons sur un panneau qui indique un terrain où on peut camper, chez l’habitant. Mais cette fois, ils n’ont pas de douche, et nous on aurait bien besoin de se décrasser un coup, donc nous poursuivons encore !

On finit par demander à des gens dans leur jardin au bord d’un lac, s’ils ne savent pas où on pourrait aller. Et miracle, ils nous proposent de planter la tente dans leur jardin, et d’utiliser leur douche ! Quelle chance nous avons finalement ! L’une des femmes nous amène même une bonne saucisse du barbec et du pain, trop sympa. Nous sommes par contre un peu étonnés qu’ils ne viennent pas nous parler de la soirée, à part cette femme qui nous a posé 2-3 questions. Pas de souci, nous sommes très bien installés, et comme il fait nuit tôt, nous nous couchons à 20h30 (on bat des records !).

Les jours suivants, nous poursuivons notre route. Nous avons vu que la température allait chuter assez vite dans les prochains jours, alors nous traçons, au travers des chemins de terre et autres routes.

Par deux fois, nous tombons sur d’énormes belvédères qui semblent tout neufs, depuis lesquels nous dominons les vallées alentour. Assez surprenant de voir ces grosses infrastructures au milieu de nulle part !

Nous arrivons au point où les frontières de la Pologne, la Lituanie et la Russie se rencontrent (cf. cet article de Mathieu !). 

Il n’y a aucune route qui part de ce point et se poursuit en Lituanie, alors nous devons continuer un peu notre chemin et passer encore une dernière nuit en Pologne. Depuis 2-3 jours, nous sommes assez déroutés par la froideur des gens qui nous hébergent ! Pas de sourire, pas d’intérêt manifeste à notre voyage… Ca nous met parfois mal à l’aise, mais c’est vraisemblablement une différence culturelle.

Finalement, nous avalons les derniers kilomètres qui nous séparent de la frontière. Alors que nous étions sur un chemin de terre, nous passons sur une route goudronnée à l’endroit même où se trouve le panneau de la Lituanie ! Ca nous fait bien rire mais au final, c’est probablement juste pour faire semblant car très peu de temps après cette même route redevient un chemin de terre, et le restera sur la quasi-totalité de notre parcours du jour (beaux dérapages en vue dans les chemins sableux !). Toujours est-il que c’est assez rigolo ! Nous remarquons aussi que du côté de l’entrée en Pologne, il n’y a pas de drapeau européen.

Nous traversons notre premier fuseau horaire et gagnons donc une heure, ce qui nous est fort agréable car la nuit commençait à tomber vraiment tôt.

Peu après, nous tombons sur un grillage barbelé ainsi qu’un portail, et nous restons dubitatifs : s’agit-il d’un vestige de l’ancienne frontière ou d’une nouvelle ? Difficile de savoir, surtout qu’il y a un panneau d’information juste à côté qui évoque des subventions de l’état pour construire de nouvelles infrastructures dont un terrain de basket à l’école voisine, et une frontière. Bref nous sommes perplexes !

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Pologne

Malbork et Frombork

Aujourd’hui, les routes qu’on emprunte sont vraiment bien aménagées, voire même neuves ! On avait l’impression que l’une d’entre elles sentait presque encore le bitume frais (et on a d’ailleurs croisé les ouvriers chargés d’ensemencer ses abords, comme quoi !). Du coup, une bonne journée remplie de kilomètres, et nous voici arrivés à Malbork, où nous dénichons un camping parfait pour passer la soirée.

Nous visitons la forteresse teutonique de Malbork (Marienburg), construite aux 13e et 14e siècles. C’est ici que le Grand Maître de l’ordre teutonique a fixé son siège en 1309. Cette forteresse est constituée de trois niveaux, avec l’avant château (pour les activités économiques), le château moyen, siège des activités séculières et des échanges avec l’extérieur, abritant notamment les appartements du Grand Maître, et le château haut abritant le monastère, entièrement réservé aux membres de l’ordre.

L’ordre des chevaliers teutoniques, ou plutôt, l’ordre des chevaliers de l’hôpital de Sainte Marie des allemands, a été créé vers 1127-8 en terre sainte pour venir en aide aux pèlerins germaniques malades ou blessés. Peu à peu, l’ordre se militarise, jusqu’à s’imposer comme ordre religieux et militaire, placé sous la seule autorité du pape.

En 1229, et alors que la période des croisades est sur le déclin, ces moines soldats répondent à l’appel de Conrad de Mazovie pour préserver ses terres d’une invasion des prussiens (comprendre pour anéantir et convertir les prussiens païens). Au passage, ils en profitent également pour s’approprier les terres prussiennes, et créent un état théocratique au bord de la Baltique, qui s’étend jusqu’à l’Estonie.

Ils établissent alors leur capitale à Malbork et commencent la construction de la château-monastère de Marienburg (autre nom de la forteresse de Malbork). En parallèle, 120 autres châteaux, également en briques, ont été construits sur leur territoire. Ils sont assez fortunés grâce au commerce de l’ambre, mais aussi grâce à leurs activités agricoles, leurs nombreuses manufactures…

Dans leur soif d’agrandir encore plus leur territoire, ils tentent de combattre les polonais, mais l’opération se solde par un échec lors de la bataille de Grunwald en 1410 : ils sont vaincus par le royaume de Pologne qui s’était unifié avec le Grand duché de Lituanie. A la fin de cette guerre, les polonais tentent de prendre la forteresse de Malbork, mais les 1000 habitants du château de Malbork résistent à ce siège qui dure deux mois !

Durant les années qui suivent, plusieurs conflits militaires éclatent, d’un côté les Teutoniques, aidés de nombreux mercenaires, de l’autre côté, les armées du royaume de Pologne, de la Confédération prussienne et du Grand-Duché de Lituanie. En particulier, la guerre de 13 ans (1454-1466) met à mal les finances de l’ordre Teutonique et le grand maître de l’époque est contraint de céder la propriété du château de Marienburg aux mercenaires car il n’est plus capable de payer (les teutoniques s’installent alors à Kaliningrad). Ces derniers revendent aussitôt la forteresse au royaume de Pologne en 1457. Malgré leurs efforts, les Teutoniques ne réussirent pas à inverser la tendance, et en 1525, la Prusse teutonique devint une principauté sous vassalité polonaise.

Le château reste entre les mains des rois polonais jusqu’en 1772, où il est repris par les prussiens qui revendiquent l’héritage teutonique.

Lors de notre visite, nous sommes particulièrement impressionnés par la taille gigantesque des cheminées dans les cuisines des châteaux haut et moyen, et par le système de chauffage au sol de l’époque. Et aussi surpris d’apprendre que l’ordre existe toujours aujourd’hui, mais se consacre à des œuvres de charité.

Outre la découverte des nombreuses pièces des châteaux, nous voyons aussi des expositions thématiques.

L’une d’elles concerne l’ambre, particulièrement présente le long des côtes de la Baltique et dans la région de Gdansk. Nous voyons pas mal d’objets faits avec de l’ambre (objets sacrés, jeu d’échec, boîtes, …), des bijoux remontant jusqu’à 800 avant JC, d’autres beaucoup plus récents et pour certains bien moins esthétiques à notre goût. 

Une autre expo concerne bien sûr les armes et armures depuis l’âge de fer jusqu’au 17e siècle.

Enfin une dernière retrace les longues années de restauration de la forteresse. En effet, à la suite du déclin de l’ordre, le château revenu à la Pologne a été laissé dans l’oubli, avant d’être converti en caserne (1737-1744), et réaménagé pour héberger une garnison prussienne, au mépris du patrimoine (1780-1803). A partir de 1817, grâce à l’intervention du poète Von Schenckendorf, et au romantisme en vogue à l’époque, des travaux de restauration ont été lancés. Cela a également été soutenu et poursuivi par l’empereur Guillaume II de Prusse (le même qui avait fait rénover le Haut Koenigsbourg, d’aailleurs, le Haut Koenigsbourg formait la limite ouest de son empire, et la forteresse de Malbork la limite est).

A nouveau bien détruit pendant la 2e guerre mondiale (il servait alors de bastion pour l’armée allemande, et a été fortement bombardé par les russes), il a encore une fois été reconstruit, dans son état actuel.

Nous avons beaucoup apprécié cette visite, qui encore une fois s’est faite au moyen d’un audioguide en français passionnant (d’ailleurs, c’est la même société qui a produit cette visite que pour le musée de Gdansk sur Solidarnosc). 

Après ça, nous roulons vite et bien (surtout vite au final, car notre trajet longe une nationale bien chargée avec des camions – pas cool) jusqu’à Elblag. Nous y avons trouvé une petite chambre dans un camping, où nous sommes bien installés.

Au moment de partir le lendemain, nous rencontrons nos voisins de camping, deux polonais à vélo aussi. Nous échangeons rapidement sur nos itinéraires respectifs avant de prendre la route.

Quel plaisir aujourd’hui ! Le temps est radieux, la route est en très bon état, vallonnée, nous prenons notre pied dans de grosses descentes, la journée passe bien vite, les kilomètres aussi. Dans la matinée, nous avons à plusieurs reprises un beau point de vue sur l’immense lagune de la Vistule, commune à la Pologne et à l’enclave de Kaliningrad.

Nous faisons une belle pause aussi à Frombork, où se trouve une autre forteresse teutonique. Heureusement, bien moins grande que celle de Malbork ! Nous y visitons la cathédrale, c’est ici que Copernic est enterré !

Et nous montons en haut du donjon pour apprécier le panorama alentour. Super !

Et comme les astres sont bien alignés ce soir, nous repérons un camping à un endroit idéal par rapport à notre avancée du jour (92 km quand même !). A notre arrivée, agréable surprise, il s’agit d’un terrain chez l’habitant, tout petit et très sympa. Il y a juste une caravane en plus de nous. Nous sommes accueillis par Wojciech, la soixantaine, germanophone, qui a l’air tout content de nous recevoir, ce qui fait plaisir ! Nous nous voyons offrir un shooter de schnaps, “pour se remettre de la journée”, puis un deuxième “pour la deuxième jambe”, et un troisième pour “le troisième pied” !! Le tout accompagné de poisson fumé, miam ! Nous repartons aussi à la tente avec deux grosses couvertures, car il a peur que nous ayons froid. Vraiment trop sympa ce monsieur.

Bon du coup bizarrement, à 21h on est bien bien fatigué et on se couche sans demander notre reste.

La nuit n’a pas été des plus bonnes, malgré les couvertures chaudes que notre hôte nous avait donné ! De mon côté, j’ai rêvé qu’on se faisait charger dans la tente par des sangliers… rien que ça ^^

Alors que nous étions prêts à partir, Wojciech nous attrape et nous offre du jus de sureau, fait par sa femme, pour nous donner de l’énergie sur la route. Il nous remercie d’être venus, car pour lui, nous sommes “des voyageurs exotiques” ! Nous sommes touchés par sa gentillesse 🙂

Notre route traverse de nouveau de beaux paysages champêtres, nous sommes sous le soleil, tout va bien… Sauf la route ! Encore des chemins très cabossés qui nous en font voir de toutes les couleurs. Nous faisons encore pas mal de dénivelé aujourd’hui, mais nous ne pouvons même pas profiter de la descente, car la route est tellement mauvaise qu’il faut freiner en permanence !

Le midi nous nous arrêtons manger dans un petit patelin, à la cantine locale. De supers plats typiques (soupe, patate, porc), bons, pas chers, le top.

Et pour finir, le soir, comme nous ne trouvons aucun camping ni hébergement (c’est assez perdu là où nous sommes !), nous demandons à des passants s’ils savent où nous pourrions nous installer, et ils nous indiquent un parc pour enfants, avec des tables de pique-nique : c’est parfait !! Il y a même un robinet à l’extérieur, grand luxe.

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Pologne

Gdansk

Notre route nous mène aux villes de la Tricité : Gdynia la portuaire, Sopot la balnéaire et Gdansk la perle (c’est pas nous qui l’avons inventé). Gdynia est assez impressionnante, pas très belle, avec pleins d’immeubles de l’ère soviétique. Pas de quoi s’y arrêter sauf que… nous nous y faisons héler par un autre cycliste, qui vient d’ici, et nous tape la causette pendant que nous roulons. Puis Tomasj (c’est son nom) nous propose de nous emmener dans un resto typique, pas cher, et qui remplit bien. Super 🙂 Nous voilà donc à notre premier bar mleczny, ou bar à lait (plus d’info ici), une espèce de self où nous choisissons de la nourriture sans trop savoir ce que c’est. C’est plutôt bon, et ça correspond en tous points à la description qu’il nous en a faite.

Super rencontre, et nous revoilà en direction de Sopot. La description du Routard était plutôt alléchante (plus grande jetée en bois de la Baltique, joli centre…), nous nous retrouvons dans une espèce de Disneyland, avec certes de beaux hôtels, mais aussi tellement de boutiques de touristes, d’invitation à la consommation… Et pour couronner le tout, l’accès à la jetée est payant ! On est dégouté et on repart vite de cette ville. 

Nous arrivons alors à Gdansk, et à l’hôtel que nous avons réservé. L’arrivée est assez spéciale : rien n’indique que c’est un hôtel, le proprio est peu avenant, la voisine du RDC (en fait l’hôtel c’est plus un appartement au 2e étage, avec 3 chambres) nous regarde de travers … Nous ne savons pas trop où nous allons pouvoir mettre notre vélo, et le proprio a disparu après nous avoir dit que la chambre n’était pas encore prête. Le mari de la dame du RDC arrive, essaie de nous parler (on arrive pas du tout à savoir si c’est amical ou non, si c’est notre vélo dans le hall de l’immeuble qui gêne… étrange !). Il disparaît chez lui, et on l’entend échanger avec sa femme. Difficile de savoir la teneur de leurs propos mais à l’oreille on dirait bien qu’ils s’engueulent ! Mais comme on a déjà eu cette impression quelques jours avant chez d’autres gens, difficile de savoir si ce n’est pas juste leur manière de parler.

Puis il ressort, sa femme avec, le proprio réapparaît, et tout le monde sourit : ils nous ouvrent la cave et nous pouvons y laisser Steven. Ouf !! Et nous n’avons toujours pas compris mais au moins, on a eu des sourires !

Ce soir, nous n’avons pas le courage de ressortir dans le centre ville, qui est à une vingtaine de minutes à vélo, et mangeons donc au resto juste à côté de la chambre. Nous en profitons pour faire notre lessive, youpi !

Nous levons la voile tôt le matin suivant, pour profiter pleinement de notre journée à Gdansk. Nous allons directement dans la “ville principale” (glowne miasto), et arpentons la rue principale Dluga et ses voisines, dont la rue Mariacka. L’ensemble est très beau, et tout neuf, car la ville a été quasiment entièrement bombardée lors de la seconde guerre mondiale, et tout a été reconstruit à l’identique par la suite. Dans cette zone, c’est terminé, mais d’autres quartiers de la ville sont encore en reconstruction.

Nous peinons à visiter la basilique Mariacka, la plus grande église de Pologne, et l’une des plus grandes églises en briques au monde. En effet, il semblerait que ce soit très souvent la messe ici : 7h, 9h, 10h, 12h et 18h !! Fiou !

Nous visitons l’hôtel de ville, au sein duquel sont visibles quelques belles pièces, et un musée de l’histoire de la ville. Malheureusement très peu d’explication dans une langue autre que le polonais, donc pour nous ça reste bien fouillis tout ça. En revanche, nous pouvons monter en haut de la tour et admirer la vue tout autour, ça c’est chouette.

Au final, il nous faut lire sur internet pour mieux comprendre l’histoire de Gdansk.

Nous nous balladons aussi le long de la Vistule, où se trouve la plus grande rue de l’Europe médiévale, qui était actionnée au moyen de deux roues entrainées par des hommes qui marchaient dedans. Sur l’autre rivage, les immeubles ont été reconstruit et leur architecture est assez réussie.

Nous faisons une pause le midi dans un resto lituanien où nous mangeons de délicieux kibinys (sortes de pains fourrés, cuits au four).

De quoi prendre des forces avant notre prochain musée : Europejskie Centrum Solidarnosci, ou Centre Européen des Solidarités. Le bâtiment est implanté à l’endroit même où ont eu lieu toutes les grèves sur les chantiers navals de Gdansk. Il est immense, vêtu de plaques à l’aspect rouillé, et super classe à l’intérieur.

Nous le visitons grâce à un audioguide très complet et passionnant, en français. Nous y découvrons les étapes qui ont mené à la création du syndicat Solidarnosc et les combats menés par ses membres pour les droits du travail des polonais sous le joug communiste. Nous restons des heures ici, sans voir passer le temps, nous découvrons cette partie de l’histoire que nous connaissions si peu ! Nous sommes plutôt d’accord pour dire que c’est l’un des meilleurs musées qu’on a jamais vu ! 

A notre sortie, nous regardons d’un autre oeil le mémorial à l’entrée, constitué de trois immenses croix (40 m de haut !), qui nous avaient laissé de marbre à notre arrivée, qui commémorent les ouvriers des chantiers navls tombés sous les balles de l’armée lors des grèves de 1970. 

Nous retournons à notre hôtel, non sans avoir pris une petite bière locale avant.

Enfin, nous quittons Gdansk après avoir jeté un coup d’œil à l’église Sainte Brigitte, avec son autel en ambre impressionnant.